"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

25/11/2010

Ta Mère en Tongs... chez les metallos!

Communiqué de la Cie Tamèrantong!





Salut à vous,
Du côté de chez nous, Tamèrantong! entame sa 18ème année d'existence !
Nous marchons toujours pour une culture vivante, indépendante et accessible à tous.
Nous travaillons dans les quartiers de Paris/Belleville (75), Mantes-la-Jolie (78) et La Plaine Saint-Denis (93).

Aujourd¹hui, 96 enfants et adolescents sont inscrits aux ateliers de la Compagnie : ils sont blondinets, noirs, métisses, blancs, asiatiques, basanés, de toutes cultures et de toutes origines sociales. Cette saison 2010/2011, ils découvriront de nouvelles grandes aventures qui les porteront sur le devant de la scène.
En décembre, après plus de 4 ans de tournée et 60 représentations de la banlieue aux Scènes Nationales jusqu'en Italie la troupe des enfants de Belleville "Les Bons, les Brutes et les Truands" investit la Maison des métallos (paris 11ème) avec 6 dernières représentations explosives ainsi qu¹une fête populaire autour de l'univers western. L'événement est déjà pris d'assaut par le public !!!


Ce rassemblement fraternel réunira les familles suivies par la Compagnie, les partenaires sociaux et éducatifs du quartier, les établissements scolaires des adolescents de la troupe et les habitants du quartier.

C'est encore une fois l'occasion de montrer le vrai visage des quartiers populaires français. La Compagnie Tamèrantong! affirme que la diversité, le métissage, et le brassage des différences sont une vraie richesse et une vraie force.

Merci à vous de rendre cette aventure visible pour tous !

19/11/2010

Révolución mexicana!

Ricardo avec son frère Enrique en 1916

20 novembre, jour de la Révolution Mexicaine.
20.11.2010, centenaire de la Revolución!

Après le bicentenaire de l'Indépendance il y a deux mois, le Mexique fête donc sa révolution. Les Mexicains célèbrent leurs héros... Les pièces de 5 pesos s'ornent des faces de la Révolution: Zapata, Villa... et aussi Ricardo FloresMagon. Moins connu que les deux autres, il est pourtant considéré comme l'inspirateur, le précurseur de la révolution. Né dans l'Etat du Oaxaca il fut avec ses deux frères le fondateur d'un parti libéral et l'un des grand propagateur de la pensée anarchiste au Mexique.

Pour en savoir plus, cherchez sur wikipedia (même en français!). Sinon, pour celles et ceux qui lisent l'espagnol, consultez le blog de radio saudade ou celui de red latina sin fronteras.
Vous pouvez aussi consultez http://www.archivomagon.net/
Vous y découvrirez également les talents littéraire de Ricardo... une littérature de combat et de lutte évidemment!

Voici une courte nouvelle, intitulée "La torta de pan*":

Desde el escaparate de una tienda, la torta de pan contempla el ir y venir del gentío anónimo. No son pocos los que, a través de la vidriera, le arrojan miradas codiciosas, como que su dorada costra luce como invitación al apetito, tentando al pobre a violar la ley.
Hombres y mujeres, viejos y niños, pasan y repasan a lo largo del escaparate, y la torta se siente mordida por las mil miradas ávidas, las miradas del hambre, que devoran hasta las rocas. A veces la torta se estremece de emoción; un hambriento se detiene y la mira, ardiendo en sus ojos la chispa expropiadora. Alarga la mano...; pero para retirarla vivamente, el frío contacto del cristal le apaga la fiebre expropiadora, recordando la Ley: ¡no hurtarás!
La torta, entonces, se estremece de cólera. Una torta de pan no puede comprender cómo es que un hombre que tiene hambre no se atreva a hacerla suya para devorarla, con la naturalidad con que una acémila muerde el haz de paja que encuentra a su paso.
La torta piensa:
—El hombre es el animal más imbécil con que se deshonra la Tierra. Todos los animales toman de donde hay, menos el hombre. ¡Y así se declara él mismo el rey de la creación! Heme aquí intacta, cuando más de un estómago ordena a la mano irresoluta que me tome.
El gentío pasa y repasa a lo largo de la vidriera devorando, con los ojos, la torta de pan. Algunos se detienen frente a ella, lanzan miradas furtivas a derecha e izquierda... y se marchan a sus hogares con las manos vacías, pensando en la Ley: ¡no hurtarás!
Una mujer —la imagen del hambre— se detiene, y con los ojos acaricia la costra dorada de la torta de pan. En sus brazos escuálidos lleva un niño, escuálido también, que chupa ferozmente un pecho que cuelga mustio como una vejiga desinflada. Esa torta es lo que necesita para que vuelva a sus pechos la leche ausente...
En sus bellas pestañas tiemblan dos lágrimas, amargas como su desamparo. Una piedra, al contemplarla, se partiría en mil pedazos... menos el corazón de un funcionario. Un gendarme se acerca, robusto como un mulo, y, con voz imperiosa, ordena: “¡Circulad!”, al mismo tiempo que la empuja con la punta del bastón, siguiéndola con la vista hasta que se pierde, con su dolor, en medio del rebaño irresoluto y cobarde...
La torta piensa:
—Dentro de unas horas, cuando ya no sea yo más que una torta de pan viejo, seré arrojada a los marranos para que engorden mientras miles de seres humanos se oprimirán el vientre mordido por el hambre. ¡Ah!, los panaderos no deberían hacer más pan. Los hambrientos no me toman porque tienen la esperanza de que se les arroje un pedazo de pan duro en cambio de su libertad, trabajando para sus amos. ¡Así es el hombre! Un pedazo de pan duro para entretener el hambre es un narcótico que adormece, en los más, la audacia revolucionaria. Las instituciones caritativas, con las piltrafas que dan al hambriento, son más eficaces para matar la rebeldía que el presidio y el cadalso. El “pan y circo” de los romanos encierra un mundo de filosofía castradora. Cuarenta y ocho horas de hambre universal, enarbolarían la bandera roja en todas los países del mundo...
La mano del dueño, que tomó la torta con destino a los marranos, puso un “hasta aquí” a los pensamientos subversivos del pan.


*Regeneración, 4ta. época, núm. 222, 22 de enero de 1916; p. 2.

18/11/2010

Libérer la puissance d'agir des gens

RÉSISTANCE (TIRÉ DE BASTAMAG)

Miguel Benasayag : « Libérer la puissance d’agir des gens »

L’important mouvement social d’octobre repose la question : comment résister aujourd’hui face au néolibéralisme triomphant ? Comment ne pas se laisser submerger par un triste sentiment d’impuissance ? En l’absence de modèle alternatif livré clé en main, et sans promesse d’un avenir meilleur, la réponse, pour le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag, se trouve peut-être dans les expérimentations concrètes qui fleurissent partout dans le monde. Bref, apprendre à agir joyeusement « ici et maintenant », tout en faisant preuve de patience.


Basta ! : Comment résister aujourd’hui ? Comment construire du neuf, en l’absence de tout modèle alternatif ?
Résister ce n’est pas simplement s’opposer à la xénophobie, à la fermeture d’une usine, ou à d’autres mesures si injustes soient-elles. Le problème c’est comment résister d’une façon totalement nouvelle historiquement : résister en l’absence de modèle alternatif. Il faut avoir le courage d’assumer une époque complexe. La création de quelque chose de nouveau prendra le temps qu’il faudra. Il n’y a pas de raccourcis. Ceux qu’on nous propose sont des voies sans issue. Aujourd’hui il existe une myriade d’expériences d’éducation populaire, de contre-pouvoirs, d’associations de quartier… Où que l’on regarde dans le monde entier, les gens cherchent pratiquement comment faire autrement.

Les luttes actuelles semblent défensives, suscitées par des sursauts d’indignation.
Comment ne pas se laisser submerger par un sentiment d’impuissance, par le piège de l’attente ?
Pendant un siècle et demi, le moteur des luttes était dans le futur, dans une promesse. On vit aujourd’hui dans une société où le futur représente une menace. Ce n’est donc certainement pas dans le futur que l’on va trouver la force de se battre. Toute évocation du futur a tendance à nous inhiber, à nous paniquer. Et c’est justement au nom de ce futur que le pouvoir nous domine et nous rend triste. Comment bouger si nous n’avons pas la motivation d’une promesse ? Le moteur des luttes a changé de place, il est ici et maintenant, dans le présent. (...) Le néolibéralisme n’est pas centralisé, il existe sous des formes différentes dans chaque lieu. La question n’est pas comment le vaincre, mais comment résister au néolibéralisme dans chacune de ces situations. (...) Le néolibéralisme a capturé la puissance d’agir des gens dans le désir de consommation, dans la peur. Notre question : comment libérer la puissance d’agir des gens ?


La surenchère du gouvernement est permanente. Ces mesures traduisent une radicalisation du néolibéralisme. Les formes de résistance doivent-elles aussi se radicaliser, au risque de renouer avec la violence ?
Le gouvernement et le pouvoir en place ne se radicalisent pas. Notre cour de récréation d’Européens est très gênée quand quelque chose se passe. Ce que font Sarkozy, Berlusconi ou d’autres, c’est simplement appliquer le projet néolibéral : casser de l’humain, casser la solidarité, il faut une flexibilité totale. Quand on voit une horreur comme les suicides à France Télécom, tout le monde croit que c’est un accident. Non, France Télécom est seulement la partie visible de l’iceberg. A la limite le pétrole est respectable parce que c’est une ressource non renouvelable. L’humain est une ressource absolument renouvelable. Nous n’arrêtons pas de nous renouveler tout le temps. D’ailleurs on adore ça. Il n’y a donc aucune raison pour que le néolibéralisme respecte l’humain. Il n’y a pas de radicalisation : le néolibéralisme applique simplement son plan de cassure de tout acquis, de toute barrière qui limite la seule recherche du bénéfices.


Quel est le rôle de l’éducation dans cette résistance ? Comment peut-elle être un
vecteur d’émancipation ?
Nous sommes les héritiers d’une pensée qui estime qu’un être humain conscient, qui pense, est un être humain qui sera du côté de la liberté. Et ça ce n’est pas vrai. Un être humain conscient qui pense peut être un salopard, voire pire. La conscience ne garantit absolument rien. Être conscient de ce qui se passe ne change pas les choses. Cet optimisme simpliste s’est cassé la gueule. Un homme éduqué n’est pas vacciné contre la barbarie. Si nous voulons que les gens puissent vivre autrement, il faut construire des pratiques d’éducation alternatives. Dans l’école, dans les quartiers, il faut que les mômes expérimentent que la solidarité est plus joyeuse que l’égoïsme. Si on l’explique à quelqu’un, il va comprendre, mais en pratique il restera de l’autre côté. Le grand défi, c’est de pouvoir éduquer à travers des pratiques transmissibles et non pas à partir de concepts compréhensibles.


Selon vous, il est essentiel aujourd’hui de penser les conflits sociaux autrement que dans la recherche leur dépassement, de leur résolution. Est-il nécessaire de penser la « permanence du conflit » et sa structuration pour faire vivre la démocratie ?
Qui refoule le conflit se condamne à l’affrontement violent. A chaque fois qu’il y a des grèves, le gouvernement dit : on a mal communiqué. Cela signifie : bande de cons, si vous sortez dans la rue, ce n’est pas parce qu’il y a un conflit respectable, c’est parce que vous n’avez pas compris. Donc soit je vous explique à nouveau, soit je vous écrase. Sur des problèmes culturels, religieux ou sociaux, il y a une série de conflits. Ce n’est pas pareil de dire : ces conflits existent, comment fait-on société ensemble, que de chercher leur résolution. S’il y a conflictualité, nous pouvons avoir des territoires et des projets en commun. C’est l’une des voies de reconstruction des résistances.


PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS ROUSSEAUX, NACERA AKNAK KHAN (8 NOVEMBRE 2010)

La commune de Oaxaca

Pojections et débats autour d'un livre et d'un film sur la révolte des habitants de Oaxaca (sud du Mexique) contre le gouverneur de l'Etat et son pouvoir autoritaire, à Montreuil et Paris:






Mardi 23 novembre à 19h30
à la Titanique, 28, rue Carnot, Montreuil, M° Croix de Chavaux

Mercredi 24 novembre à 19 h 45
21 ter, rue Voltaire 75011 Paris, M° Nation ou Rue-des-Boulets

DURO COMPAÑER@S!
OAXACA 2006: RÉCITS D'UNE INSURRECTION MEXICAINE
précédé de la projection du film "¿En Oaxaca no pasa nada?" (44 min., 2009)

Débat en présence de Pauline Rosen-Cros, auteure de Duro Companer@s!,
éditions Tahin party.




Le livre :
Mexique, 2006 : une ville entière se soulève contre un gouverneur détesté et contre tout un système économique et social autoritaire. Plusieurs attaques de la police sont repoussées par les habitants, qui barricadent leur ville et s'organisent au sein de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO). Pendant six mois, ils combattent l'État au quotidien et tentent d'instaurer un nouvel ordre social. Cette lutte multiforme rassemble des secteurs extrêmement variés de la population et s'étend dans tout l'État.

Le film:
Année 2006, Oaxaca, Mexique. Une grève de professeurs est réprimée de manière brutale par le gouvernement local. La population décide alors d'expulser les autorités et de s'autogouverner.
Après six mois, le président Fox envoie les forces de police spéciales pour « rétablir l'ordre ». Peu de médias relayèrent ces événements. Deux ans après, beaucoup espèrent encore un changement profond de société et rêvent d'une révolution. Ce film naît du désir de comprendre ce qui anime une femme ou un ancien à sortir de sa maison et construire des barricades.

06/11/2010

Si nos dan a un@ nos dan a tod@s

Video de la marcha "si nos dan a un@ nos dan a tod@s". Marcha de miles de universitari@s por la agresión de la policía federal al aestudiantes Darío Alvarez en Ciudad Juárez, Chihuahua.


05/11/2010

Littérature augmentée

La réalité augmentée... de moins en moins science-fiction, de plus en plus science du réel.
Voici deux exemples de littérature augmentée. Pour l'instant il faut encore passer par un visionnage au moyen d'un écran afin de mixer réel et virtuel en temps réel... mais peut-être un jour, comme dans ma fiction Comme un chien dans un jeu de puces, le mixage se fera directement grâce à une puce implantée et à des lentilles de vision augmentée.


Dr Jekyll et Mr Hyde:
Deux étudiants de HGK Basel, ont réalisé pour leur thèse de fin d'année ce livre intitulé « Dr Jekyll et Mr Hyde » mêlant 2D et 3D.




Le monde des montagnes:
Le livre magique de Camille Scherrer, projet présenté en 2008 pour son diplôme à l'Université d'Art et de Design de Lausanne.

04/11/2010

¡Alto a la militarización!

Halte à la militarisation!
Mobilisation contre les crimes d'Etat


"... Ben moi j'ai toujours été pour la criminalisation de la mobilisation."



Dessin de Fisgón dans la Jornada du 4 novembre 2010

30/10/2010

Des fédéraux tirent sur une marche pacifique à Juarez

Hier, vendredi 29 octobre a débuté le forum "Pour une culture différente", contre la militarisation à l'œuvre à Ciudad Juarez et dans l'Etat de Chihuahua. Lors de cette première journée une nouvelle "marche contre la mort" est partie de la Place San Lorenzo et devait rejoindre l'Université Autonome de Ciudad Juarez. Vers 19h, alors que les manifestants arrivaient vers le campus, ils ont été rejoints par des policiers fédéraux. Des insultes ont été échangées (selon les organisateurs du forum, les insultes ont eu lieu après que l'étudiant ait été blessé) et trois patrouilles ont ouvert le feu sur la centaine de manifestants. Un étudiant en sociologie a été grièvement blessé alors qu'il se trouvait apparemment dans l'enceinte de l'université. "Je l'ai vu tomber à mes pieds, avec les tripes à l'air. Les policiers ont essayé de l'emmener mais plusieurs camarades les en ont empêché." a confié un témoin à La Jornada.
Selon d'autres témoignages ont alors eu lieu de brèves violences entre policiers fédéraux et... policiers locaux. Affrontements qui auraient alors pu dégénérer en carnage selon certains manifestants. Les étudiants se sont retranchés à l'Institut de Sciences Biomécaniques de l'UACJ, lançant de nombreux slogans hostiles à la police fédérale et à l'armée.
L'avocat de l’université, Alberto Solorzano Chavira a annoncé avoir porté plainte pour tentative d'homicide. Il a également déclaré que le recteur de l'université, en déplacement dans la ville de Chihuahua avait été tenu au courant des faits.
Le forum contre la militarisation doit durer jusqu'à dimanche. Dans une ville où la violence est quotidienne, il est de plus en plus difficile pour les citoyens de faire respecter leurs droits. Les initiateurs des marches (11e à Ciudad Juarez) et du forum ont encore le courage de sortir régulièrement pour exprimer leur opposition à cette guerre absurde décrétée par le président Calderon et qui a coûté la vie à plus de 30000 personnes dans tout le pays et plus de 6000 pour la seule ville de Juarez. De nombreuses ONG dénoncent régulièrement les exactions des fédéraux et de l'armée. D'autres organisations n'hésitent plus à parler de nettoyage social de la ville perpétré par de véritables escadrons de la mort, comme je l'ai évoqué dans un article précédent. La guerre à la drogue sert de paravent à bien des violences à Ciudad Juarez, comme dans d'autres parties du pays.

Vous pouvez également aller sur les pages de
La Polaka ou de El diario pour y lire les articles.
Je poste cette vidéo plutôt que d'autres car elle s'ouvre sur un petit texte explicatif (en espagnol). Attention les images sont dures. Le montage provient du blog d'un atelier de musique populaire: El Cántaro.




28/10/2010

Encuentros con Pedro Miguel en Aguascalientes



En los próximos días estará en Aguascalientes Pedro Miguel, editorialista de La Jornada (nacional) y Premio Nacional de periodismo. Dará una conferencia en la Universidad Autónoma de Aguascalientes este jueves (hoy); partcipará en un encuentro con la Sociedad Civil que tendrá lugar en Los Arquitos el sábado 30.





27/10/2010

Ne pas confondre communication et information

Salariés en grève à la raffinerie de Reichstett dans le Bas-Rhin. Vincent Kessler / Reuters


Depuis le début de la semaine, le gouvernement annonce dans les médias l'essoufflement du mouvement sur les retraites, la fin du conflit, etc. Il nous annonce notamment la levée des blocages de certaines raffineries. Étant donné l'importance, tant symbolique qu'effective, de ces piquet de grèves, qui ont servit de point de ralliement pour de nombreux manifestants, l'annonce de la reprise du travail dans ces raffineries sonnait comme un coup de massue pour beaucoup d'opposants à la réforme.

Tout paraît simple, clair et beau comme un ciel azur... Mais voilà, depuis qu'on nous sature d'information, le ciel n'est jamais azur que derrière un voile de matière bien trop grise.

Voici un texte trouvé sur Indymedia Nantes qui prend le contre-pied de la communication gouvernementale:

Les raffineries ne redémarreront pas !!!

Quelle surprise d'entendre sur France Inter : «Trois raffineries ont suspendu le mouvement et vont reprendre de l'activité». Alors que la veille, lors d'une visite aux grévistes de la raffinerie de Donges, la détermination était là, et aussi pour toutes les autres. Renseignement pris auprès d'un délégué CGT de la raffinerie de Donges, il s'avère que ça n'est pas prêt de repartir.

Petite explication… Il y en effet trois raffineries qui ont suspendu le mouvement. La raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin), de la compagnie helvétique Petroplus, qui venait d’annoncer sa volonté de fermer définitivement le site pour le transformer en simple terminal pétrolier, supprimant au passage 253 emplois sur 255. Le mouvement a été suspendu suite à la garantie de la part de la direction de ne plus fermer le site ! La raffinerie est alimentée en pétrole brut par un pipeline qui vient du port pétrolier de Fos-sur-Mer, qui lui est en grève et ne lâche rien. La raffinerie ne peut donc pas redémarrer !

Deux raffineries du groupe Exon, une à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et une à Port-Jérôme (Seine-Maritime). Elles ont toutes les deux suspendu le mouvement après que la direction ait mis le paquet sur la table et leur ait proposé le paiement intégral des jours de grève !! Tout en sachant qu'elles ne pourraient pas redémarrer aussi. En effet celle de Fos est alimentée par le même terminal pétrolier de Fos-sur-Mer. Celle de Normandie est alimentée par l'entreprise SIM qui est également en grève et ne lâche rien!!

Les neuf autres raffineries (six du groupe Total, une Petroplus, deux Basell) sont toujours dans le mouvement contre la mise en place de la réforme des retraites !! La pénurie de pétrole ne s'éloigne pas. L'approvisionnement par bateau ne suffira pas à couvrir les besoins quotidiens. Ce n'est pas le moment de se faire duper par une presse mal renseignée et démobilisatrice !! Continuons à généraliser la grève, à durcir le ton et à soutenir les grévistes. Des caisses de solidarité circulent un peu partout, pour celle de Donges on en est à 30.000 €.

Méfiant de nature, surtout en ces temps où l'information (propagande/communication) est essentielle, j'ai rapidement fait un tour de la toile pour savoir où en était la reprise du travail à la raffinerie de Reichstett (racines alsaciennes obligent!). Le résultat est que selon le site de L'Usine nouvelle, si le mouvement a bien été suspendu, la raffinerie ne pourra pas redémarrer avant la fin de la semaine ou le début de la semaine prochaine. De plus, les salariés précisent qu'ils reprendront le mouvement, et de manière plus dure encore, si la direction revenait sur sa décision de ne pas fermer le site. Sur le site de L'Expansion, là aussi la date de reprise de l'activité évoquée est la semaine prochaine. L'article insiste également sur la spécificité du mouvement qui a touché Reichstett, puisque les salariés n'étaient pas en grève par rapport au projet de loi sur les retraites mais à cause de l'annonce de Petroplus de fermer le site.

Si le site a repris la distribution de produit depuis lundi, les activités de raffinage sont bel et bien encore arrêtées. On apprend toute fois dans Le Parisien et Le Figaro qu'aujourd'hui (27 octobre) des militants CGT de la raffinerie de Reichstett ont brièvement bloqué le site vers 8h30 dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Durant près de trois heures, ils ont empêché le va et vient des camions de livraison de produit raffiné. Maintenant qu'ils sont (un peu) rassurés sur l'avenir du site, les salariés de la raffinerie alsacienne entrent dans le mouvement contre la réforme des retraites. La reprise du raffinage ne semble pas encore pour demain.

En temps de crise l'information est un produit aussi explosif que l'essence...

Trop d'info peut aveugler... mais recouper, sélectionner peut éclairer!