Voici une traduction de l'article de
vanguardia cité dans les deux post précédents. L'analyse des stratèges de l'agence de conseil en sécurité Stratfor semble avoir convaincu les
Anonymous puisque les risques évoqués par l'agence de renseignement sont ceux mis en avant par les hacktivistes pour expliquer leur renoncement dans le bras de fer qui les oppose aux Zetas:
- danger pour les personnes mises en cause par la liste de complices du cartels
- danger pour la communauté en ligne pouvant être associé de près ou de loin aux hackers
La bataille semble avoir été remportée par les Zetas cette fois-ci. Y en aura-t-il de prochaines? Les hackers parviendront-ils à trouver d'autres armes pour contrer des ennemis qui ont la puissance financières de leurs ennemis habituels (les multinationales) et la puissance militaires d'autres de leurs ennemis traditionnels, les états?
En tous cas, il est intéressant de noter que la société civile semble vouloir tenter d'autres voies contre les cartels que celle imposée par Calderon depuis son accession au pouvoir, et qu'elle se réapproprie une thématique pour le moins explosive.
Le mouvement incarné par Javier Sicilia qui tente de faire pression sur le gouvernement pour changer de stratégie dans la lutte contre le crime organisé et ce pétard mouillé des
Anonymous ne sont peut-être que les prémices de nouvelles formes d'actions de la société civile face à cette autre menace contre la démocratie et l'état de droit: les cartels de la drogue.
Les Anonymous lancent des menaces contre les Zetas
Le groupe
d'hactivistes Anonymous prétend détenir des informations sur des
personnes liées au "Zetas", l'agence Stratfor
considère que la publication de telles informations conduirait à
une vague d'assassinats.
Le groupe
d'hacktivistes Anonymous a lancé un deuxième avertissement aux
cartels de la drogue qui musellent la liberté d'expression, et plus
précisément dans ce cas contre les Zetas.
Le collectif, à
travers une vidéo postée sur internet début octobre, dénonçait
l'enlèvement de l'un de ses membres par ce groupe criminel pendant
une manifestation de rue intitulée "Opération Paperstorm" (Opération tempête de papier, ndt) et demandait sa libération.
Ils
menaçaient ainsi de rendre publique des informations sur des
individus liés à ce cartel, parmi lesquels se trouveraient des
policiers, des chauffeurs de taxi et des politiciens.
Sur la
véracité de cet avertissement des Anonymous et ses possibles
effets, les consultants en sécurité de Stratfor signalent que bien
que la majorité des activités des cartels se situent dans la rue,
il est courant que le crime organisé utilise le réseau pour ses
communications et pour certaines transactions, ce qui les rends
vulnérables vis à vis des hackers.
"N'importe quelle
activité des cartes qui se fait en ligne peut potentiellement
devenir un point faible si les individus impliqués dans la nouvelle
menace des Anonymous parviennent à les identifier. Bien que les
menaces des Anonymous ne signifient pas nécessairement que les
hackers s'attaquent en ce moment aux cartels, il est probable, en
prenant en compte l'historique des activités réalisées en leur
nom, que ces menaces soient réalistes", affirme
l'analyste.
Connu pour cibler des officines
gouvernementales et de sécurité, ainsi que des médias de
communication de masse, le collectif a pour la première fois fait
référence au crime organisé au Mexique il y a un peu plus d'un
mois. Suite
à l'assassinat de personnes qui à travers de blogs dénonçaient
les activités de narcotrafiquants, Anonymous avait publié le
message suivant sur son compte Twitter @AnonymousIRC :
"Salutations
Cartels Mexicains de la drogue. Nous n'oublions pas #Nuevo
Laredo#Anonymous". Le twitt incluait également un lien renvoyant à une
brève rendant compte de l'attaque réalisée contre le site officiel
du gouvernement de Veracruz.
Pour
l'agence américaine on ne peut pas prendre à la légère la
nouvelle menace du collectif.
"Si
Anonymous met ses menaces à exécution cela engendrera certainement
la mort des individus identifiés comme partenaires des cartels, sans
que la véracité des informations révélées importe. De plus,
de la même manière que les cartels s'en sont pris par le passé à des journalistes web et
des bloggeurs, les hackers pourraient à leur tour devenir des cibles
pour le crime organisé, en forme de représailles."
Par le
passé Anonymous a déjà mis ce types de menaces à exécution,
comme dans le cas de la publication de données sur 1500 utilisateurs
du site de pédopornographique infantile Lolita City, des numéros de
Sécurité Sociale de 1000 agents de la police de Boston et de
l'Association des Chefs de la Police. Stratfor assure que les
pertes humaines seront une conséquence inévitable si le collectif
de hackers publie une liste de noms et d'adresses de personnes
supposément liées au cartel des Zetas. "Cela pourrait
représenter un très grand danger pour les individus dont Anonymous
fait état dans ce qu'ils prétendent publier", tranche le
rapport.
Le
pronostique de l'agence ne dessine aucun panorama clair. Au contraire
il met en garde contre la nature violente des cartels de la drogue
qui les mènera à chercher un type quelconque de représailles, même
de manière indirecte. "Les
activistes de Anonymous peuvent menacer de révéler des informations
sur les cartels ou lancer des cyber-attaques contre leurs intérêts.
Mais même si les cartels ne peuvent identifier les individus
derrière ces pratiques, ils continueront à utiliser la violence
pour effrayer la communauté "on-line" impliquée dans
ce genre d'activités."