Héros noir ou criminel réconcilié, défenseur du vrai droit ou force impossible à soumettre, le criminel des feuilles volantes, des nouvelles à la main, des almanachs, des bibliothèques bleues, porte avec lui, sous la morale apparente de l’exemple à ne pas suivre, toute une mémoire de luttes et d’affrontements. On a vu des condamnés devenir après leur mort des sortes de saints, dont on honorait la mémoire et respectait la tombe. (1)
Michel Foucault
Le bandit généreux, l’ange des pauvres, le protecteur des narcos (2) et des illégaux qui passent del Otro lado (3), Jesús Malverde est un saint pas si catholique mais dont les exploits et les miracles sont chantés en corridos (4) cathodiques… jusque sur You Tube !
La légende la plus détaillée raconte que, blessé à mort lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre, Jesús Malverde a demandé à l’un de ses compagnons de le livrer à la police… afin de toucher la récompense, de la répartir entre les pauvres et de railler les puissants. Ses assauts contre l’oligarchie lui valurent d’être pendu le 3 mai 1909. Les habitants du vieux Culiacán moquèrent eux aussi la lettre de la loi. Le gouvernement avait interdit à quiconque de lui construire une tombe entière. Chacun déposa sa pierre à l’édifice sans qu’aucun n’enfreigne la loi et bientôt le bandit eut sa sépulture. Nombreux sont les Mexicains à l’avoir sanctifié, contrairement à l’église catholique, et de nombreux récits lui attribuent des miracles. Des chapelles servent son culte à Tijuana, Chihuahua, à Cali en Colombie ou à Los Angeles aux Etats-Unis. A Culiacán, dans la première chapelle construite en son honneur, les dévots, en plus des bougies et des fleurs, déposent encore leur pierre.
Depuis sa mort, il a rejoint la Vierge de Guadalupe et la Santa Muerte parmi les figures de la religion populaire. Dans ce panthéon syncrétique il est le patron des causes perdues, le protecteur des migrants qui passent aux USA et de leur famille restée au Mexique. Les visites de célèbres narcotrafiquants à l’autel de Culiacán, ont fait de Jesús le Saint des narcos. Mais les orthodoxes du culte rejettent ce patronage sulfureux.
Parfois c’est l’existence même de Malverde qui est remise en cause. Le flou qui accompagne l’image des bandits sociaux ne fait que focaliser l’attention sur la ressemblance des récits. Sa date de naissance oscille entre le 24 décembre 1870 et le 5 mars 1888. Pour certains il s’appelait réellement Jesús Malverde ; pour d’autres il est le produit d’un peuple qui refuse l’injuste répartition des richesses et du travail. Quand les uns lisent dans son nom les fourrés verts des monts du Sinaloa, d’où il lançait ses attaques, les autres décèlent un mythe populaire, semblable à celui d’autres Robin des bois. L’armée du désordre qui toujours promet de revenir.
La légende la plus détaillée raconte que, blessé à mort lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre, Jesús Malverde a demandé à l’un de ses compagnons de le livrer à la police… afin de toucher la récompense, de la répartir entre les pauvres et de railler les puissants. Ses assauts contre l’oligarchie lui valurent d’être pendu le 3 mai 1909. Les habitants du vieux Culiacán moquèrent eux aussi la lettre de la loi. Le gouvernement avait interdit à quiconque de lui construire une tombe entière. Chacun déposa sa pierre à l’édifice sans qu’aucun n’enfreigne la loi et bientôt le bandit eut sa sépulture. Nombreux sont les Mexicains à l’avoir sanctifié, contrairement à l’église catholique, et de nombreux récits lui attribuent des miracles. Des chapelles servent son culte à Tijuana, Chihuahua, à Cali en Colombie ou à Los Angeles aux Etats-Unis. A Culiacán, dans la première chapelle construite en son honneur, les dévots, en plus des bougies et des fleurs, déposent encore leur pierre.
Depuis sa mort, il a rejoint la Vierge de Guadalupe et la Santa Muerte parmi les figures de la religion populaire. Dans ce panthéon syncrétique il est le patron des causes perdues, le protecteur des migrants qui passent aux USA et de leur famille restée au Mexique. Les visites de célèbres narcotrafiquants à l’autel de Culiacán, ont fait de Jesús le Saint des narcos. Mais les orthodoxes du culte rejettent ce patronage sulfureux.
Parfois c’est l’existence même de Malverde qui est remise en cause. Le flou qui accompagne l’image des bandits sociaux ne fait que focaliser l’attention sur la ressemblance des récits. Sa date de naissance oscille entre le 24 décembre 1870 et le 5 mars 1888. Pour certains il s’appelait réellement Jesús Malverde ; pour d’autres il est le produit d’un peuple qui refuse l’injuste répartition des richesses et du travail. Quand les uns lisent dans son nom les fourrés verts des monts du Sinaloa, d’où il lançait ses attaques, les autres décèlent un mythe populaire, semblable à celui d’autres Robin des bois. L’armée du désordre qui toujours promet de revenir.
1 : Surveiller et punir, Gallimard
2 : Trafiquants de drogue
3 : De l’autre côté… de la frontière avec les USA
4 : Chansons qui louent les faits et méfaits de héros populaires ou des narcos (narcorridos)
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