Wikileaks en partenariat avec - entre autre - le site d'info français Owni révèle l'ampleur du marché de la surveillance sur le net... mais pas des écoutes à petite échelle, à la "The Wire", mais un espionnage de masse. Un marché estimé à près de 5 Milliards de dollars!
Voilà l'adresse pour feuilleter le dossier d'Owni. Pour celles et ceux qui lisent l'anglais, vous pouvez faire un tour sur la page dédiée de Wikileaks.
Si plus que les mots vous avez besoin d'une carte pour matérialiser cette nouvelle grille de lecture, et d'écoute, celle concoctée par la "méta-rédaction" des partenaires de Wikileaks sur ce coup devrait vous plaire.
Intéressant aussi de lire ce qu'en disent les médias traditionnels:
Le Monde tout d'abord nous amène à ce monde de surveillance par notre caractère cocardier, puisque le quotidien du soir titre sur "une technologie française" ayant permis à Kadhafi d'espionner des opposants libyens jusqu'à l'étranger.
Libé titre sur Wikileaks s'attaquant à sa nouvelle cible: la surveillance des réseaux.
Au final Libé lance un cri d'alarme par l'entremise d'Olivier Laurelli, co-fondateur de reflets.info: "On présume toute une population coupable. Ce sont des armes de guerre !"
Le Figaro, comme Le Monde, moins cri du cœur, semble déplorer le manque de "régulation international" de ce marché.
Sinon, comme je traînais sur Owni, j'ai lu "Vers une économie de la contribution", qui présente des piste de réflexions pour un dépassement du capitalisme grâce à l'apport en terme de pratiques des outils web et notamment des expériences de communautés nées autour de Wikipedia ou des logiciels libres, mais aussi des AMAP. Le philosophe Bernard Stiegler, fondateur d’Ars Industrialis, y décrit le consumérisme comme la deuxième phase de prolétarisation des peuples. Extrait:
"Au 20ème siècle, un nouveau modèle s’est substitué au
capitalisme industriel et productiviste du 19ème : le consumérisme,
qu’on assimile au Fordisme et qui a cimenté l’opposition
producteur/consommateur. Le capitalisme productiviste supposait la
prolétarisation des ouvriers. Ceux-ci perdaient tout leur savoir-faire
qui était transféré aux machines. Avec le consumérisme, ce sont les
consommateurs qui perdent leur savoir-vivre, ce qui constitue la
deuxième phase de la prolétarisation."
A ce vol des savoir-faire et des savoir-vivre, le philosophe oppose donc cette économie de la contribution, basée sur les savoirs de chacun comme nutriments et la passion, les projets comme le feu de cuisson.
Un autre projet évoluant dans cet esprit "contributionniste" - non évoqué dans l'article - serait bien les "#Op" des Anonymous. Au Mexique, les hacktivistes lancent une nouvelle opération: #OpCarreterasSeguras (Op routes sûres), comme l'annonce l'hebdo d'investigation mexicain Proceso.
"Les passagers sont en constant danger d'être violés, recrutés par le crime organisé, assassinés et dépouillés de leurs biens. Beaucoup de ces passagers sont des migrants des pays d'Amérique centrale contraints de traverser le Mexique pour gagner les USA", dénonce Anonymous dans son message vidéo.
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