Les rues d'la ville sont les couloirs de ma mort,
condamné à vie au trépas, je n'suis qu'un fantôme,
un chat errant parmi les cauchemars d'vos mômes,
éperdu d'ennui, suspendu aux coups du sort.
La lune a fini de briller à mes yeux, astre à l'éclat pâle
avalé par le profond velours d'une nuit piquée d'étoiles,
gros caillou tournant sans fin dans l'espace intersidéral,
éclipsée par les flammèches du lustre suspendu à la toile.
Hommes, femmes, enfants, bien rangés dans vos p'tites boîtes
préfabriquées, de vos préjugés je serai le diable inadéquat,
sans cornes ni barbichette, les dédales de vos toits je squat,
et m'lance sur l'dos des rêves, dessus vos pensées étroites.
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Jeux divins
Entre elle et moi,
Elle en fuite ; Moi furtif
Elle, le collectif ; Moi, vindicatif
Elle, le collectif ; Moi, vindicatif
Elle en lutte ; Moi en dix de chut !
Elle, agir local ; Moi, penser global
Elle, douce et radicale ; moi l'âme bancale
Moi, libre d'être bien ; Elle, bien d'être libre
Moi, enchaîné à la ville, Elle, déchaînée à l'envie
Elle, écorchée par la vie ; Moi, blindage en coquilles
Elle, pleine de milles récits ; Moi, de mille plaines évanouies
Moi, pas de liberté sans amour ; Elle, pas d'amour sans liberté
Moi, pages blanches et nuit d'encre ; Elle levée d'ancre et nuits blanches
Elle, les mots d'un puzzle de neuf ans ; Moi, matant l'échiquier de nos sentiments
Elle, féminine et féministe ; Moi père, mais aussi triste
Elle, rentrée par effraction ; Moi, entré par affection
Elle, bien plus être qu'avoir ; Moi, être pour la voir
Elle, chocolat-framboises ; Moi, noir, très noir
Elle, en demande ; Moi, en offrande
Elle, la musique ; Moi, les paroles
Moi, la langue ; Elle, les mots
Moi, les doigts ; Elle, la peau
Elle, la danse ; Moi, le sens
Moi, la poussière; Elle, les os
Moi, la poussière; Elle, les os
Moi, l'océan ; Elle, l'îlot
Ensemble, la transe
Sensuelle
...
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Mon
ventre ne ronronne plus de plaisirs félins,
c'est
ma mère qui fait des nœuds de mes intestins.
Ce
n'est plus ta voix qui me prends au réveil,
c'est
l'envie d'faire valdinguer la carte vermeille.
Ce ne
sont plus les courbes de ton corps que je parcours toujours et
encore,
En
quelques lignes binaires s'esquisse ton portrait, à fleur de nerfs
je m'endors.
Ce
n'est plus dans les eaux purs des bleus reflets de ton âme que je me
noie,
c'est
dans l'abîme des solitudes, le froid morne du quotidien que s'abîme
ma joie.
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elle a hissé sur
mon vaisseau de solitude l'étendard pirate ;
petite culotte
flottant aux vents dans la salle d'eau,
brosse à dents
nichée sur le nid-de-pie au-d'ssus du lavabo !
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Aux étales de nos sentiments,
l'amour est au rabais,
j'm'en moque; au cerisier,
des fruits j'cueille le piment.
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