"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

09/10/2012

La chambre de Schrödinger

Un court-métrage de Stéphane Drouot, volet gauche d'un triptyque quantique sur la raison d'être, assez angoissant et qui (se) pose autant de question que l'expérience de pensée du chat de Schrödinger. Expérience qui illustre la contre-intuitivité de la physique quantique où le chat n’est pas mort.











30/09/2012

Gloomy Monday of the Summer

Cet été Angelina (sur twitter: ), sur son blog (fermé depuis) Mes Petites fables, a donné l'opportunité à quelques-uns de ses amis manieurs de plumes de présenter une chanson... J'ai répondu à l'appel et c'est sur La Chaleur de Noir Désir que j'ai jeté mon dévolu et mes mots.



La chaleur de Noir Désir
Une de mes chanson préférée du groupe phare du rock français des années 90. Noir Dez c'est cet étrange mixture qui a si souvent réussi à Cantat et sa bande, l'énergie d'un désir chamanique du rock et la noirceur de textes empruntant à la tradition de la chanson française.

La chaleur est un morceau à la structure particulière, pas de couplet / refrain, une chanson qui ne tourne pas en boucle dans la tête encore et encore, une chanson qui traverse l'esprit en ligne droite comme une voiture lancée sur la route poussiéreuse d'un désert où prêche Lautréamont, croisant ça et là quelques squelettes blanchis de bêtes à cornes tapis sous le sable pour se protéger de la lumière aveuglante d'un soleil auquel seul le vol majestueux des  charognards fait de l'ombre...



L'intérieur de la voiture s'était transformé en four et le moleskine de ce vieux taxi mordait les cuisses de Maria comme l'aurait fait un gril. Sa robe était déchirée et maculée de sang. Elle pleurait. Ses cheveux noirs n'étaient que le champ d'une bataille, perdue ou gagnée elle n'aurait su le dire. Ça faisait des heures qu'elle roulait, qu'elle fuyait et fumait.
Tout avait pourtant bien commencé. Son petit copain était arrivé avec seulement une demi-heure de retard. Comme promis il avait le vieux taxi de son grand-père. Comme promis ils s'éclipsaient pour un week-end chamanique. Un week-end au pays du peyotl, le cactus magique des peuples du nord du Mexique. El viejo, le vieux Pedro les accompagnait. Il avait déjà fait le voyage, souvent. Il serait leur guide. Tous trois avaient avalé du bitume avant que leurs langues ne se chargent de poussière du désert. L'autoradio crachait tant qu'il pouvait des accords âpres comme la lave du Popocatepetl... En route pour la joie.
A un moment ils se sont arrêtés, Pedro avait dit qu'ils étaient arrivés. Ils avaient bu avant de partir trouver le cactus mystique, ou se laisser trouver par lui. Chacun marchait de son côté pour entendre l'esprit de la plante l'appeler. Avec le soir le vent s'était levé, chacun avait de quoi se payer un petit voyage au pays des couleurs criardes comme des néons malicieux. Pedro leur fit offrir de la poudre de peyotl à la terre-mère avant qu'à leur tour ils goûtent les cactées sacrés des huicholes. Maria vomit plusieurs fois tant l'amertume du lophophora était forte. Ils étaient excités, dansaient sur l'éruption sonore qui dégoulinaient en flots de couleurs de la voiture, dansaient sous la voûte étoilée. Comme la musique mourut d'un larsen aiguisé comme une lame, le trio s'enfonça dans un monde de gestes lents et décomposés, passés entre les lentilles d'un kaléidoscope hallucinant. Maria se voyait, prostrée sur le sable encore chaud du désert, roulée en boule sous la couverture froide de la nuit. Les visages de ses deux compagnons s'étiraient comme torturés par des remords immémoriaux. Les étoiles battaient comme le cœur de l'univers et chaque battement se propageait dans toutes les dimensions, comme des bulles de rage muette à travers la nuit éternelle des galaxies. Une de ces bulles allait exploser sous les coups répétés de la réalité.
Ils étaient en phase de descente lorsqu'ils entendirent un coup de feu retentir. Le soleil commençait à peine à réchauffer le sable. Maria avait soif mais ses bras, ses mains ne lui obéissaient que pesamment. Elle était aussi malhabile qu'un enfant découvrant la motricité. Le coup de feu déchira son âme. Pedro venait de s'effondrer devant les yeux de Maria. Une fleur rouge sang éclose sur le front. Elle sentit ses lèvres sèches se décoller, s'ouvrir avec lenteur sans que sa gorge ne se desserre. Un homme approchait, une ombre dans le soleil naissant, avec son chapeau de cow-boy. Maria vit son copain tenter de se lever et s'étaler encore incapable de porter son propre poids. L'homme était à quelques pas. Il s'arrêta. Il portait des santiags. Maria parvint à relever un peu la tête. Elle le vit mettre en joue son homme et l'abattre sans ciller. Elle ne pouvait toujours pas crier. L'homme se tourna vers elle, s’accroupit la regarda longuement. Il la retourna d'un coup de botte et la viola. Puis il recommença. Lorsqu'il eut terminé, il se fit un café. Maria était allongée là, atone, juste derrière lui. Elle sentait monter depuis son ventre un cri. Mais sa voix n'était toujours pas là. Alors ce cri se propagea dans son bras. Depuis de longues minutes les yeux de Maria fixaient la machette de Pedro... « Elle se lève et prend son arme si blanche. C'est pour crever le corps de ce fils de pute si blanc... Pendant qu'il en est encore temps ! »



Mon Gloomy Monday a été publié le 13 août sur le blog d'Angelina, puis repris sur le site de Bakchich où elle sévit également.



24/09/2012

La Haute-Vienne à l'ère biométrique

Un article écrit pour le journal L'Echo du 12 septembre 2012




Le 3 septembre, la Haute-Vienne était le premier département à mettre en œuvre l'enregistrement sur une puce électronique, des empreintes digitales des étrangers demandant un titre de séjour.

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23/08/2012

Mexique : de la cagoule de Marcos au masque d'Anonymous



Le 1er juillet dernier, le candidat du PRI, Parti Révolutionnaire Institutionnel, de centre gauche, Enrique Pena Nieto a été élu président du Mexique. Des soupçons de fraude pèsent une fois de plus sur l'élection présidentielle mexicaine. Le candidat du Parti de la Révolution Démocratique (PRD, gauche), Andres Manuel Lopez Obrador dit AMLO a d'ailleurs annoncé déposer un recours contre l'élection de son rivale. En 2006 AMLO avait déjà perdu l'élection présidentielle face à Felipe Calderon (PAN, droite chrétienne). AMLO et ses partisans avaient alors refuser de reconnaître Calderon comme leur président, bloquant pendant plus d'un mois le centre de la capitale mexicaine. A l'époque, de vives critiques s'étaient faites entendre contre Marcos et les zapatistes, accusés d'avoir fait perdre le candidat de la gauche, en ne lui épargnant aucune critiques et en refusant d'appeler à voter pour lui. Lors de l'élection de 2006, l'EZLN avait organisé l'Autre Campagne qui tentait de construire à la base un programme de lutte, utilisant le temps électoral pour tenter de créer à l'échelle du pays des liens entre les luttes, tout en refusant de jouer le jeu électoral.
En 2012, Marcos s'est fait plus discret au sujet du scrutin présidentiel. Il faut dire que la situation mexicaine a, entre temps, basculé dans l'horreur. Mais d'autres masques donnent à la révolte un nouveau visage, celui des Anonymous.




Petit retour en arrière pour mieux éclairer le présent :
1994, l'EZLN fait la Une des journaux du monde entier en prenant des villes du Chiapas le 1er janvier. La date se voulait symbolique puisqu'il s'agissait de l'entrée en vigueur de l'ALENA, accord portant sur une zone de libre échange réunissant le Canada, les USA et le Mexique. Très vite l'armée zapatiste se rend à l'évidence, militairement ils ne tiendront pas. Mais ils ont un atout sous leurs cagoules : le sous-commandant insurgé Marcos, un universitaire parti au Chiapas amener la révolution marxiste aux indiens. Mais les peuples du Chiapas ne sont pas nés de la dernière pluie. Marcos et d'autres révolutionnaire doivent apprendre à connaître ces peuples avant de pouvoir les mener à la lutte. L'idéologie de celui qui allait devenir le porte-parole de l'EZLN s'en verra modifiée par les tendances libertaires des modes de vie indigènes. De la même manière les indigènes commenceront une remise en cause de certaines de leurs pratiques, notamment sur la place et le rôle des femmes dans la vie des communautés.
Marcos devient, grâce à son talent littéraire, une nouvelle icône révolutionnaire mondiale. L'EZLN parvient grâce à une utilisation habile des armes de la communication et grâce au développement d'Internet a gagner la sympathie de l'opinion public mondiale. L'EZLN organise par exemple en 1996 les rencontres intergalactiques qui réunissent des milliers de militants du monde entier. Ces rencontres peuvent être perçues, avec le recul, comme les prémices du mouvement altermondialiste qui éclatera au grand jour lors du sommet de Seattle, en 1999.
L'année suivante, en 2000, le Mexique connaît pour la première fois depuis sa révolution l'alternance politique. Après 71 ans de règne sans partage, le PRI cède le pouvoir. Le Parti d'Action Nationale et Vincente Fox offrent aux mexicains l'illusion démocratique. Mais en 2006 les vents semblent porter AMLO vers la victoire. Les places des villes où il tient meeting sont noires de monde et beaucoup pensent possible sa victoire. Le charismatique maire de Mexico est perçu comme le candidat des pauvres. Le PAN conserva toute fois la présidence grâce à la victoire de Calderon. Les résultats du vote qui donnèrent quelques milliers de voix d'avance au candidat du PAN jettent le doute sur les résultats. Certains observateurs de la vie politique mexicaine voient d'ailleurs dans la présidence autoritaire de Calderon un façon de gagner la légitimité qu'il n'avait pas su gagner avec son élection.

Le pouvoir fort de Calderon,
une façon de gagner la légitimité qu'il n'a pas tirée des urnes.

Pendant la mandature de Calderon, AMLO a continuer à construire son mouvement. Les partisans d'AMLO se sont organisés en comités de quartier, ils ont lancé un journal appelé Regeneracion, en hommage à la publication anarchiste de Ricardo Flores Magon. D'une certaine manière on pourrait presque dire qu'AMLO reprenait certains éléments de l'Autre Campagne zapatiste. Pourtant certains de ses partisans se sont détournés de sa candidature, jugeant qu'il délaissait les couches populaires. Et surtout l'irruption sanglante des cartels de la drogue dans le quotidien des mexicains a bouleversé la donne.
Le PRI au pouvoir fut un parti autoritaire, corrompu. Mais son autoritarisme avait permis de contenir les velléités des narcos. La corruption a ceci de troublant qu'il devient vite très difficile de discerner le corrupteur du corrompu. Beaucoup estiment aujourd'hui que sous couvert de sa guerre à la drogue, Calderon a tenté de reprendre la méthode du PRI, favorisant un cartel afin d'éviter toute violence entre rivaux. Pourtant en n'apportant aux problèmes posés par les cartels qu'une simple réponse militaire, Calderon a fait voler en éclat ce qui pouvait subsister de coexistence pacifique entre les barons de la drogue. Si Fox avait su utiliser les vieilles méthodes du PRI pour arriver au pouvoir, au moins avait-il laissé de côté les aspects autoritaires les plus saillants. Calderon a lui un caractère plus martial. Il aurait voulu être à la tête d'une police militarisée unique pour l'ensemble des états mexicains. Mais il sera finalement amener à sortir l'armée des casernes face à l'incurie et la corruption des services de police locaux comme fédéraux. Malgré un déni de la gravité de la situation, le Mexique est réellement entrée dans une guerre où les territoires passent sous contrôle des uns et des autres. En 2010 certains spécialistes des narcos estimaient que près de 75% du pays était contrôlé par les cartels.
La guerre se joue à tous les niveaux : entre cartels, entre cartels et flics, entre cartels et armée, entre flics locaux et fédéraux. Les narcos ont infiltré le pouvoir politique, la police et aujourd'hui ils sont si puissants qu'ils imprègnent l'ensemble du tissus social déjà mis à mal par les inégalités sociales. Un tissus que la violence et la terreur qu'ils font vivre à la population mexicaine est en train de déchirer.
Il est difficile de dire si l'élection de Pena Nieto est plus irrégulière que celle de Calderon ou d'autres présidents du Mexique. L'écart de voix est bien plus importante que lors de l'élection de 2006. Mais il n'est pas improbable que certains mexicains se soient mis à regretter le pouvoir autoritaire du PRI face aux narcos... Et pourtant. Et pourtant, la campagne présidentielle s'était installée dans un ronronnement gênant pour qui veut croire possible de desserrer l'étau qui tient en tenailles la société civile mexicaine entre de multiples bras armés.
Car malgré tout, la société civile mexicaine résiste. Cette société civile sur laquelle l'EZLN a appuyé sa légitimité et qui aujourd'hui reçoit à son tour le soutien des zapatistes. Car en bas à gauche, loin des pots de vins et des magouilles politico-mafieuses, les enfants du zapatisme reprennent le flambeaux de la révolte que les zapatiste avaient porté et derrière le quelle ils s'étaient rangés. Déjà en 2006, alors que l'EZLN mené son Autre Campagne, Oaxaca avait incarné une nouvelle révolte. Suite au conflit de la section locale du syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) – contre l'avis des instances nationales du syndicat tenu par Mme Gordillo, ancienne secrétaire générale du PRI – Oaxaca s'était révolté contre le pouvoir autoritaire du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz (PRI). Le SNTE, comme tous les syndicats ont très longtemps été lié au parti unique, le PRI. Pendant de longues semaines, l'Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca a tenté d'instaurer une commune libre. Cette lutte populaire a notamment visé les moyens de communication. La radio universitaire a servi de moyen d'organisation aux insurgés. Les actions de soutien qui ont alors été organisés dans tout le pays ont souvent pris pour cible Televisa, principale chaîne du pays, accusée de présenter une vision tronquée de la réalité. En 2006 toujours, lors d'une autre révolte les médias télévisés sont à nouveaux mis en accusation. En mai la répression de marchands de fleur près de San Salvador Atenco provoque de violents affrontements qui se terminent par deux morts, des centaines d'arrestations et de nombreuses disparitions. Lorsque le conflit éclate, les révoltés demandent à avoir un temps d'antenne afin de s'expliquer. Face au refus des chaînes, de nombreuses femmes réquisitionnent et font tourner les télévisions libérées.
Mais dans le Mexique de ce début de siècle, si la société civile est évidemment en but à un pouvoir autoritaire et à une militarisation du pays, elle est également confrontée à la violence qui a fait depuis 2006 entre 60 et 80 000 morts. Le déchaînement de violence provoqué par les cartels s'affichent en photos chocs en Une de la presse à sensation : décapitations, démembrements, charniers, fosses communes... Les cartels eux aussi manient la com' avec dextérité. Des messages sont souvent laissés sur les victimes. Les vidéos de narcorridos (chansons populaires à la gloire de narcos) abondent sur YouTube avec des vidéos d'enlèvements, d'agressions... Parmi ces cartels, les Zetas sont les plus violents. Formé d'anciens policiers et militaires d'élites, ils ont d'abord servi de sicaires à d'autres cartels avant de prendre leur autonomie, flirtant avec le terrorisme, dans le sens où la population civile est prise pour cible afin que s'y insinue un état de terreur. Le mouvement incarné par Javier Sicilia, journaliste et poète dont le fils a été abattu, mouvement qui demande notamment que des réponses sociales soient apportées à la violence qui gangrène le Mexique, est parvenu à cristalliser la révolte des mexicains contre la violence qu'ils subissent. Violence que de plus en plus de médias refusent de couvrir par peur des représailles. En 2010, le Mexique était encore le deuxième pays le plus dangereux pour les journalistes, juste derrières l'Irak. Face à cette désinformation, la société civile s'organise aussi sur le net et les réseaux sociaux. Des blogueurs, des internautes sont maintenant des cibles de la répression de l'état et de la violence meurtrière des cartels.

La plume plus forte que l'épée

Fin 2011 c'est le collectif de hackers Anonymous qui offre un nouveau visage à la révolte, après les visages cagoulés des zapatistes. Un hacktivistes avait été enlevé par les Zetas alors qu'il participait une distribution de tracts durant l'été. Quelques mois plus tard, Anonymous publie un vidéo-tract dans lequel ils menacent clairement les Zetas de donner les noms de certains de leurs relais dans la police, les journaux, si le cartel ne relâche pas l'hacktiviste. Après quelques hésitations au sein d'Anonymous sur le bien fondé de leur démarche, les Zetas libéreront finalement l'anon tout en menaçant à leur tour de s'en prendre à la famille de leur ex-otage si Anonymous rendait public leurs informations. Anonymous a démontrer que l'information était une arme efficace même contre les sanguinaires narcos.
La désinformation c'est cette absence d'information liée aux dangers d'aborder les thèmes de la guerre de la drogue et c'est aussi la présentation partisane de la réalité, par Televisa notamment. La BBC a mis en cause dans un article une entente entre le média et le PRI pour présenter son candidat sous un jour favorable. La revendication d'une information plus équilibrée a été – est encore – portée pendant la campagne par le mouvement né sur internet YoSoy132 (je suis le 132e). Tout a commencé par la visite du candidat du PRI dans une université privé du pays. Enrique Pena Nieto est chahuté et doit quitter les lieux sous les quolibets. Le PRI et la presse présente ça comme le fait de gauchistes n'appartenant même pas à l'université. Le lendemain 131 étudiants de la dite université réfutent la thèse officielle. Très vite sur le net se monte un site où d'autres jeunes revendiquent être le/la 132e. Le mouvement refuse d'être partisan mais revendique une plus grande transparence dans la vie démocratique du pays. Des manifestations regroupant des dizaines de milliers de personnes sont organisées dans le pays. Le mouvement a, dans de nombreux endroits, veiller au bon déroulement du vote. De nombreux cas de fraudes plus ou moins grossières ont été répertoriées.
Il y a fort à parier que l'élection de Pena Nieto sera définitivement actée prochainement, mais il est tout aussi certain que le nouveau président n'en a pas fini avec les mouvements d'hacktivistes puisqu'à peine quelques jours après la mise en place de l'équipe de transition, le Mexique a décidé de signer le traité anti-contrefaçon ACTA. Ce même traité que le parlement européen a définitivement rejeté le 4 juillet dernier face à la mobilisations des défenseur d'un internet libre dans de nombreux pays européens.


31/05/2012

Anonymous veut faire câler la F1!

Après le Grand Prix de Bahreïn, les hacktivistes d'Anonymous courent encore après le petit monde des bolides... jusqu'au Quebec! Il faut dire que, manque de chance pour la Fédé Internationale Automobile, les manifestations secouent encore le Quebec et le gouvernement n'a trouvé comme seule réponse au malaise des étudiants qu'une loi restreignant encore le droit de manifester... ce qui a eu pour effet de faire descendre dans les rues, aux côtés des étudiants, une large partie de la population qui n'a pas l'intention de laisser ses libertés fondamentale se faire la malle à la vitesse dune Ferrari lancée sur un circuit.de F1.
Anonymous appelle donc au boycott du GP et à participer aux manifs... Plus quelques surprises virtuelles?



Communiqué de Presse Anonymous

"Boycott du Grand Prix du Canada à Montréal"

Peuple du monde libre, Anonymous vous invite à boycotter le Grand Prix de Formule 1 du Canada. La FIA n’a rien appris de son séjour au royaume de Bahreïn. En effet la Fédération internationale de l’automobile reste déterminée à tenir ses Grand Prix dans des pays, où Amnistie international et d’autres groupes de défense des droits humains, dénoncent de graves violations.
Anonymous demande aux pilotes de ne pas prendre le départ pour dénoncer la répression acharnée et les violences policières au quotidien, qui sont la seule conduite du gouvernement du Québec. Le Gouvernement du Québec a quitté la route suivie par les démocraties, en adoptant l’infâme loi 78, en répondant systématiquement à la colère des étudiants et manifestants :
• par des coups de matraques,
• par des coups de bottes,
• par des jets de gaz lacrymogène

Gouvernement du Québec, il est temps de faire marche arrière et de mettre un frein à cette injustice pour éviter un dramatique tête à queue. Citoyens du Québec, Anonymous vous invite à vous associer au boycott du Grand Prix de Montréal. Anonymous vous recommande de ne pas acheter de billets ou de produits de F1 vendu sur Internet. Anonymous vous encourage à participer aux manifestations dans les rues de Montréal le jour de la course.

• Nous sommes Anonymous
• Nous sommes légion
• Nous ne pardonnons pas
• Nous n’oublions pas
• Redoutez- nous.






22/05/2012

N'oublions pas Amesys!






Anonymous Tunisie rappelle dans son vidéo-tract posté le 20 mai qu'Amesys, qui a fourni au régime de Kadhafi les moyens de mener sa sanglante répression en facilitant l’espionnage à l'échelle du pays des opposants, a également vendu sa technologie à la Tunisie. Selon les Anon, le système de surveillance mis en place par Amesys serait donc toujours actif.


Hier, 21 mai, la FIDH et la LDH se réjouissaient que la justice se saisisse enfin du dossier Amesys. La plainte avait été déposée en octobre dernier pour "complicité d'actes de torture" en Libye. Les ONG s'étaient étonnées de la lenteur de la justice dans cette affaire, comme le rappelait L'express le 15 mars dernier.
"Il s’agit d’une affaire doublement emblématique : d’une part, parce qu’elle met en cause une entreprise ayant conclu un accord commercial avec un régime dictatorial, lui donnant ainsi les moyens de renforcer sa répression à l’encontre de la population ; d’autre part, parce qu’elle contribuera à faire la lumière sur les crimes graves perpétrés sous le régime de Khadafi", a déclaré Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH.

Rappelons que cette vente d'arme de surveillance massive est l'un des fil qui dépasse du sac de nœuds des relations entre le régime de Kadhafi et l'ex président - et bientôt simple justiciable - Sarkozy. En effet, le contrat passé entre Amesys, filière de Bull, et la Libye est à replacer dans le contexte de soupçons sur un possible financement de la campagne présidentielle victorieuse de Sarkozy par le régime libyen. On retrouve d'ailleurs parmi les personnages ayant un lien avec la vente du système Eagle par Amesys, l'homme d'affaire sulfureux Takieddine, dans le rôle de l'indispensable intermédiaire.

Amesys se défend de toute complicité de torture en arguant d'un rapprochement diplomatique avec Kadhafi à l'époque de la signature du contrat. Comme si le principe même de la surveillance de la population entière d'un pays ne serait choquante que si le régime en question était dictatorial... ce qui semble justifier aux yeux des dirigeants d'Amesys - et de ses concurrents - la vente à un pays fréquentable.
La vidéo des Anonymous tunisiens donne un autre sens à cette histoire. Il ne s'agit pas seulement de faire la lumière sur les événements libyens mais aussi de prévenir de futures répétitions de cette tragique histoire. La Tunisie, le Maroc et d'autres états - plus ou moins autoritaires - figurent dans la liste de clients d'Amesys.
Si en effet cette technologie est susceptible d'être utilisée à des fins de répression à grande échelle, il serait peut-être temps de s'interroger sur le contrôle des ventes de ce genre de technologies. C'est d'ailleurs ce qu'à fait le Parlement Européen en avril par la voix de son rapporteur de la commission des droits de l’homme, Richard Howitt : “Une course est lancée entre ceux qui exploitent les nouveaux médias à des fins de libération et ceux qui cherchent à les utiliser pour la répression. Je n’ai pas peur de dire que Vodafone doit tirer les enseignements d’avoir cédé aux instructions de Moubarak”. Le contrôle de la vente de ce qui pourrait être considéré comme "arme" se retrouve alors propulsé dans le champ politique. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Mais revenons un instant au paradigme de nos vendeurs de surveillance, à savoir que leur technologie ne serait néfaste que sous un régime dictatorial. Ce qui voudrait dire que nos régimes dits démocratiques devraient pouvoir se doter d'une technologie dont l'une des caractéristique est la surveillance de l'ensemble des communications transitant sur Internet ou sur les réseaux téléphoniques d'un pays. Bien sûr la lutte contre le terrorisme et la cyberpédophilie est mis en avant afin de justifier la surveillance des réseaux de communications. Mais pourquoi ce besoin d'une technologie capable de fliquer toute la population?
L'argument de défense d'une dérive dictatoriale porte en elle-même sa propre contradiction, puisqu'une telle dérive est souvent le résultat d'une situation de troubles sociaux. Si on ne pouvait prévoir la dérive sanguinaire de Kadhafi - ce pourquoi il faut tout de même être capable d'une bonne dose de cynisme connaissant l'histoire du général – il faut alors admettre que les dirigeants d'Amesys sont incapables de prévoir une quelconque dérive dictatoriale de l'un de leurs clients.
La conclusion logique est donc qu'il faut imposer un contrôle démocratique sur la vente de ces technologies. Mais poussons la réflexion un peu plus loin. Revenons un instant à la dérive dictatoriale, ce paravent de vendeurs d'armes. S'il y a dérive c'est que la situation postérieure ne relevait pas de la dictature. On peut donc supposer qu'il s'agissait d'un système plus ou moins démocratique auquel il serait "légale" de vendre une technologie de surveillance potentiellement généralisée. La dérive dictatoriale peut résulter d'une évolution autoritaire du régime en place ou de la prise de pouvoir par une fraction totalitaire. Les deux étant souvent le signe d'une tension sociale forte. Or la crise que traverse actuellement le système capitaliste globalisé s'accompagne de l'émergence de mouvements de révolte un peu partout sur la planète. Les mouvements Anonymous, Occupy, les indignés, les révoltés de Grèce ou du printemps arabe démontrent que les peuples sont toujours capable de s'élever contre des gouvernements qui violeraient leurs droits.
Le Québec est depuis plusieurs mois secoué par des manifestations étudiantes. Le gouvernement vient de sortir une loi restreignant gravement les droits de contester et manifester. Alors posons la question aux décideurs – dirigeants d'Amesys ou responsables politiques - serait-il aujourd'hui concevable de vendre ce genre de technologie au Canada? Si il n'était pas possible d'imaginer que Kadhafi puisse utiliser la technologie d'Amesys à des fins autres que la noble lutte contre le terrorisme, il est tout aussi in-envisageable de penser qu'un pays comme le canada puisse dans le cadre d'une lutte pour le maintien de l'ordre avoir recours à une surveillance généralisé de sa population.
 En Europe aussi la surveillance des populations par les moyens de communication se pose et va se poser de plus en plus. L’Italie est secoué par des mouvements contre les impôts et par des actes "terroristes anarchistes". Déjà le gouvernement a rendu possible le déploiement de l'armée à des fins de maintient de l'ordre. Un peu partout la crise du système capitaliste fait émerger des foyers de révolte. Un peu partout l'extrême droite et sa vision autoritaire de la société gagne du terrain. L'arrivée au gouvernement de partis xénophobes, réactionnaire ou sécuritaires se pose avec persistance. Bien sûre loin de moi l'idée de mettre sur un même plan le fichage – même à l'échelle d'une population entière – et des cas de torture tels qu'avérés en Libye. Mais tout de même, et sans aller jusqu'à la dérive totalitaire, le principe d'une surveillance généralisée pose question, et avec plus d'acuité dans le contexte actuel.

Plus qu'un contrôle des ventes de technologies capables d'une surveillance à grande échelle, c'est une interdiction qui doit être imposée. Après tout, certains type d'armes ou de munitions sont prohibées. Bien évidemment ça n'empêchera pas l'utilisation de ces technologies, mais au moins seront-elles illégales. La lutte contre le terrorisme ou la cyberpédophilie ne peut justifier une surveillance généralisée qui serait pour un régime dictatorial une arme de lutte contre ses opposants. En laissant entre les mains de gouvernements de telles armes, nous renonçons de fait au droits qu'a le peuple et chaque portion du peuple à se soulever contre un gouvernement qui violerait ses droits... un gouvernement en pleine dérive totalitaire.




Ni vente libre, ni contrôle, interdisons les systèmes de surveillance massive!

Article 35 de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793:
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoir."

 Paul Moreira a consacré un documentaire, Traqués, à Amesys en Libye qui a été diffusé sur Canal+ en mars dernier.
Pour en savoir plus sur l'affaire Amesys, je vous recommande les articles qu'ont consacré au sujet les sites reflets.info, Owni.fr. Je vous conseille également la lecture de Au pays de Candy de Jean-Marc Manach. Jetez également un œil aux billets du blog de Sersnow.

More Informations

Blue Cabinet is a working project to document vendors and manufacturers of surveillance equipment that are used in dictatorships and democracies around the internets like Amesys and Bull.

06/05/2012

Global Action Day






Communiqué de presse Anonymous. « Global Action Day » le 12 mai.
Anonymous et le Mouvement Occupy poursuivent leurs actions communes avec la journée « Global Action Day » le 12 mai. Cette action s’inscrit dans le cadre plus large de l’opération mondiale « REvolution2.0 » qui a débuté le 21 avril 2012.
  • Citoyens du monde libre,
  • Nous sommes Anonymous,
  • Nous sommes les 99%,
  • Nous sommes les Indignés.
Nous sommes les mères, les pères, les enfants d’un pays qui ne les écoute plus, d’un monde qui ne les porte plus. D’un monde qui s’acharne a vouloir nous faire taire, et qui tente de nous séparer pour mieux régner. Nous sommes cette conscience collective mondiale, qui chaque jour prend de l’ampleur.
Citoyens du monde, nous n’acceptons pas le monde dans lequel nous vivons. Citoyens du monde, rassemblons nous le 12 mai pour montrer notre détermination et notre force. Pour montrer l’unité du peuple, des 99%.
  • Nous sommes Anonymous,
  • Nous sommes les 99%,
  • Nous sommes unis.
Télécharger l'Affiche Anonymous : Nous sommes Légion ! @AnonymousPresse Télécharger l'Affiche Anonymous : Nous sommes les 99% @AnonymousPresse Télécharger l'Affiche Anonymous : Vous pensez être libre ? @AnonymousPresse Télécharger l'Affiche Anonymous : ils ne peuvent pas arrêter une idée ! @AnonymousPresse Télécharger l'Affiche Anonymous : Nous devons agir ! @AnonymousPresse

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Affiche (Format A4) Anonymous : Nous devons agir ! @AnonymousPresse
Nous devons nous unir et agir pour défendre nos libertés,...
Document PDF (.pdf) - 6.4 Mo - 03/05/12. Télécharger

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Affiche (Format A4) Anonymous : ils ne peuvent pas arrêter une idée ! @AnonymousPresse
Nous existons dans les rues de Tokyo. Sur les hauteurs de New York. Dans le vent de Paris,...
Document PDF (.pdf) - 6.4 Mo - 03/05/12. Télécharger

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Affiche (Format A4) Anonymous : Vous pensez être libre ? @AnonymousPresse
Regardez le monde autour de vous. La liberté est une illusion,...
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30/04/2012

Appel pour une Foire à l'autogestion




La crise economique et financiere qui ebranle le monde est aussi une crise de civilisation, face a laquelle les reponses habituelles, neoliberales comme etatistes, sont impuissantes. L'autogestion peut constituer une alternative. Elle sera au centre d'un evenement festif et populaire en juin 2012 : la Foire a l'autogestion.
Phenomene planetaire, l'autogestion s'inscrit dans la longue tradition historique des cooperatives et des << recuperations d'entreprises >>, de la Commune de Paris au Printemps de Prague, de la Revolution espagnole a la Pologne d'aout 1980, de Lip a l'Argentinazo en 2001. Elle apparait dans les luttes recentes a Philips-Dreux, a Fralib et a SeaFrance. Elle impregne egalement les pratiques alternatives, de la reappropriation collective de l'habitat au lien direct avec les paysans et les producteurs.
Ces differentes experiences partagent un horizon commun : decider collectivement des affaires communes, sans deleguer a des dirigeants, aussi bien sur le plan economique que politique. Reprendre en main la production, c'est aussi pouvoir transformer ses modalites et ses finalites. Ancree dans des pratiques concretes, portee comme un projet global, l'autogestion est ainsi une reponse possible a la faillite du systeme capitaliste et etatiste.
La Foire a l'autogestion sera le point de rencontre de toute une galaxie de collectifs, d'associations, d'entreprises, de cooperatives, d'organisations syndicales et politiques qui cherchent a faire vivre l'idee d'autogestion. L'evenement aura lieu le week-end du 23-24 juin 2012 a Montreuil (93), sur le site de la Parole errante, avec des stands, des espaces de debat retransmis a la radio, des projections de films, un concert, un village du livre, un espace enfants, des ateliers pratiques...
Pour rendre concret ce projet, un comite d'organisation se met en place. Nous invitons toutes les personnes, organisations, syndicats, associations, entreprises, cooperatives, etc. revendiquant et pratiquant l'autogestion a s'y associer.

Plus d'infos sur le site de la Foire à l'autogestion.




Foire à l'autogestion – Annonce par la conquête... par Thierry-Le-Roy-84

27/04/2012

Tunisie: appel des Anonymous pour le 1er mai

Anonymous continue sa lutte contre les salafistes et plus généralement contre celles et ceux qui tenteraient de confisquer la révolution du peuple.






http://www.fb.com/Anonymouz
http://www.anonymous-tunisia.org/


Ceci est un message des Anonymous de la révolution mondiale aux salafistes de la Tunisie.
Salafistes tunisiens, laissez-nous vous expliquer une deuxième fois la situation.

Tout d’abord, nous n’avons jamais eu de problèmes concernant vos orientations religieuses, ni d'ailleurs sexuelles et ce malgré les dérives psychologiques de certains de vos membres sur le net.

Anonymous a toujours combattu pour les libertés.
Cependant, nous savons pertinemment que certains de vos membres se sont procurés des armes de la Libye à la fin de l’année 2011.
Nous avons pisté des discussions sur vos forums, faisant allusion à l’achat de kalachnikov AK 47 par quelques membres salafistes à Ben Guerdane.
Ce message mentionnait le code Akbar 47 soit pour coder A.K 47.
Les services du ministère de l’intérieur ont attrapé dans l’affaire, el Mourouj, au courant du mois de février 2012 ,deux de vos membres en possession de kalachnikov et de munitions.
Nous avons toujours su que votre but était de rendre la Tunisie une khilafa.
Nous vous aurons ,peux être, soutenu dans une lutte pacifique, en l’an 600, mais nous n’étions pas encore nés.
Maintenant et après ce qui s’est passé hier 23 et aujourd’hui le 24 Avril devant le siège de la télé nationale , nous déclarons tout d’abord notre soutien et compassion pour les journalistes ,techniciens et employés de la télévision nationale ,Aussi nous déclarons ,solennellement , nous les Anonymous ,lancer une guerre ouverte contre les salafistes tunisiens , Ettahrir et le mouvement Ennahda.
Pourquoi Ennahda ? Il faudra demander ça a Lotfi Zitoun qui utilise les salafistes comme bras armé pour un complot tissé et financé par celui la en personne.
Celui qui a intervenu a maintes reprises pour relâcher des salafistes arrêtés par les services de l’ordre et passer l’éponge sur leurs agissements.
Une pensée aussi à notre cher Ridha Belhaj porte parole des salafistes Ettahrir, qui ne fait que mettre l'eau dans leurs moulins.
Nous demandons à tous les tunisiens et a toutes les forces politique dignes de ce pays de nous rejoindre le 1er Mai à l’avenue Habib Bourguiba, pour exprimer notre mécontentement de la tournure que prend notre révolution.


Dites stop à la censure,
Dites stop à la violence,
Dites oui à la révolution 404,
Nous sommes Anonymous,
Nous sommes Légion,
Nous n'oublions pas,
Nous ne pardonnons pas,
Redoutez-nous.
Défendez-vous

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A lire l'article de Owni sur les mails révélés par Anonymous concernant les liens entre Ennahda et les salafistes: ici!

20/04/2012

Sur les pas de Traven


Une nouvelle écrite pour le fanzine A bloc! #2, sorti en novembre 2011. C'est un hommage - à mon humble niveau - à un immense auteur: B. Traven.
La forme de la nouvelle a été librement inspiré par l'un des romans fondateur de la littérature moderne mexicaine: Pedro Páramo de Juan Rulfo.

J'espère à travers cette petite histoire vous donner envie de (re)découvrir cet écrivain qui fut, plus qu'un pont dans la jungle, un pont entre les peuples d'ici et là-bas... où que ce soit!

 
Bonne lecture



 

Une si longue nuit

La chaleur était accablante. Elle tombait sur la canopée comme les pluies le faisaient le reste de l'année. La jungle transpirait, bruissait. Le vent, les oiseaux, les singes l'emplissaient de leurs chants, de leurs respirations, de leurs mouvements. Gales marchait depuis de longues heures, s'enfonçant toujours plus profondément dans cette trame végétale. Des moustiques tourbillonnaient sans cesse autour de lui. La machette battait sa cuisse, marquant le rythme régulier de la marche. Il but une gorgée d'eau à la gourde, en versa un peu sur un madras, le noua sur sa tête puis recoiffa son chapeau. La forêt Lacandone était le reflet fidèle de ses souvenirs. Ou étaient-ce ceux de son père ?
A l'image de l'agitateur et rédacteur du Ziegelbrenner (1), anarchiste de la République des conseils fuyant Munich vaincue par la charge de l'Histoire, Gales erra dans une Europe que ses frontières labyrinthiques et sa bureaucratie étriquée claquemuraient dans une absurdité kafkaïenne. Il s'embarqua sur un vaisseau des morts (2) et fut bien près d'y laisser sa peau. Sur les pas de son père il débarqua au Mexique, travailla comme cueilleur de coton, foreur sur un champ de pétrole... A Tampico, il avait côtoyé les Wobblies (3), ces adeptes d'un syndicalisme nomade vivant au grès des emplois, suivant le mouvement des grèves. Père et fils vécurent longtemps dans de simples huttes, entourés d'Indiens, au milieu de la jungle.
Alors qu'au-dessus des arbres gigantesques le soleil déclinait, Gales gravit une petite butte et déboucha sur un vieux ranch abandonné. Mère nature avait repris dans ses bras l'éphémère vanité humaine. Les racines, les lianes, les branches avaient repoussé les murs, soulevé le toit. Gales attacha ses deux mulets et perçut dans le brouhaha de la forêt les gazouillis timides d'un cours d'eau. Plus bas, un pont de bois branlant enjambait le lit d'une rivière que la saison avait en partie asséchée. Il promenait son regard tout autour, contempla longuement cet océan de verdure. Il était venu retrouver la piste de l'auteur de ses jours. Mais dans la jungle les traces meurent plus vite encore que les hommes.
La nuit tombait moins qu'elle ne montait de la forêt. Les flammes arrachaient à l'épais mur d'obscurité quelques éclats de lumière. Gales avait fini son repas. La symphonie de la jungle jouait de ses tonalités nocturnes. Il alluma un cigare avec un tison tiré du feu. Il fumait avec délectation, souriait, regardait le trabuco rouler entre ses doigts. Parfois il soufflait sur le bout incandescent puis tirait une bouffée. Il était assis à même le sol, appuyant son dos sur la grosse racine qui serpentait derrière lui. Il ferma les yeux pour chasser la fatigue et se laissa aller. Il imaginait Ret Marut, ce père qui en débarquant au Mexique en 1924 avait écrit : "Le Bavarois de Munich est mort." Comme était mort à l'aube du XXe siècle le prolétaire vagabond, cédant sa place à l'homme de théâtre puis au révolutionnaire. Gales songeait aux cendres de son auteur, dispersées au-dessus de cette jungle qu'il avait tant aimée.


Il fut sorti de sa torpeur par le crin-crin lancinant d'un violon. Devant lui, enveloppée de voiles de brume, se dressait une jolie petite brune. Il reconnut Irène Mermet, compagne de route de Marut sur les chemins de la révolution allemande. "Je ne l'ai jamais trahi." Elle s'assit tout près de lui. "Avec ma jeunesse j'ai perdu mes convictions, c'est vrai, mais j'ai toujours préservé le secret de ton père. Je l'ai tellement aimé !" Comme nimbée d'une aura d'éternité, Rosa Elena Lujan sortit des ténèbres à son tour. "C'est moi qui ai confirmé suivant ses dernières volontés, qu'il avait été Ret Marut." "Ce qui ne signifie en rien qu'il soit né sous cette identité !", trancha sèchement Esperanza Lopez Mateos. Elle éprouvait pour Rosa Elena une grande admiration mais dédaignait le charme paisible de celle qu'elle considérait comme sa rivale. Celle qui après son suicide en 1951 avait pris sa place auprès de l'écrivain. Celle qui était parvenue à toucher l'homme et qui l'avait épousé six ans plus tard.
"Mesdames, voyons !" Diego Rivera et Frida Kahlo entrèrent en scène hilares, sortant bras dessus bras dessous de la petite bâtisse de bois. "Pour les autorités mexicaines, il était Traven Torsvan, né le 3 mai 1890 à Chicago." L'imposant muraliste de la révolution mexicaine poursuivit. "Selon d'autres sources il serait né en 1882 à Schwiebus en Allemagne et se serait appelé Otto Albert Max Feige." La frêle Frida, grande artiste au corps tourmenté enchaîna, "Selon les autorités de résidence de Munich, Ret Marut serait né le 25 février 1882 à San Francisco. Mais le tremblement de terre de 1906 a englouti les archives de la ville. Son bulletin de naissance a été avalé par la Terre !" Diego ajouta : "Au cours de sa vie il aura utilisé plus d'une vingtaine d'identités, dont Hal Croves..." Humphrey Bogart hocha la tête en vidant sa coupe de champagne. Frida rappela un sourire aux lèvres que la rumeur avait fait de leur ami le fils caché de l'empereur Guillaume II, Jack London ou encore un groupe de scénaristes hollywoodiens. John Huston évoqua sa rencontre avec l'écrivain sur le tournage du Trésor de la Sierra Madre. "J'étais fasciné par le roman et par l'auteur. En 1946 j'ai rencontré Croves, son soi-disant imprésario. Un homme rugueux. J'ai encore du mal à croire qu'ils n'aient été qu'une seule et même personne." Le cinéaste Gabriel Figueroa se tourna vers Gales : "La seule chose dont on est sûr, c'est de la date de sa mort... Le 26 mars 1969 ! La veille il m'avait demandé du cyanure. Mais la Mort a été plus rapide que moi."
La jungle sous son lustre d'étoiles prenait des allures de salon mondain. Le vieux rancho, d'un jeux d'ombres et de lumières se parait des ors verts et des boiseries cuivrées de la jeune république mexicaine. Protagonistes et figurants d'un soir palabraient, plaisantaient, riaient en glissant dans le halo des flammes. Esperanza, femme d'une grande culture au sourire orgueilleux avait suspendu Gales aux commissures de ses lèvres carmin. "J'avais approché ses éditeurs dès 1939. Je voulais l'autorisation de traduire Le pont dans la jungle pour que Gabriel l'adapte au cinéma. J'ai essuyé un refus mais je l'ai tout de même traduit. Ma version lui a tellement plu qu'il m'a engagée comme agent littéraire et traductrice."
Gales reconnut Ernst Preczang, le premier directeur de la Guilde du livre Gutenberg et son successeur, Josef Wieder. Ce dernier évoquait le malin plaisir qu'avait pris l'écrivain à brouiller les pistes. "En 1951, alors qu'il obtient la nationalité mexicaine, nous publions le premier numéro des BT-Mitteilungen, un bulletin photocopié d'information ou plutôt de désinformation adressé aux agences littéraires. Ce petit jeu dura jusqu'en 1960 ! Marut savait aussi se montrer fidèle. Lorsqu'en 1933 la Guilde tomba entre les mains des nazis, il transféra ses droits à la filiale de Zurich que je dirigeais."
Preczang se vantait quant à lui d'avoir fait du rebelle un écrivain. "La Guilde n'en était qu'à ses débuts et nous étions à la recherche d'auteurs neufs et sociaux. Nous n'avions pas identifié derrière le pseudonyme le responsable de la presse de Munich insurgée. Son Baumwollpflücker (4) au ton anarcho-syndicaliste marqué, publié en épisodes l'année précédente, en 1924, avait attiré mon attention. Je lui ai proposé de publier ce qu'il écrirait, il a accepté. Mais lorsque nous lui avons demandé de nous fournir une photo, des éléments de biographie, il a répondu que sa vie ne regardait que lui. Il avait écrit, je cite de mémoire : Si on ne reconnaît pas l'homme à ses œuvres, de deux choses l'une, soit c'est l'homme qui ne vaut rien, soit ce sont ses ouvrages."
Esperanza profita du passage d'un ange pour reprendre la parole. "Neuf ans de silence entre ma mort et son ultime Aslan Norval... C'est long ! Suffisamment pour nourrir la légende. Sans œuvre, pas d’auteur !" Elle décrivit en détails la conférence de presse au cours de laquelle son frère Adolfo, alors président du Mexique, nia qu'elle fut le mystérieux écrivain. "Il réfuta également l'être lui-même." ajouta Rivera, balançant sa flûte de champagne d'une main à l'autre. "Le Chiapas, la forêt Lacandona, los indios, voilà ce qui le définissait. Il suffit de le lire pour s'en persuader. La terre des anciens Mayas le fascinait littéralement. Il admirait ces peuples capables de forger un mot, multepal, pour dire "gouverner ensemble" et de reléguer temples et palais à l'état de vestiges du passé. C'est d'ailleurs son journal de voyage au Pays du printemps, qui l'imposa à l'intelligentsia que nous formions dans ce Mexique des années 30. Beaucoup d'entre nous y décelèrent la profondeur du regard porté sur l'histoire de notre pays"
La nuit avançait à pas de félin et la fraîcheur couvrait de rebozos les épaules des femmes. Des lambeaux de chair, flammèches consumées par l'obscurité, s'élevaient des corps, asséchaient la bonhomie d'un Diego Rivera. Ses yeux ronds n'étaient plus ceux d'un batracien bon vivant mais un regard vide au fond d'orbites creuses. La stupeur avait jeté son masque sur le visage de Gales et les corps désincarnés des invités dansaient joyeusement dans des vêtements devenus trop amples. Frida Kahlo figurait, elle, une exquise Catrina.
Venant d'au-delà du pont, une indienne au visage raviné s'approcha de Gales. "Ton père et moi nous sommes rencontrés en 1926. Il se faisait appeler Torsvan. Il s'était joint comme photographe à l'expédition archéologique du docteur Palacios. Fin juin, il avait laissé ses compagnons à San Cristobal de las Casas pour s'enfoncer seul sur nos terres. C'est alors que je l'ai connu. Ensuite nous ne nous sommes plus vraiment quittés. Il est toujours revenu ici, vers cette terre, cette jungle, vers nous, Indiens qui y vivons." Elle rajeunissait et son teint de bronze, ses cheveux épais et noirs, la dignité de son regard s'effaçaient derrière le voile de nuit enveloppant ses traits et la lune. "Il a cherché dans les livres l'histoire de nos peuples, de nos cultures mais surtout il a posé sur nous, hommes et femmes sans visages, morts au monde, un regard dénué de préjugés. Nous étions ses frères de cœur, prolétariat inconnu de l'Europe, en lutte pour sa libération, pour accéder à la lumière du soleil." La femme posa sur Gales un regard que la passion ravivait. "Tu cherches à savoir qui était ton père ? Regarde au fond de ton cœur. Il y a autant de lui en toi, qu'il y avait de toi en lui. Vois tes frères, Andres, Candido, Celso... Regarde Juan Mendez, Martin Trinidad. Vois tous ces Indiens avec leurs charrettes et leurs bœufs, ceux qui vivent de l'acajou, des troncs qu'ils abattent. Vois celles et ceux qui ne possèdent rien, pas même leur propre vie. Regarde-nous ! Nous sommes nés de la nuit, nous vivons en elle. Et en elle nous mourrons !"
Pendant qu'elle parlait, fière, un groupe d'Indiens s'était assis autour du feu. Gales ne les avait pas vus sortir des ténèbres et pourtant ils étaient là, accroupis, vêtus de misère, le chapeau à la main. Les femmes portaient à leurs robes des fleurs sauvages, les hommes des machettes. L'un d'eux un violon. Tous et toutes dissimulaient leurs faces sous des passe-montagnes tissés d'obscurité. Une rumeur enflait. i Tierra y Libertad ! i Abajo la dictadura ! La mémoire du fils effeuillait La Rosa Blanca, soufflait les mots du père : "Mais lorsque les indiens s’éveillèrent de leur torpeur, qu’ils rejetèrent les petites habitudes qui pesaient sur eux depuis des temps immémoriaux, ils reconnurent qu’à la place de leur petite patrie étriquée, ils en avaient acquis une plus vaste qui avait elle aussi sa beauté. Et tandis que la petite patrie semblait toujours rester ce qu’elle était, la nouvelle patrie se développait de jour en jour avec leurs connaissances. Elle semblait n’avoir plus de limites et englobait tous les hommes, tous les pays, toutes les pensées que l’on pouvait concevoir." Macchabées en révolte et squelettes esthètes dessinaient une fresque passée au vitriol de Posada, une toile nocturne peuplée de ses calaveras. L'indienne tourna vers Gales un visage qui n'en était plus un ; ses traits était ceux de la Mort elle-même : "Tu es toi aussi né de cette si longue nuit "
Le jour naissant dissipait les dernières perles de rosée quand deux cavaliers débouchèrent devant l'ancien bungalow. L'un fumait tranquillement la pipe, les bras croisés sur le pommeau de sa selle. L'autre, don Durito, un étrange petit scarabée, avait mis pied à terre et examinait la figure chiffonnée de Gales. "Aucune nuit n'est si longue qu'elle ne finisse par reculer devant le jour", marmonna-t-il en guise de prière. El Sup, son fidèle écuyer, lui demanda s'il connaissait le gringo couché-là. Il acquiesça. "Gales est un personnage de roman, une identité de papier, le rejeton littéraire d'un vieil ami... Le fils de B. Traven."



1 : Le Fondeur de briques, journal radical où Marut exprimait son pacifisme et son anarchisme proche des thèses de Stirner.
2 : Le vaisseau des morts, premier roman de Traven, évoque ces navires voués au naufrage avec leur équipage afin que l'armateur empoche la prime d'assurance.
3 : Surnom donné aux membre du syndicat Industrial Worker of the World. http://www.iww.org/fr
4 : Les cueilleurs de coton fut publié en épisodes par le Vorwärts (En avant !), journal progressiste allemand de l'époque. Une version augmentée sera publiée par la Guilde Gutenberg sous le nom Der Wobbly.

La Guilde du livre Gutenberg : La maison d’édition Büchergilde Gutenberg est fondée en août 1924 à la Maison du peuple de Leipzig. Son but avoué est d'offrir une littérature de qualité, à petit prix aux travailleurs. Un an plus tard, à la recherche d’auteurs, son directeur Ernst Preczang sollicite Traven. Ce dernier publia tous ses romans à la Guilde Gutenberg.

Les journées révolutionnaires de Bavière commencent, comme ailleurs en Allemagne, le 7 novembre 1918 lorsqu’on proclame la République à Munich. Le Président du Gouvernement est l’écrivain berlinois Kurt Eisner, un leader du Parti social-démocrate indépendant. Il s’appuie sur des conseils d’ouvriers, de soldats et de paysans. Mais son parti essuie une énorme défaite aux élections de janvier 1919. Et, au moment même où il se rend à l’Assemblée pour présenter sa démission, le 21 février 1919, il est tué dans un attentat (Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht avaient déjà été assassinés à Berlin en janvier de la même année). Le 18 mars l’Assemblée choisit un gouvernement de coalition dont le Président est un Social-Démocrate, Johannes Hoffmann (qui était ministre dans le gouvernement de Eisner). Pendant tout ce temps les radicaux préparent le renversement violent du Gouvernement Hoffmann. Les principaux conjurés: Erich Mühsam, Landauer, Levien, Leviné, Toller, et probablement Marut. Ils proclament la République des Conseils (sorte de Soviets) le 7 avril. Le Gouvernement Hoffmann se réfugie à Bamberg. Dès le 13 avril la garde républicaine arrête les membres (principalement anarchistes) de la République des Conseils. Un nouveau gouvernement des Conseils est formé immédiatement par les communistes (avec l’assentiment des anarchistes). Il se prépare à proclamer la dictature du prolétariat. Cette fois-ci le Gouvernement Hoffmann avec l’aide de Berlin va rétablir l’ordre dans le sang (...) La deuxième République des Conseils tombera le 1er mai.

Traven sur la toile :
en français :
Deux articles de CQFD reviennent aussi sur l’œuvre et la vie de Traven : http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article1353 et http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article1923
A lire aussi la très bonne biographie de Golo, en BD et en français : B. Traven, portrait d'un anonyme célèbre
En espagnol :

17/04/2012

Communiqué MalSec



Salutations de l'internet!

Nous sommes la Sécurité Malicieuse, et aujourd'hui nous publions notre premier communiqué. Depuis de nombreuses années nous avons vu de plus en plus de lois inconstitutionnelles proposées et adoptées et  la censure, la désinformation, et la corruption devenir la norme. Pour tenter d'arrêter ces actes, nous ciblons les personnes qui ont voulu nous  nuire. Cependant  nous croyons avec ferveur en la liberté d'expression. Tout le monde devrait être en mesure de s'exprimer librement, même si d'autres désapprouvent. C'est pourquoi nous avons décidé de ne jamais supprimer les données originales, quand le  site ennemi est déffacé. Un défacement  n'est pas seulement une tentative de souligner le manque de sécurité, c'est aussi une forme de protestation, qui s'apparente à couvrir un panneau avec une affiche.
MalSec possède des méthodes et des idées nouvelles. Nous avons assisté à des hacks agressifs ce qui inclut ,des attaques du public et des vols d'informations de cartes de crédits . Nous avons également vu des partisans Anonymous se nuire les uns les autres au sein du collectif. Ne voyez-vous pas que c'est une tactique pour nous diviser et nous faire perdre de vue nos objectifs,  et ce qui est vraiment important? Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder nos valeurs être arrachées et déshonorées. Pour atteindre notre objectif ceci est  inefficace et contre-productif . Nous ne souhaitons pas voler les gens, ou  leur nuire, mais plutôt leur donner les moyens d'agir.
L'année dernière, nous avons vu "La montée des hacktivistes"; nous avons vu ce dont les Anonymous et leurs associés étaient capables. Nous savons maintenant qu'il y a des gens qui n'ont pas peur de réagir quand ils sont opprimés. Les gens ne tolèrent plus les tactiques de la pénurie et de la peur. Ce fut la montée de 99%. En un an nous avons réalisé ce qui était apparemment impossible. Mais notre combat ne s'arrête pas là. Nous avons tout juste commencé. Cette année sera marquée par quelque chose de nouveau; quelque chose de jamais vu par les précédents collectifs d'Anonymous. Ce sera "L'année du progrès". Les choses ne sont pas uniquement pour le lulz. Elles sont pour la victoire. Nous allons aborder les points critiques, plutôt que laisser nos efforts passer inaperçus.
MalSec a pris l'initiative en élargissant ses rangs. A la Chine, la Roumanie et la Suède. Nous souhaitons collectivement que l'on nous rejoigne dans notre lutte pour nous aider dans le cadre d'une révolution mondiale, sous une autorité moins hypocrite et plus stimulante. Ainsi, un jour, nous pourrons revenir sur nos actions et les voir comme des actes honorables.

Nous sommes MalSec
Nous sommes Anonymous
Nous ne pardonnons pas
Nous n'oublions pas
Vous feriez mieux de nous redouter


12/04/2012

En Tunisie, au Mexique, ici, partout: No Pasaran!!!

Découverte hip-hop en lisant reflets.info...
Klay BBJ, c'est du rap enragé, cette même rage du peuple partagée avec Keny Arkana ; du rap engagé en bas et à gauche comme dirait les camarades zapatistes au Mexique!

No Pasaran!



Plein de courage et de force à toutes celles et tous ceux qui se battent pour la liberté en Tunisie... ou ailleurs.

La solidarité dans la lutte sera le ferment de la fraternité dans la liberté.


11/04/2012

La voie de la révolte!





Communiqué de Presse Anonymous. Opération Révolution 2.0. (voir vidéo)

Anonymous et le mouvement « Occupy » font front commun avec #REvolution2.0 une nouvelle opération mondiale qui débutera le 21 avril.
Ils répandent la peur et la misère. Ils nous divisent, pour mieux régner. Le monde est en marche vers la révolution. En France, qu’attendons-nous ? Ce n’est pas parce que les médias ne montrent rien, que rien ne se passe. Ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas nous entendre que nous n’avons rien à dire.
Faisons entendre nos voix : Anonymous et « Occupy » s’allient, et appellent les citoyens du monde, à manifester le 21 Avril. Si Anonymous et « Occupy » ne sont pas la même chose, nous poursuivons le même but, nous avons le même idéal. Un masque pour abolir les frontières, une occupation pour nous rassembler, après la peur vient la colère.

Révoltez-vous. Indignez-vous. 

Il y a cette course vers le silence qui n’en finit plus de nous faire réagir. Il y a cette décadence d’un système qui n’a aucun visage. Que ceux qui ont fait de ce système une abomination sachent qui nous sommes, que ce système qui a fait de ces personnes des abominations sache qui nous sommes.
Nous sommes Anonymous, nous sommes les 99%, nous sommes les indignés.
Nous sommes les mères, les pères, les enfants d’un pays qui ne les écoute plus, d’un monde qui ne les porte plus. Nous sommes salariés, étudiants, ou chômeurs. Nous sommes les parqués des banlieues, les classes moyennes, les délaissés, nous sommes les soumis et les révoltés. Nous sommes ceux qui nourrissent l’espoir et que l’espoir nourrit.
Les idées et les peuples restent, les gouvernements passent. Le pouvoir est en chacun de nous. Le peuple uni ne peut être vaincu. Nous sommes légion, redoutez-nous. Le temps est venu, notre printemps est arrivé. Redorons le blason de la nation des droits de l’homme, montrons que nos ancêtres ne sont pas morts en vain au nom de la liberté, de notre liberté.



Le premier numéro de Vox Magazine, le mag collectif, libre et gratuit sur le mouvement Anonymous est sorti, vous pouvez le télécherger ---> ici <---



10/04/2012

Résistons à l'oppression, créons nos libertés!



Alors qu'hier le gouvernement tunisien réprimait une manifestation en hommage aux martyrs des répressions françaises du 9 avril 1938, Anonymous publiait une vidéo revendiquant le piratage des comptes du parti ennahdha et du gouvernement tunisien afin de dénoncer les agissements des religieux.
Un an après la révolution qui a chassé Ben Ali et alors que les policiers chassaient eux à la matraque et au lacrymogène les manifestants de l'avenue Bourguiba, nos frères et sœurs de Tunisie peuvent compter sur le soutien de tous ceux et toutes celles pour qui la liberté n'est pas seulement l'objectif de la lutte mais s'inscrit dans la lutte elle-même. C'est en se battant contre l'oppression qu'on devient libre!
Courage et solidarité avec le peuple de Tunisie.







07/04/2012

Hacker ouvert

Il y a quelques jours, w0rmer, hacktivistes Anonymous et militant du mouvement Occupy a été arrêté par le FBI. Deux textes circulent depuis quelques jours, signée w0rmer. Dans l'un d'entre eux il relate son arrestation, dans l'autre il explique ses motivations. C'est ce dernier texte que je publie ci-dessous.
Voici également les liens vers les textes en anglais - http://pastebin.com/jjMRFDH6 et http://pastebin.com/P09ZaDaD - et en espagnol - http://pastebin.com/5dHMMYAG.

Traduction en cours du texte sur l'arrestation: :


Aujourd'hui w0rmer se marie, alors en mettant de côté ses ennuis avec la loi, souhaitons-lui tout le bonheur du monde.
#
 





Motivations d'un hacktiviste
par  Higinio Ochoa/W0rmer


J'écris ceci parce que , quelque part, à un moment donné, quelqu'un va essayer de comprendre pourquoi j'ai franchi la ligne du grey pour le black hat. Beaucoup je suis sûr seront d'accord avec moi si je dis que savoir pourquoi quelqu'un fait quelque chose est plus important que l'action elle -même. Alors s'il vous plaît avant de me juger, laissez moi exprimer mes raisons.

J'espère inspirer d'autres personnes à se faire connaître et à faire savoir au Monde pourquoi ILS se battent. Comme la plupart en Amérique, j'étais perdu dans une apathie lorsqu'en 2000, les États-Unis ont adopté le Millenium Act. Complètement inconscient de la pente glissante que cette loi créait, je suis resté assis. Un peu plus tard, j'ai ris à l'idée que l'Amérique laisserait le gouvernement fédéral avoir ce contrôle sur nos communications, sans contrôle. Je savais qu'un jour mes compétences seraient utiles. A partir de ce jour, je me suis entrainé et j'ai perfectionné mes compétences, pour une guerre que j'ai vu arriver beaucoup plus tôt que je ne le prévoyais.
Puis rapidement un jour, Wikileaks a publié le "cable gate" et Bradly Manning fut montré du doigt comme un criminel. J'ai regardé les Américains l'appeler traître même après avoir vu les vidéos divulguées de nos troupes tuant les "ennemis" comme dans un jeu vidéo. Cet acte m'a scandalisé et je savais que mon heure était venue. J'ai créé un compte twitter et j'ai diffusé toutes les informations absorbées que j'ai pu, en retweetant et postant sur Facebook ce que je percevais comme une attaque directe des valeurs de l'Amérique. J'ai regardé, impuissant, le gouvernement fédéral des États-Unis perdre toute crainte de son peuple et maintenir en détention pendant des mois sans procès, un américain dont le seul crime était d'essayer d'informer le monde des atrocités et des affaires secrètes que notre gouvernement faisait en notre nom. J'ai regardé de loin les raids /b/ ralentir et les opérations anonymous augmenter. Puis c'est arrivé.
Visa & Mastercard ont cessé de traiter les opérations financières pour wikileaks. Cela s'est il vraiment produit? Quelque part en chemin le gouvernement fédéral est il devenu si énorme qu'ils pouvaient empêcher wikileaks de se défendre et de collecter des fonds pour le faire? Est ce que mon gouvernement a réellement pensé qu'ils étaient intouchables et que le Monde resterait silencieux? Ils l'ont pensé et ils l'ont fait.
Bien que j'ai refusé de charger mon laser pour aider à faire tomber ces services, j'ai contribué à la formation des autres et activement fait la promotion de l'opération Payback. Les uns après les autres les sites ralentissaient puis tombaient. Cela m'a prouvé qu'Anonymous était exactement ce que j'attendais,soutenant mes compatriotes américains, ce jour-là la voix du monde a été entendue et bien que cette voix soit silencieuse, ce fut assourdissant. A partir de ce point sur je savais que je ne serais jamais plus le même et que l'action devait être lancée.
Un peu plus tard l'opération rébellion des états de l'Empire commençait et le mouvement occupy renaissait. Après des mois de promotion et avec la tempête médiatique, je savais qu'il était temps pour moi de descendre dans les rues. J'ai déménagé dans ma ville natale et j'ai contribué à créer une "Occupation" là bas. Ce mouvement était populaire et très peu de gens pouvaient partager ouvertement nos opinions sans crainte de perdre leur emploi. Ces emplois n'étaient pas glamour mais où j'étais je n'avais aucun travail à faire, pas de travail du tout. Manifestation après manifestation j'ai vu la qualité du mouvement qui se créait et j'ai prêté mes compétences pour accroître la voix de ce petit camp occupy. Nous avons fait face à toutes les tentatives des politiciens locaux aux agitateurs infiltrés locaux et fédéraux. Comme l'occupation locale tirait à sa fin, j'ai fait mes valises et me suis dirigé vers Occupy Fortworth où le harcèlement policier en venait vite aux mains. Ici mes actions ont aidé à décrocher de la violence. Mon occupation locale avait provoqué très peu de résistance de la police car notre Etat était à un tel niveau de pauvreté que même le maintien de l'ordre souffrait. Rapport après rapport concernant les abus de la police à travers le pays,les Anonymous se révélaient être les seuls protecteurs du peuple et de leurs droits. Cette guerre non conventionnelle avait besoin de représailles non conventionnelles et les dox (dossiers) sont apparus très vite. Je n'étais sur le site que depuis 5-10 minutes à occupy Fortworth, Quand j'ai vu et enregistré une vidéo pour la première fois un passage à tabac non provoqué d'un occupant avec rien de plus que le drapeau américain. C'était ainsi, je ne pouvais plus rester les bras croisés et permettre que cela continue. Mon gouvernement avait déclaré la guerre à son peuple et mon apathie était maintenant effacée. J'ai tendu la main à Anonymous et ils l'ont prise, de moi-même j'ai prêté serment d'arrêter de jouer selon "leurs" règles, et j'ai rejoins ce mouvement fer de lance.
Je suis retourné chez moi auprès d'occupy, pour les aider à s'organiser avec tout le savoir et les ressources dont ils avaient besoin pour diffuser en direction d'une audience mondiale, et ensuite exposer la défense des droits que nous avions abandonnés et retourner la pareille à Anonymous en protégeant Occupy partout à travers la nation. Avec à la fois ma connaissance et mes capacités. Je ne suis pas alimentée par une intention malveillante, mais par une obligation morale de protéger ceux qui souhaitent protéger les autres, et leurs droits. Pour beaucoup d'opérations auxquelles j'ai participé, je l'ai fait à cause de la défaillance du système judiciaire, pour ancrer une simple once de responsabilité chez les personnes commettant ces crimes contre l'humanité. Moi et beaucoup d'autres nous avons regardé les manifestants maltraités, les enfants assassinés, et les guerres menées à la fois par notre gouvernement et les agences de presse ignorant ces atrocités en cours. Chaque fois que je me suis connecté je savais que mes ennemis me regardait, mais que rien de ce qu'ils pouvaient me faire, ne serait pire pour moi que de ne pas m'opposer à eux. Je ne me bats pas uniquement contre un gouvernement mondial oppressif, contre la police hors de tout contrôle ou contre les politiciens corrompus, je me bats pour ceux qui en sont incapables ou qui ont abandonné leur droit de le faire. J'ai choisi de me dresser contre un monde qui n'a cessé de mentir, tellement en fait que c'est devenu une habitude; il est accepté que pour être en sécurité nos élus doivent élaborer des accords secrets d'arrière cours, nous mentir en face et mener des guerres en notre nom. Toutes les opérations auxquelles j'ai pris part se jouaient sur plusieurs tableaux premièrement, pour traduire en justice ceux qui sont considérés intouchables et deuxièmement, lentement éduquer ceux qui sont prêts à comprendre qu'il y a un vaste monde réel appelant à un changement qui ne fera que continuer à croître avec le déclin de l'apathie du monde. Vous n'avez pas besoin d'être un hacker pour être un anonymous, chaque individu doit trouver et définir son propre niveau de participation. J'ai choisi cette route. Je l'ai fait à cause de ma connaissance sur les systèmes informatiques et parce que je vois une urgence à faire savoir aux Américains que chaque élément d'information que nous fournissons à notre gouvernement et aux corporations bien qu'ils déclarent les garder confidentiels et en sécurité, c'est en fait tout le contraire. Quotidiennement, des individus formés reçoivent le pouvoir de sécuriser nos infrastructures,ils sont payés des milliers de dollars et on leur fournit des équipes de soi disant professionnels formés pour garder ces systèmes et ces informations confidentielles. Pourtant, quotidiennement, des failles dans ce système sont mises à jour par des personnes formées par elles même et au lieu d'améliorer ces systèmes, nous sommes pourchassés et arrêtés. C'est le moment et l'ère du pic de la collecte d'informations, l'information est le pouvoir. Il est temps pour les gouvernements du monde d'admettre face au peuple qu'ils gouvernent que les informations collectées ne sont ni sécurisées ni protégées. Quelque chose doit être fait. Maintes et maintes fois anonymous a montré que des millions d'informations personnelles étaient laissées sans sécurité et complètement accessible à une exposition publique. Mon opinion personnelle est que la seule réaction de ces instances dirigeantes fut la désinformation et les messages alarmistes. S'il y a un moment pour se dresser contre ces erreurs et ces fausses informations, c'est maintenant!
La révolution ne sera pas télévisée, Ce ne sera simplement pas autorisé. Je me suis battu au quotidien contre la nature humaine, les personnes au pouvoir ne céderont pas le pouvoir que nous leur avons donné aveuglément, nous devons le leur reprendre! Comme je n'ai plus le droit à la parole au sujet de mon avenir, je ne peux que supposer que le gouvernement fédéral effrayé va essayer de son mieux de me refuser l'accès au seul outil pour lequel j'ai des connaissances : l'ordinateur. Ma vivante machine me sera enlevée, comme je suis sûr que mon gouvernement craint, non seulement le bien que je suis capable de faire ressortir avec elle, mais aussi les vérités que je pourrais révéler. Pour moi, cela prouve que, pour la première fois depuis des centaines d'années, notre gouvernement craint enfin de ses habitants, c'est quelque chose dont nos pères fondateurs seraient sûrement fiers. Après tout c'est l'idéal pour lequel ils se sont battus. Je félicite ceux qui se battent encore activement et je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'opportunité non seulement de combattre à vos côtés, mais aussi l'opportunité que ma voix soit entendue. Ne craignez pas les changements que nous apportons, les menaces lancées contre nous comme celles des incultes à notre cause, ou de ceux qui sont menacés par le pouvoir que nous exerçons. Ne vous éloignez pas du bon combat que nous portons et ne compromettez jamais vos idéaux personnels pour devenir l'un de ces moutons. Instruisez-vous et ceux qui vous entourent sur les véritables injustices qui se passent dans le Monde. Ne vous arrêtez jamais d'apprendre mais n'oubliez jamais de transmettre ce savoir de sorte que le temps viendra où le monde regardera nos actions comme moi et plus encore.
Merci à vous, et sentez vous obligé de vous joindre à ce combat pas seulement pour les droits civils mais aussi pour les droits de l'homme.

I am anonymous. je suis anonymous
I do not forgive. Je ne pardonne pas
I do not forget. je n'oublie pas