"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

12/09/2015

précipités poétiques

faut que ça sorte si je veux pas que ma tête explose... alors je continue :)


Du soir au matin
Et du matin au soir
Nous avons fait et défait
l'amour et la mort,
Nous avons noué et dénoué
Nos intestins entre eux,
Nous avons lacé et délassé
Nos corps et nos cœurs,
Enlaçant et entrelaçant
Nos âmes et nos peaux,
Mêlant et emmêlant
Nos chairs et nos sangs.
Nous avons accordé et désaccordé
Le rythme et le souffle de nos désirs,
Avons effleuré, fait affleuré nos sexes silexs,
Embrassé et embrasé nos corps écorchés,
Baisé les braises encore envies,
Désacralisé les fluides de nos corps,
Sacralisé les nerfs coulant sur nos os.
Nous jouissons et nous réjouissons de tous
Les membres de nos anatomies démembrées.
L'un contre l'autre nous nous sommes pelotés,
Et pelotonnés l'un dans l'autre,
Nous nous sommes serrés et desserrés,
Nous avons désaltéré nos substances altérées.
Déstabilisants, nos émois nous stabilisent,
La tendresse nous aliène en nous désaliénant,
Nos désillusions nous illusionnent,
Nos illusions nous désillusionnent.
En susurrant nos desseins en ton sein,
Nous encensons les sens indécents et incertains.




Cons sommés de consommer
De se consumer aux feux de la productivité.
Entrez! Entrez!
Prenez la file. Patientez!
Consommez! Consommez
Les rayons de supermarchés,
Produits d'appel du pied
Pour disposer de cerveaux laids.
Faites la queue,
Encaissez! Encaissez!
Crachez le cash, cachez le trash
Du prêt-à-porter prédigéré.
Habillé pour l'été, rhabillé pour l'hiver.
Mangez! Mangez!
Pizza 4 raisons à en perdre les saisons.
Prêt-à-penser pour papiers prémachés.
Pas d'amour, faites le buzz,
Lady coca-cola, love buzz.
En route pour la joie d'heures
Et d'heures de choix de vie,
Devant les linéaires d'eaux embouteillées,
D'aliments calibrés, surgelés.
Consommez! Consommez cons gelés
Par les colonnes d'entrée et de sortie,
Faites du chiffre, défaite du sens.
Bouffez! Bouffez!
Il en sortira toujours quelque chose.
Nos boîtes n'usinent pas de causes,
Rien que des conséquences.
Merde!





Nous croyons regarder nos écrans,
mais ce sont eux qui nous épient,
nous nous fixons, miroirs de nos
âmes abîmées et désincarnées.

Nous croyons plonger dans nos écrans,
dans des paysages i-réels, feux d'artifices
et de pixels, mais une fois la fenêtre ouverte
l'i-monde colonise jusqu'à nos pensées cachées.

Nous croyons nos rêves enfermés,
amis et followers mis en boîtes,
à la religion du 0 et du 1, les convertis
jamais n'éteignent ni la foi ni les écrans.

Mais pour ce dessein aussi peu intelligent
bien que complexe, nous mettons nos
vagabondages au pas cadencés, décrépis
et corps et âmes nous voilà dissociés.

À force de mirer nos écrans,
nous sommes tombés dedans,
loin du terrain, proche du plan,
on ne vit plus les évènements
on événementialise le vivant.





Vous vouvoyer?
Tu me tues toi!





Je me suis perdu dans l'eau claire de tes yeux
pour t'y retrouver. À la surface calme de ton âme
c'est alors mon reflet qui a jailli en place et lieux
tel un géant dressé, abreuvé de tes larmes bleues,
tombé à genoux, laissant choir toutes ses armes,
il a replongé. Moi, je suis né de l'orage de tes cieux.


Le géant de perles d'émotions, disjoint de sa mer
de naissance, cherche hagard à combler ce vide,
implorant Spock de le téléporter, d'amour avide
il ne bouge point, pieds aux nues et tête amère.

Le géant de chagrin se dresse puis tutoie les étoiles,
il creuse les cieux, troue la matière noire de ses griffes
blanchies par toutes les nuits à prospecter le multivers,
pendu haut et court aux cordes tendues de toiles branaires,
dansant et sautant des dimensions de sciences apocryphes
en univers parallèles, pages de Sable Fin, dort à la belle étoile.

Le géant de sanglots s'étire, lance ses bras en tous sens,
il saisit entre ses mains puissantes l'espace et le temps
les tords pour tendre un pont vers sa belle, un trou de verre,
mais la passerelle, tel un ressort, la lui fait à l'envers
s'écrase sur sa face, efface le sourire sur ses lèvres, palpitant
son cœur s'emballe, explorant des lois la désobéissance.

Le géant de spasmes, réduit à la taille d'un chat
de Schrödinger, se débat dans l'absurde du monde
de l’infiniment petit et de ses vérités quantiques,
tente de vider sa matière de toute structure, de ses tics,
de transférer son fond aux formes de la vagabonde,
semer la lumière par la grâce de quelqu'entrechats.

Le géant, entièrement éploré, n'est plus que fine pluie,
il ne lui reste plus pour se rapprocher de sa dulcinée
qu'à coucher sur les plages blanches de ses courriers
les émotions miroitantes à la surface de l'océan infini

De tes yeux

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