"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

01/04/2011

Livre.2

Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire sur ces nouveaux supports, ces livres électroniques, ces liseuses ou lisettes... mais en tous cas cette petite vidéo et les éditions "Point Deux" remettent le papier dans la course!




Ayant vécu à l'étranger je vois tout de même quelques avantages à pouvoir emporter sa bibliothèque grâce un seul et même support... et ce même si le rapport au papier, son odeur, son toucher... son irremplaçables. En attendant pour lire sur la toile ce que d'autres pensent de la révolution du livre (qu'il soit électronique ou papier "Point Deux"), allez faire un tour sur Internet Actu, le blog de Xavier de la Porte ou sur son émission sur France Culture "Place de la Toile" dont l'émission du 27 mars était consacrée au livre numérique.
Vous pouvez aussi consulter le blog de Lionel Maurel, S.I.Lex, conservateur des bibliothèques à la BNF qui dans son dernier post explique ce qu'il aurait voulu ajouté lors de l'émission.

Enfin, et même si on sort du sujet, je vous recommande l'article de Xavier de la Porte sur sa lecture d'un article paru de l'hebdo américain The Nation qui traite des portables et de la redéfinition de l'image de soi qu'implique nos outils électroniques.

Bonne lecture

26/03/2011

La nuit noire


Voilà une carte de la Terre la nuit trouvée sur le site du Figaro, une image qui montre que Paris n'est pas la seule ville-lumière.
Ce soir, entre 20h30 et 21h30 nous sommes appelés à manifester notre volonté de lutter contre le réchauffement climatique - et j'ajouterais le gaspillage énergétique - en éteignant nos lumières.
En plus on change d'heure, raison de plus pour faire de cette nuit, une nuit noire... ou blanche.

25/03/2011

Sciences sans poésie...

Voilà un article lu sur le site du Monde... moi j'aime bien ce genre de sujets. Pour aller plus loin, visitez la page wikipedia sur le sujet, vous en apprendrez plus sur Lakoff, mais aussi les rapports qu'entretiennent les métaphores avec la littérature évidemment, mais aussi la neurologie, la psychologie et donc les sciences cognitives. L'art est une autre méthode de connaître le monde... la science un autre regard sur le monde.



Comment les métaphores programment notre esprit

LEMONDE.FR | 25.03.11

Rémi Sussan



Encore un coup dur porté à l’idée de l’homme “animal rationnel” et une brique de plus à l’édifice de l’économie comportementale. Notre vision du monde – et par conséquent nos décisions – seraient en grande partie modelées par notre système de métaphores, lesquelles n’appartiennent décidément pas qu’aux poètes. C’est ce qui ressort de l’expérience menée par Paul Thibodeau et Lera Boroditsky, à l’université de Stanford, relatée par un article de Discover magazine.

Ces deux chercheurs ont proposé à leurs sujets deux rapports sur le crime dans la ville d’Addison, chacun des cobayes n’en lisant bien sûr qu’un seul. Dans le premier texte, le crime était décrit comme une bête sauvage, un dangereux prédateur. Résultat, 75 % des lecteurs de ce rapport ont préconisé des mesures punitives, comme la construction de nouvelles prisons, par exemple. Seulement 25 % ont suggéré la mise en œuvre de mesures économiques, sociales, éducatives ou sanitaires.

L'ILLUSION DE L'OBJECTIVITÉ

La seconde version reprenait exactement les mêmes éléments que la première, statistiques comprises. A ceci près que le crime y était montré comme un virus infectant la ville et contaminant son environnement. Cette fois, les lecteurs n’étaient plus que 56 % à se prononcer pour le renforcement des sanctions et des moyens d’action de la police ; 44 % d’entre eux suggéraient des réformes sociales.

En bref, lorsque la criminalité est considérée comme une "maladie", on est plus disposé à chercher à "soigner" plutôt qu’à "combattre" et "punir".

Interrogés sur leurs choix, seulement 3 % des sujets semblent avoir eu conscience de l’influence de la rhétorique sur leurs recommandations. La plupart étaient persuadés que ces dernières étaient dictées par les statistiques du rapport. En clair, ils se croyaient "objectifs".

Poursuivant plus avant leurs expériences, les chercheurs ont également pu faire d’autres observations intéressantes. Ainsi, inutile de “filer la métaphore” en poursuivant la comparaison de manière trop pesante. Mentionner une seule fois la notion de “bête sauvage” ou de “virus” sans insister plus avant suffit à modifier les résultats. En revanche, placer la métaphore à la fin du rapport, et donc ne pas la laisser imprégner le contexte, tend à annuler son effet.

Évidemment, il faut aussi prendre en compte les opinions préétablies des sujets. On sait qu’aux Etats-Unis les Républicains sont plus prompts à réclamer des sanctions plus sévères, tandis que les Démocrates sont plus favorables aux mesures sociales ou que les femmes sont en général plus compatissantes que les hommes. Mais, surprise encore, les différences d’opinions générées par ces critères ne semblent jouer que dans 9 % des cas, alors que les métaphores seraient responsables de 18 à 22 % de l’élaboration des opinions.

Dans ces travaux, les chercheurs se sont probablement inspirés des travaux de George Lakoff (dont ils citent d’ailleurs les textes dès l’introduction de leur article). Selon ce linguiste cognitif, l’ensemble de la pensée est basé sur la métaphore. Lakoff est devenu pendant un temps le “gourou” des Démocrates. Dans son livre Don’t think of an elephant (Ne pensez pas à un éléphant, cet animal étant le symbole du parti Républicain) il a conseillé à ces derniers de mettre au point un système cohérent de métaphores, art dans lequel, selon lui, les Républicains excellent, au lieu de se contenter de “listes de blanchisserie”, c’est-à-dire de séries de mesures individuellement attractives, mais sans assise métaphorique, sans storytelling, pour employer un mot à la mode.

DE L’IMPORTANCE DU "STORYTELLING"

Il cite ainsi un questionnaire datant de l’époque où Arnold Schwarzenegger s’opposait à Gray Davis pour le poste de gouverneur de Californie. La plupart du temps les personnes interrogées marquaient leur préférence pour les mesures annoncées par le candidat Démocrate. Mais lorsqu’on leur demandait finalement pour qui ils allaient voter, bien trop souvent, et en contradiction avec leurs propres réponses, il répondaient : “Arnold Schwarzenegger”.

Pour Lakoff, toute notre pensée est basée sur des métaphores, y compris pour ses formes les plus abstraites, comme les mathématiques. Ed Yong, l’auteur de l’article de Discover va lui aussi dans le sens de Lakoff, en mentionnant le rôle important de la métaphore en science, ne manquant pas de signaler par exemple le fait bien connu qu’une comparaison trop simple entre le cerveau et l’ordinateur peut bloquer la réflexion. Yong mentionne également un travail universitaire (.pdf) qui montre comment le fait d’envisager les réseaux électriques comme des systèmes de plomberie ou des foules en mouvement peut influencer la compréhension d’étudiants en ingénierie.

Le dernier élément intéressant de cette étude ne porte pas sur son contenu, mais sur sa forme. En effet, si certaines expériences ont été menées de manière “classique” sur des étudiants, d’autres ont fait appel à des sujets recrutés via le service du “turc mécanique” d’Amazon. Il s’agit donc d’une étude en psychologie en partie “crowdsourcée”. Mais savoir si de telles méthodes révolutionneront les recherches psychologiques ou seront critiquées pour leur manque de fiabilité… c’est une autre question.

21/03/2011

Le vent les porta



Pour commencer cette nouvelle semaine, pour fêter le printemps je vous propose un peu de poésie, de voyage... avec Corto Maltese et Arthur Rimbaud. Ils ont en commun un séjour à Aden, le goût de l'aventure et de la langue. Dans la vidéo ci-dessous (extrait du long-métrage La Cour secrète des arcanes), Corto récite le poète aux semelles de vent.

Voici quelques liens sur le héros imaginé par Hugo Pratt:

- le site officiel de Corto Maltese

- les archives Pratt

- sur wikipedia, avec un "biographie" de Corto Maltese.

- sur Google maps, suivez Corto dans ses errances autour du monde.

- sur Youtube on peut même retrouver un moyen-métrage de 2002, Sous le signe du Capricorne.



Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.



Corto cite Rimbaud


Si vous souhaitez découvrir l'immense talent d'Hugo Pratt, rendez-vous à la Pinacothèque de Paris, du 17 mars 2011 au 21 août 2011 pour l'exposition "Le voyage imaginaire d'Hugo Pratt".

18/03/2011

Des droits pour toutes et tous... et du tabac pour Marcos

La rencontre de militants et défenseurs des droits de tout le pays a commencé au Chiapas

Marcos dément les affirmations selon lesquelles il souffrirait d'une grave maladie; "envoyez du tabac"

Hermann Bellinghausen
Traduction: SR
San Cristóbal de las Casas, Chis., 16 de marzo.



Dans un message lu lors de l'inauguration de la rencontre "Avec la mémoire, nous, les peuples, bâtissons la justice et la vérité", organisée par le Centre des Droits de l'Homme Fray Bartolomé de las Casas (Frayba) dans cette ville, le sous-commandant Marcos a exprimé l'admiration et la reconnaissance des peuples zapatistes pour celles et ceux qui ont choisi "le chemin le plus difficile, le plus malaisé, le plus ingrat" en défendant et promouvant "les droits fondamentaux de l'être humain".

Participent à cette rencontre des défenseurs et militants des garanties individuelles qui ces dernières années et ces derniers mois ont eu à faire face à de graves atteintes à leurs droits, aussi bien dans les communautés indigènes du Chiapas que dans les villes du Chihuahua, la montagne du Guerrero, San Salvador Atenco et dans d'autres lieux où la défenses de ces droits est aujourd'hui particulièrement risqué.
L'un des avocats du Frayba dira un peu plus tard que "l'une des professions les plus dangereuses est la défense des Droits de l'Homme", ce à quoi peuvent souscrire également le Centre des Droits de la Femme de Chihuahua, ou Ignacio del Valle et les membres du Front des peuples en défense de la Terre, ou n'importe quel autre participant, qui dans l'après-midi continuaient d'arriver de différentes parties du pays à San Cristobal de las Casas.

Nataniel Hernandez Núñez, directeur du Centre des Droits de l'Homme Digna Ochoa sur la côte du Chiapas, lui, n'a pas pu arriver. Mardi dernier il a une nouvelle fois été emprisonné, cette fois-ci par les autorités fédérales, dans la ville de Tapachula. Il avait déjà été arrêté le 22 février dernier par la police de l'Etat et incarcéré plusieurs jours à la prison de L'Amate. Cette nuit, nous avons été informé qu'il avait été libéré sous caution.

Par contre ont pu arriver des représentants de Las Abejas de Acteal, Xi’Nich, San Sebastián Bachajón, Jotolá, Masojá Schucjá et d'autres expériences de répressions vécues, d'abus et leur contre-partie de résistance et défense des droits individuelles et communautaires au Chiapas, où vivent la lutte et la mémoire; où, à l'image des zapatistes, les peuples ont décidé de devenir maîtres de leur histoire.

Le sous-commandant Marcos, dans son salut à la 41e assemblée nationale du réseau Todos los derechos para todos (tous les droits pour tous), qui se tiendra ce vendredi, mais qui fut lu dès hier lors de cette rencontre qui la précède, en a profité pour démentir les "rumeurs" qui le disent souffrant d'une grave maladie. Le Postcriptum du message dit: "Je regrette, vraiment, de devoir, avec ma signature et la date sur laquelle elle est apposée, contredire les rumeurs, les faits, les tweets, les journalistes, les communiqués gouvernementaux sur mon état de santé.
Mais il faut bien le dire, tout ça "l'emphysème" et le "cancer du poumon" a eu comme conséquences qu'on ne m'envoie plus de tabac en ce moment, ce qui est clairement une manœuvre de contre-insurrection. Mais donc, et c'est officiel, je n'ai pas ce qu'il disent que j'ai, ou pas encore, n'ayez donc aucune peine et envoyez du tabac".

La partie centrale de la lettre concerne la reconnaissance de celles et ceux qui "auraient pu être en-haut et ont choisi d'être en-bas avec ceux d'en-bas". Il a cité l'évêque Samuel Ruiz García, décédé récemment, qui "aurait pu choisir d'être Onésimo Cepeda, et choisit d'être don Samuel". De même, a-t-il expliqué, les défenseurs réunis "pouvaient être autre chose" et, pourtant, ils dédient leur vie à la défense et la promotion des garanties individuelles. "Avec beaucoup de difficultés nous aurions pu trouver un autre calendrier où la négation et la violation de tous les droits de l'Homme comprendrait toute la géographie nationale", comme c'est le cas actuellement.

Il a remercié "ceux qui auraient pu être Diego Fernández de Cevallos (je vous demande d'excuser mon langage) et faire d'une utilisation perverse des lois une source de richesse et de pouvoir; ou qui auraient pu choisir de travailler aux ordres de ceux qui violent les Droits de l'Homme, c'est à dire, les gouvernements fédéraux et des états", d'atténuer l'arbitraire.

La rencontre qui propose "d'échanger des expériences, des stratégies et des défis communs quant à la défense et l'exercice des droits, pour la justice, la vérité et la mémoire", continuera ce jeudi dans les locaux de Cideci-Unitierra.


Vous pouvez lire ici la version originale de cet article dans l'édition de La Jornada datée du jeudi 17 mars. Vous pouvez également lire la brève que Proceso consacre aux démentis de Marcos concernant son état de santé.

17/03/2011

Toucher au cœur


Le dossier noir de l'EPR



La catastrophe qui touche la Japon a remis la question du nucléaire au cœur des préoccupations des citoyens des pays qui produisent leur électricité (en partie) grâce à l'énergie atomique.

Pour commencer je vous propose cette courte interview, trouvé sur le site de sciences et avenir, de Lionel de Ruta, qui travaille au SAMU de Marseille sur la gestion des risques liés, entre autres, à la radioactivité.

Le site de France-info consacre une page utile au vocabulaire du nucléaire, pour comprendre tous ces mots qui ont envahit notre quotidien depuis quelques jours: millisieverts, fissions, fusion et autres confinement.

Rue89 également se lance dans les explications sur le nucléaire, avec un article qui répond aux questions que vous n'osez pas trop vous poser. Les débats qui commentent sont parfois aussi intéressants que l'article lui-même, ce qui valide la formule du journalisme à trois voix - journaliste, spécialiste, lecteur - de la Rue.

Si vous souhaitez aussi mieux appréhender l'énergie atomique afin de ne pas vous laisser dicter votre opinion par les discours lénifiants deSarkozy ou d'Areva (voir la vidéo) et l'excellence de la filière française ou par les "Cassandre" écologistes qui ne présentent souvent que les risques sans expliquer la nature physique du phénomène atomique, je vous conseille le dossier consacré au sujet par le site futura-sciences.


Enfin, à titre d'exemple, je poste ici la vidéo de présentation du réacteur EPR, fleuron de l'industrie nucléaire française dirait-on dans les ministères, ainsi que le lien vers la page consacrée aux risques du réseau Sortir du nucléaire. Enfin, vous trouverez en cliquant sur le drapeau "nucléarisé" de Japon qui ouvre ce post, le dossier noir de l'EPR de Sortir du nucléaire, dans lequel ils démontent l'argument sécurité de l'industrie nucléaire française sur le réacteur de 3e génération.

Il y aurait sans doutes encore bien des choses à dire sur la filière nucléaire, entre l'exploitation d'Uranium (d'ailleurs pourquoi dit-on que le nucléaire permet à la France une autonomie énergétique alors que l'Uranium provient d'autres pays?), les déchets, etc... En cherchant sur les pages citées ici vous trouverez certainement des pistes pour comprendre les enjeux. Alors, soyons vigilants et ne prenons pas pour argent comptant les discours des autres, même lorsqu'ils défendent un point de vue que nous partageons.



Courage au peuple du Japon.






Les Français devraient être mieux sensibilisés

Quelles sont les priorités des secours en cas d’accident nucléaire ? Les français sont-ils préparés à faire face à une catastrophe de l’ampleur de celle du Japon ? Les réponses de Lionel de Ruta, formateur relais risques NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique, chimique) au Samu de Marseille.

Sciences et Avenir.fr : Comment se prépare-t-on en France à un évènement nucléaire catastrophique tel qu’au Japon ?Lionel de Ruta : Dans tout le pays et particulièrement à proximité des sites dangereux (centrales, barrages…) il y a des sirènes qui sont prêtent à envoyer des signaux d’alerte en cas d’incident. Le problème est qu’il faudrait mieux préparer la population à réagir quand l’alerte retentit. C’est-à-dire dans un premier temps rester chez soi, se confiner et écouter Radio France en attente de consignes. A la différence des Japonais, cette culture nous manque. Au niveau des secours, les moyens sont là, prêts à être activés mais leur efficacité dépend de la bonne participation de tous les impliqués.

Quelle est la priorité des secours en cas de contamination radioactive ?

La priorité va à la chaine de décontamination, c’est le préalable à tout traitement. Nous disposons de dispositifs portables conçus pour traiter les personnes valides mais aussi les blessés allongés. La procédure est simple mais elle doit être rigoureuse : chaque victime doit être lavée minutieusement durant 20 minutes. Les secouristes qui effectuent ce geste sont équipés de tenues de protection dites NRBC. Elles ne sont pas un rempart contre les radiations mais elles sont équipées de filtres qui bloquent les particules et poussières radioactives.

Une fois cette décontamination effectuée y-a-t-il d’autres procédures particulières ?

Non, les victimes intègrent ensuite une chaîne de secours classique. Après décontamination, il n’y a pas de risques particuliers. Un irradié n’est pas plus irradiant qu’un brûlé ne brûle. Les victimes sont donc traitées en fonction de leur état de santé. Généralement, elles ne présentent d’ailleurs pas de symptômes particuliers. En cas de forte irradiation, les premiers signes sont souvent des nausées et des vomissements ou carrément des brulures. Ce que l’on craint le plus ce sont les éléments radioactifs qui sont ingérés ou inhalés puisqu’ils vont continuer à irradier, le temps de leur transit, l’organisme.

Les secours au Japon ont-ils adoptés la même stratégie de réaction ?

Oui, ce que l’on voit à travers les images indique qu’il y a une zone de contamination qui a été délimitée et que les gens qui viennent de cette zone sont contrôlés. Il est important de conserver ce contrôle de la population éventuellement contaminée. Ces personnes pourraient en effet à leur tour contaminer d’autres lieux ou d’autres individus si elles ne sont pas prises en charge.

Une autre grande crainte est l’arrivée directe de victimes irradiées à l’hôpital qui viendraient donc déposer des éléments radioactifs dans les locaux. En prévision d’un tel évènement, toutes les urgences des hôpitaux de Marseille sont par exemple équipées de SAS de décontamination prêts à être dressés.

Propos recueillis par Joël Ignasse
Sciences et Avenir.fr
16/03/11




La vidéo d'Areva:

15/03/2011

La lune face cachée

Après la photo de sa face visible, la lune lève le voile sur sa face cachée grâce au regard toujours aussi indiscret de LRO. Je vous conseille aussi, pour découvrir notre satellite en image ce diaporama visible sur le site de futura-sciences.

13/03/2011

Au clair de la lune

La Nasa a publié une photo exceptionnelle du satellite naturel de notre bonne vieille Terre. L'image a été obtenue par la sonde LRO, Lunar Reconnaissance Orbiter. Les plus petits détails ne mesurent que 150m.

07/03/2011

Connaître pour éduquer

Un point de vue publié sur le site du Monde... un point de vue qui au-delà de l'éducation est une réflexion sur l'évolution de l'humanité.
Une remarque tout de même, le découpage du texte entre le corps et la connaissance est peut-être encore un clivage de cet ancien temps dont Michel Serres parle dans son texte. En effet, le philosophe insiste ici sur une jeunesse qui n'a pas connu de guerre depuis plus de 60 ans (ce qui dénote déjà un centrisme occidental) dans son corps, et quelques paragraphes plus loin, nous décrit une génération pour laquelle le temps et l'espace ne sont plus les mêmes que pour l'humanité précédente. Or si en effet les "digital natives" ont aboli ces repères, il devient également difficile de leur nier avoir "vécu" des guerres, puisque que ce soit par internet ou par la mixité ethnique nous sommes tous en contact avec les guerres, toujours aussi présentes sur la planète. Sinon, hormis cette réserve, voici un texte qui enfin prend en compte l'évolution de notre espèces, non comme de la SF, mais bien comme une réalité encrée dans le réel.


Eduquer au XXIe siècle

Michel Serres

Michel SerresAFP/ETIENNE DE MALGLAIVE

Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ?

Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l'histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture, soudain, changea. Celle ou celui que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n'habite plus la même Terre, n'a plus le même rapport au monde. Elle ou il n'admire qu'une nature arcadienne, celle du loisir ou du tourisme.

- Il habite la ville. Ses prédécesseurs immédiats, pour plus de la moitié, hantaient les champs. Mais, devenu sensible à l'environnement, il polluera moins, prudent et respectueux, que nous autres, adultes inconscients et narcisses. Il n'a plus la même vie physique, ni le même monde en nombre, la démographie ayant soudain bondi vers sept milliards d'humains ; il habite un monde plein.

- Son espérance de vie va vers quatre-vingts ans. Le jour de leur mariage, ses arrière-grands-parents s'étaient juré fidélité pour une décennie à peine. Qu'il et elle envisagent de vivre ensemble, vont-ils jurer de même pour soixante-cinq ans ? Leurs parents héritèrent vers la trentaine, ils attendront la vieillesse pour recevoir ce legs. Ils ne connaissent plus les mêmes âges, ni le même mariage ni la même transmission de biens. Partant pour la guerre, fleur au fusil, leurs parents offraient à la patrie une espérance de vie brève ; y courront-ils, de même, avec, devant eux, la promesse de six décennies ?

- Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et elle n'ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. Bénéficiant d ‘une médecine enfin efficace et, en pharmacie, d'antalgiques et d'anesthésiques, ils ont moins souffert, statistiquement parlant, que leurs prédécesseurs. Ont-ils eu faim ? Or, religieuse ou laïque, toute morale se résumait en des exercices destinés à supporter une douleur inévitable et quotidienne : maladies, famine, cruauté du monde. Ils n'ont plus le même corps ni la même conduite ; aucun adulte ne sut leur inspirer une morale adaptée.

- Alors que leurs parents furent conçus à l'aveuglette, leur naissance est programmée. Comme, pour le premier enfant, l'âge moyen de la mère a progressé de dix à quinze ans, les parents d'élèves ont changé de génération. Pour plus de la moitié, ces parents ont divorcé. Ils n'ont plus la même généalogie.

- Alors que leurs prédécesseurs se réunissaient dans des classes ou des amphis homogènes culturellement, ils étudient au sein d'un collectif où se côtoyent désormais plusieurs religions, langues, provenances et mœurs. Pour eux et leurs enseignants, le multiculturalisme est de règle. Pendant combien de temps pourront-ils encore chanter l'ignoble "sang impur" de quelque étranger ? Ils n'ont plus le même monde mondial, ils n'ont plus le même monde humain. Mais autour d'eux, les filles et les fils d'immigrés, venus de pays moins riches, ont vécu des expériences vitales inverses.

Bilan temporaire. Quelle littérature, quelle histoire comprendront-ils, heureux, sans avoir vécu la rusticité, les bêtes domestiques, la moisson d'été, dix conflits, cimetières, blessés, affamés, patrie, drapeau sanglant, monuments aux morts, sans avoir expérimenté dans la souffrance, l'urgence vitale d'une morale ?

VOILÀ POUR LE CORPS ; VOICI POUR LA CONNAISSANCE

- Leurs ancêtres fondaient leur culture sur un horizon temporel de quelques milliers d'années, ornées par l'Antiquité gréco-latine, la Bible juive, quelques tablettes cunéiformes, une préhistoire courte. Milliardaire désormais, leur horizon temporel remonte à la barrière de Planck, passe par l'accrétion de la planète, l'évolution des espèces, une paléo-anthropologie millionnaire. N'habitant plus le même temps, ils vivent une toute autre histoire.

- Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont méticuleusement détruit leur faculté d'attention en réduisant la durée des images à sept secondes et le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels ; dont le mot le plus répété est "mort" et l'image la plus représentée celle de cadavres. Dès l'âge de douze ans, ces adultes-là les forcèrent à voir plus de vingt mille meurtres.

- Ils sont formatés par la publicité ; comment peut-on leur apprendre que le mot relais, en français s'écrit "- ais", alors qu'il est affiché dans toutes les gares "- ay" ? Comment peut-on leur apprendre le système métrique, quand, le plus bêtement du monde, la SNCF leur fourgue des "s'miles" ?

Nous, adultes, avons doublé notre société du spectacle d'une société pédagogique dont la concurrence écrasante, vaniteusement inculte, éclipse l'école et l'université. Pour le temps d'écoute et de vision, la séduction et l'importance, les médias se sont saisis depuis longtemps de la fonction d'enseignement.

Critiqués, méprisés, vilipendés, puisque pauvres et discrets, même s'ils détiennent le record mondial des prix Nobel récents et des médailles Fields par rapport au nombre de la population, nos enseignants sont devenus les moins entendus de ces instituteurs dominants, riches et bruyants.

Ces enfants habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives montrent que l'usage de la toile, lecture ou écriture au pouce des messages, consultation de Wikipedia ou de Facebook, n'excitent pas les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l'usage du livre, de l'ardoise ou du cahier. Ils peuvent manipuler plusieurs informations à la fois.

Ils ne connaissent ni n'intègrent ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. Ils n'ont plus la même tête.

- Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; par GPS, en tous lieux ; par la toile, à tout le savoir ; ils hantent donc un espace topologique de voisinages, alors que nous habitions un espace métrique, référé par des distances. Ils n'habitent plus le même espace.

Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, pendant un intervalle bref, celui qui nous sépare des années soixante-dix. Il ou elle n'a plus le même corps, la même espérance de vie, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde, ne vit plus dans la même nature, n'habite plus le même espace. Né sous péridurale et de naissance programmée, ne redoute plus, sous soins palliatifs, la même mort. N'ayant plus la même tête que celle de ses parents, il ou elle connaît autrement.

- Il ou elle écrit autrement. Pour l'observer, avec admiration, envoyer, plus rapidement que je ne saurai jamais le faire de mes doigts gourds, envoyer, dis-je, des SMS avec les deux pouces, je les ai baptisés, avec la plus grande tendresse que puisse exprimer un grand-père, Petite Poucette et Petit Poucet. Voilà leur nom, plus joli que le vieux mot, pseudo-savant, de dactylo.

- Ils ne parlent plus la même langue. Depuis Richelieu, l'Académie française publie, à peu près tous les vingt ans, pour référence, le dictionnaire de la nôtre. Aux siècles précédents, la différence entre deux publications s'établissait autour de quatre à cinq mille mots, chiffres à peu près constants ; entre la précédente et la prochaine, elle sera d'environ trente mille. A ce rythme, on peut deviner qu'assez vite, nos successeurs pourraient se trouver, demain, aussi séparés de notre langue que nous le sommes, aujourd'hui, de l'ancien français pratiqué par Chrétien de Troyes ou Joinville. Ce gradient donne une indication quasi photographique des changements que je décris. Cette immense différence, qui touche toutes les langues, tient, en partie, à la rupture entre les métiers des années récentes et ceux d'aujourd'hui. Petite Poucette et son ami ne s'évertueront plus aux mêmes travaux. La langue a changé, le labeur a muté.

L'INDIVIDU

Mieux encore, les voilà devenus tous deux des individus. Inventé par saint Paul, au début de notre ère, l'individu vient de naître ces jours-ci. De jadis jusqu'à naguère, nous vivions d'appartenances : français, catholiques, juifs, protestants, athées, gascons ou picards, femmes ou mâles, indigents ou fortunés… nous appartenions à des régions, des religions, des cultures, rurales ou urbaines, des équipes, des communes, un sexe, un patois, la Patrie. Par voyages, images, Toile et guerres abominables, ces collectifs ont à peu près tous explosé.

Ceux qui restent s'effilochent. L'individu ne sait plus vivre en couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et bavarde ; ne prie plus en paroisse ; l'été dernier, nos footballeurs n'ont pas su faire équipe ; nos politiques savent-ils encore construire un parti plausible ou un gouvernement stable ? On dit partout mortes les idéologies ; ce sont les appartenances qu'elles recrutaient qui s'évanouissent.

Cet nouveau-né individu, voilà plutôt une bonne nouvelle. A balancer les inconvénients de ce que l'on appelle égoïsme par rapport aux crimes commis par et pour la libido d'appartenance – des centaines de millions de morts –, j'aime d'amour ces jeunes gens.

Cela dit, reste à inventer de nouveaux liens. En témoigne le recrutement de Facebook, quasi équipotent à la population du monde. Comme un atome sans valence, Petite Poucette est toute nue. Nous, adultes, n'avons inventé aucun lien social nouveau. L'entreprise généralisée du soupçon et de la critique contribua plutôt à les détruire.

Rarissimes dans l'histoire, ces transformations, que j'appelle hominescentes, créent, au milieu de notre temps et de nos groupes, une crevasse si large et si évidente que peu de regards l'ont mesurée à sa taille, comparable à celles visibles au néolithique, à l'aurore de la science grecque, au début de l'ère chrétienne, à la fin du Moyen Age et à la Renaissance.

Sur la lèvre aval de cette faille, voici des jeunes gens auxquels nous prétendons dispenser de l'enseignement, au sein de cadres datant d'un âge qu'ils ne reconnaissent plus : bâtiments, cours de récréation, salles de classes, amphithéâtres, campus, bibliothèques, laboratoires, savoirs même… cadres datant, dis-je, d'un âge et adaptés à une ère où les hommes et le monde étaient ce qu'ils ne sont plus.

Trois questions, par exemple : que transmettre ? A qui le transmettre ? Comment le transmettre ?

QUE TRANSMETTRE ? LE SAVOIR !

Jadis et naguère, le savoir avait pour support le corps du savant, aède ou griot. Une bibliothèque vivante… voilà le corps enseignant du pédagogue. Peu à peu, le savoir s'objectiva : d'abord dans des rouleaux, sur des velins ou parchemins, support d'écriture ; puis, dès la Renaissance, dans les livres de papier, supports d'imprimerie ; enfin, aujourd'hui, sur la toile, support de messages et d'information. L'évolution historique du couple support-message est une bonne variable de la fonction d'enseignement. Du coup, la pédagogie changea au moins trois fois : avec l'écriture, les Grecs inventèrent la Paideia ; à la suite de l'imprimerie, les traités de pédagogie pullulèrent. Aujourd'hui ?

Je répète. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c'est fait. Avec l'accès aux personnes, par le téléphone cellulaire, avec l'accès en tous lieux, par le GPS, l'accès au savoir est désormais ouvert. D'une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis.

Objectivé, certes, mais, de plus, distribué. Non concentré. Nous vivions dans un espace métrique, dis-je, référé à des centres, à des concentrations. Une école, une classe, un campus, un amphi, voilà des concentrations de personnes, étudiants et professeurs, de livres en bibliothèques, d'instruments dans les laboratoires… ce savoir, ces références, ces textes, ces dictionnaires… les voilà distribués partout et, en particulier, chez vous – même les observatoires ! mieux, en tous les lieux où vous vous déplacez ; de là étant, vous pouvez toucher vos collègues, vos élèves, où qu'ils passent ; ils vous répondent aisément. L'ancien espace des concentrations – celui-là même où je parle et où vous m'écoutez, que faisons-nous ici ? – se dilue, se répand ; nous vivons, je viens de le dire, dans un espace de voisinages immédiats, mais, de plus, distributif. Je pourrais vous parler de chez moi ou d'ailleurs, et vous m'entendriez ailleurs ou chez vous, que faisons-nous donc ici ?

Ne dites surtout pas que l'élève manque des fonctions cognitives qui permettent d'assimiler le savoir ainsi distribué, puisque, justement, ces fonctions se transforment avec le support et par lui. Par l'écriture et l'imprimerie, la mémoire, par exemple, muta au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Cette tête vient de muter encore une fois. De même donc que la pédagogie fut inventée (paideia) par les Grecs, au moment de l'invention et de la propagation de l'écriture ; de même qu'elle se transforma quand émergea l'imprimerie, à la Renaissance ; de même, la pédagogie change totalement avec les nouvelles technologies. Et, je le répète, elles ne sont qu'une variable quelconque parmi la dizaine ou la vingtaine que j'ai citée ou pourrais énumérer.

Ce changement si décisif de l'enseignement – changement répercuté sur l'espace entier de la société mondiale et l'ensemble de ses institutions désuètes, changement qui ne touche pas, et de loin, l'enseignement seulement, mais aussi le travail, les entreprises, la santé, le droit et la politique, bref, l'ensemble de nos institutions – nous sentons en avoir un besoin urgent, mais nous en sommes encore loin.

Probablement, parce que ceux qui traînent, dans la transition entre les derniers états, n'ont pas encore pris leur retraite, alors qu'ils diligentent les réformes, selon des modèles depuis longtemps effacés. Enseignant pendant un demi-siècle sous à peu près toutes les latitudes du monde, où cette crevasse s'ouvre aussi largement que dans mon propre pays, j'ai subi, j'ai souffert ces réformes-là comme des emplâtres sur des jambes de bois, des rapetassages ; or les emplâtres endommagent le tibia, même artificiel : les rapetassages déchirent encore plus le tissu qu'ils cherchent à consolider.

Oui, depuis quelques décennies je vois que nous vivons une période comparable à l'aurore de la Paideia, après que les Grecs apprirent à écrire et démontrer ; semblable à la Renaissance qui vit naître l'impression et le règne du livre apparaître ; période incomparable pourtant, puisqu'en même temps que ces techniques mutent, le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la souffrance et la guérison, les métiers, l'espace, l'habitat, l'être-au-monde.

ENVOI

Face à ces mutations, sans doute convient-il d'inventer d'inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites, nos médias, nos projets adaptés à la société du spectacle. Je vois nos institutions luire d'un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprirent qu'elles étaient mortes depuis longtemps déjà.

Pourquoi ces nouveautés ne sont-elles point advenues ? Je crains d'en accuser les philosophes, dont je suis, gens qui ont pour métier d'anticiper le savoir et les pratiques à venir, et qui ont, ce me semble, failli à leur tâche. Engagés dans la politique au jour le jour, ils n'entendirent pas venir le contemporain. Si j'avais eu à croquer le portrait des adultes, dont je suis, ce profil eût été moins flatteur.

Je voudrais avoir dix-huit ans, l'âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer. Je souhaite que la vie me laisse assez de temps pour y travailler encore, en compagnie de ces Petits, auxquels j'ai voué ma vie, parce que je les ai toujours respectueusement aimés.



Michel Serres

05/03/2011

Année du Mexique en France

Suite à la décision de la justice mexicaine dans l'affaire de Florence Cassez, puis la décision de Sarkozy de dédier cet échange culturel entre les deux pays à la française condamné à 60 ans de prison et après les représailles du gouvernement mexicain décidant de se retirer des festivités, les organisateurs d'un festival de ciné Travelling de Rennes ont lancé cette pétition, regrettant que le travail d'artistes français et mexicains soit ainsi instrumentalisé. Voici la version français et espagnol de leur lettre ouverte au gouvernement français... Et la page dédiée où vous pouvez, si vous le souhaitez, signer cette pétition.

CARTA ABIERTA AL GOBIERNO FRANCÉS

La decisión de la justicia mexicana en cuanto al juicio de Florence Cassez desencadeno desde unos días en Francia una serie de reacciones de parte del gobierno, de los partidos políticos, y de los medios de comunicación que se acabo por un verdadero fracaso. El 14 de febrero, dedicando el Año de México en Francia a Florence Cassez, Nicolas Sarkozy ha tomado una responsabilidad muy pesada. No se puede pedir a artistas, cineastas, escritores, y científicos franceses, así como mexicanos, aceptar ser utilizados como medio de presión en los asuntos de justicia y de diplomacia. No es aceptable para nosotros franceses, ni tampoco para nuestros colaboradores mexicanos. Resulta una mezcla de géneros inadmisible la cual lleva a una decisión, lógica, del gobierno mexicano de retirarse.
El Año de México es un evento destinado a dar a conocer mejor a este país. En ningún caso, puede ser instrumentalizado por los gobiernos como herramienta para presionar sobre un asunto que le toca al poder judicial mexicano y a la diplomacia francesa y mexicana. Reafirmamos nuestro apego con las relaciones culturales, científicas y humanas con colaboradores quienes siempre nos han acogido con respecto, atención y amistad.
Fiel a su tradición, el Festival Travelling propone descubrir una ciudad a través de su cine ; otra mirada necesaria para alumbrar con una luz nueva la actualidad y nutrir serenamente el debate. El festival ha elegido llevar a cabo su evento como previsto del 22 de febrero al 1ero de marzo 2011 en la ciudad de Rennes, esperando que el año de intercambio y de dialogo de las culturas entre Francia y México pueda retomar su curso.
Le pedimos al presidente de la Republica Francesa que revise su decisión de dedicar el Año de México a Florence Cassez y reafirmamos nuestra amistad a México.



LETTRE OUVERTE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS

La décision de la justice mexicaine concernant le jugement de Florence Cassez a déclenché depuis quelques jours en France une série de réactions de la part du gouvernement, des partis politiques et des médias qui viennent dʼaboutir à un énorme fiasco. Le 14 février, en dédiant lʼannée du Mexique en France à Florence Cassez, Nicolas Sarkozy a pris une lourde responsabilité. On ne peut demander à des artistes, des cinéastes, des écrivains et des scientifiques français, aussi bien que mexicains, dʼaccepter dʼêtre utilisés comme moyen de pression dans des affaires qui relèvent de la justice et de la diplomatie. Ce nʼest pas acceptable pour nous Français, pas plus que pour nos collègues mexicains. Cʼest un mélange des genres inadmissible qui a conduit à la décision, logique, du gouvernement mexicain de se retirer.
L'année du Mexique est un événement destiné à mieux faire connaître ce pays. En aucun cas, elle ne peut être instrumentalisée par les gouvernements comme moyen de pression sur une affaire qui relève du pouvoir judiciaire mexicain et de la diplomatie française et mexicaine. Nous réaffirmons notre attachement aux relations culturelles, scientifiques et humaines avec des partenaires qui nous ont toujours accueillis avec respect, attention et amitié.
Fidèle à sa tradition, le Festival de cinéma de Rennes Travelling propose du 22 février au 1er mars, de partir à la découverte d’une ville à travers son cinéma ; un autre regard nécessaire pour éclairer d’un jour nouveau l’actualité et de nourrir sereinement le débat. Le festival a donc choisi d’assurer le bon déroulement de son événement tout en espérant que l’année d’échange et de culture entre la France et le Mexique puisse reprendre son cours.
Nous demandons au président de la République française de revenir sur sa décision de dédier lʼAnnée du Mexique en France à Florence Cassez et réaffirmons notre amitié au Mexique.