Dans des articles précédents j'avais évoqué les assassinats de Josefina Reyes et de son frère quelques mois plus tard... La famille Reyes continue d'être victime de la folie meurtrière qui fait rage au Mexique. Je vous propose ici la traduction d'un article de la Jornada intitulé "No es país para los héroes". Cet article a été écrit avant que ne soit retrouvés les corps sans vie de Elias Reyes Salazar, sa femme Luisa Ornelas, et sa sœur Malena Reyes Salazar. Je mets donc en complément la vidéo d'El diario Tv et le lien vers l'article d'El diario dont elle est tirée et qui revient aussi sur ce triple meurtre. Non, ce pays n'est pas pour les héros Víctor M. Quintana S. (traduction SR) Que faire d'autre que de paraphraser une nouvelle fois Cormac McCarthy, cet excellent conteur de la frontière. Ce qu'il y a, au moins à Chihuahua et dans une bonne partie du nord, c'est que ce pays n'est pas pour les héros... et encore moins pour les héroïnes. Le lundi 7 février, alors que Chihuahua se remettait à peine de la vague de froid, ont été enlevés par un commando, près du village du Millon qui fait partie de la municipalité de Guadalupe dans la vallée de Juarez, Elias Reyes Salazar, sa femme Luisa Ornelas, et sa sœur Malena Reyes Salazar. Ce sont le frère et la sœur de Josefina Reyes Salazar, femme de courage, activiste sociale, défenseuse des droits de l'Homme en ces contrées qui vivent sous la terreur. En plus de son militantisme de gauche déjà ancien, Josefina avait dédié ses dernières années à dénoncer les abus des forces fédérales envers les habitants de sa commune et à l'encontre de ses propres enfants. En 2009 l'un d'eux fut tué, Julio Reyes. Elle-même fut assassinée au début du mois de janvier de 2010. Il semblait que la saignée des assassins devait prendre fin ici, mais non, puisqu'en août de l'année dernière fut abattue son frère Ruben Reyes Salazar. Et maintenant c'est la disparition forcée de Elias, qui souffre d'hémiplégie, de sa femme Luisa, qui a de graves problèmes de mobilité des jambes, et sa sœur Malena qui a des rhumatismes arthritiques avancé. Quelqu'un a décidé l'extermination de la famille Reyes, pour avoir haussé la voix en défense des droits des gens. Une attaque de plus: dans la nuit du mardi 15 a été incendiée la maison de la maman des Reyes, Sara Salazar, femme de combats, qui en 1998 avait marché depuis El Paso jusqu'à Sierra Blanca au Texas, avec la caravane qui parvint à empêcher l'installation d'une décharge de déchets nucléaires dans la localité. Le mardi 8 ce fut le tour du "héros de Chihuahua", Alvaro Sandoval Diaz. Là-bas, dans sa Palmeraie isolée, port à la frontière avec Colombus, il a affronté plusieurs sicaires le 23 janvier dernier venus pour lui et sa famille car ils n'avaient pas réglé "la note". Il les repoussa et tua trois d'entre-eux. Mais le 8 février ils revinrent pour lui et l'ont abattu, lui et sa femme Griselda Pedroza Rocha, malgré la surveillance policière. C'est ainsi que se répètent les cas de ces véritables héros et héroïnes d'une guerre qu'ils n'ont pas déclarée mais qu'ils subissent dans la chair de leurs proches et qu'ils finissent par payer de leur vie. Avant-hier à peine, cela faisait deux mois que Marisela Escobedo avait été assassinée devant le Palais du gouverneur de Chihuahua, elle qui réclamait la fin de l'impunité de Sergio Barraza, fiancé et assassin de sa fille, Ruby Frayre. Ce fut le cas aussi le 7 juillet 2009 avec les meurtres de Benjamin Le Baron et de son beau-frère Luis Widmar à Galeana. Benjie avait mené la forte mobilisation de sa communauté jusqu'à obtenir la libération de son frère Eric, enlevé en mai de cette même année, puis il devint le dirigeant de l'organisation d'autodéfense de son village et de l'organisation d'autres communautés. C'est pour cela que ceux qui ont le courage de dénoncer ou de se défendre sont toujours moins nombreux. Ce n'est pas facile d'être un héros ou une héroïne quand on a des bouches à nourrir, une famille à éduquer. Quand on risque sa propre vie mais aussi celle de ses proches. Les sicaires peuvent être repoussés, mais leurs renforts ou leurs successeurs reviennent toujours, plus cruels, plus dangereux. Les policiers ou les militaires coupables d'abus peuvent être dénoncés, mais il y a toujours un appel téléphonique anonyme qui demande à celui qui dénonce d'arrêter "de se bouger", de cesser de chercher le disparu, de ne plus dénoncer ceux qui en uniforme sèment la mort. La guerre qui nous est imposée tue beaucoup de gens, mais elle veut aussi en finir avec des attitudes et des caractères. Elle veut remplacer la confiance et l'entraide mutuelle en tant que critères de base de la relation à l'autre par l'isolement et la peur. Elle souhaite éteindre toute étincelle de valeur civique et d'altruisme. Elle essaie de supprimer la capacité d'indignation, par une abdication total au pouvoir des armes qu'il soit légitime ou illégitime. Elle veut castrer l'origine psychique et social de la capacité de rébellion. L'état qui s'éclipse quand il devrait défendre les citoyens et les criminels qu'il prétend combattre coïncident pourtant en un point: les uns et les autres cherchent à imposer au peuple le silence. Le silence des innocents, le silence des agneaux qui se laissent mener à l'abattoir sans rien dire, pour continuer dans les paraphrases. Toutefois, les héros, les héroïnes peuvent être exténués, décimés, ils ne sont pas anéantis. Aujourd'hui même, Marisela, une autre Reyes, en est à son 9e jour de grève de la faim à Juarez. Ce même jour, des activistes, des défenseurs des droits de l'Homme se réunissent, travaillent, manifestent, se rebellent, pour que ce pays continue d'être un lieu pour les héros et les héroïnes. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- No es país para los héroes Víctor M. Quintana S. No hay más remedio que volver a parafrasear a Cormac McCarthy, el excelente narrador de la frontera. Lo que pasa es que al menos en Chihuahua, y buena parte del norte, este no es un país para héroes… ni mucho menos para heroínas. El lunes 7 de febrero, cuando apenas se recuperaba Chihuahua de la emergencia por el frío, fueron levantados por un comando cerca del poblado El Millón, municipio de Guadalupe, en el valle de Juárez, Elías Reyes Salazar, su esposa Luisa Ornelas y la hermana de aquél, Malena Reyes Salazar. Son hermano y hermana de Josefina Reyes Salazar, valerosa mujer, activista social, defensora de los derechos humanos en aquella aterrorizada región. Además de su militancia añeja de izquierda, Josefina dedicó sus últimos años a denunciar los atropellos de las fuerzas federales contra los habitantes de su comunidad y contra sus propios hijos. En 2009 le mataron a uno de ellos, Julio Reyes. Ella misma fue asesinada a principios de enero de 2010. Parecía que ahí terminaría la saña de los asesinos, pero no, pues en agosto del año pasado ultimaron a su hermano Rubén Reyes Salazar. Y ahora viene la desaparición forzada de Elías, quien padece hemiplejia, de su esposa Luisa, con graves problemas de movilidad en sus piernas, y su hermana Malena, con artritis reumatoide avanzada. Alguien ha decidido exterminar a la familia Reyes, por el hecho de alzar la voz para defender los derechos de la gente. Un ataque más: la noche del martes 15 incendiaron la casa de la mamá de los Reyes, doña Sara Salazar, mujer de lucha, quien en 1998 caminó de El Paso a Sierra Blanca, Texas, con la caravana que logró evitar la instalación del basurero nuclear junto a este poblado. El martes 8 fue el turno del Así se han ido repitiendo los casos de los verdaderos héroes y heroínas de una guerra que ellos no declararon pero que sufrieron en carne de los suyos y terminaron pagando con su vida. Apenas anteayer se cumplieron dos meses del feminicidio, frente al palacio de gobierno de Chihuahua, de Marisela Escobedo, quien reclamaba el fin de la impunidad para Sergio Barraza, pareja y feminicida de su hija, Ruby Frayre. Así fueron asesinados el 7 de julio de 2009 Benjamín Le Baron y su cuñado Luis Widmar en Galeana. Benjie condujo la gallarda movilización de su comunidad hasta lograr la liberación de su hermano Eric, secuestrado en mayo de ese año, y luego se convirtió en el dirigente de la organización de su pueblo para autodefenderse y organizar otros poblados. Por eso cada vez son menos quienes tienen la valentía de denunciar o defenderse. No es fácil ser héroe o heroína cuando se tienen bocas que alimentar, familia que educar. Cuando se pone en riesgo la propia vida pero también la de los seres queridos. Los sicarios podrán ser repelidos, pero sus refuerzos o sus sustitutos siempre vuelven, más crueles, más letales. Los policías o los militares que abusan podrán ser denunciados, pero nunca falta una misteriosa llamada por teléfono pidiendo a quien denuncia “… que ya no le mueva”, que dejen de buscar al desaparecido, que dejen de acusar al que trajo la muerte con uniforme. La guerra que se nos está imponiendo mata mucha gente, pero también quiere matar actitudes y disposiciones. Quiere suplir la confianza y la mutua ayuda como criterios básicos de la relación con los otros para suplirlos por el aislamiento y el miedo. Quiere apagar todo asomo de valor civil y altruismo. Intenta suprimir la capacidad de indignación, por una abdicación total al poder de las armas ilegítimas o legitimadas. Quiere castrar el origen síquico y social de la capacidad de rebelarse. En una cosa coinciden el Estado que se eclipsa cuando de defender a la ciudadanía se trata y los criminales que dice combatir: uno y otros buscan imponer a la población el silencio. El silencio de los inocentes, el silencio de los corderos que se dejan matar sin chistar, para seguir con las paráfrasis. Sin embargo, las heroínas, los héroes, estarán fatigados, diezmados, pero no aniquilados. Hoy mismo, Marisela, otra de las Reyes, cumple 9 días de huelga de hambre en Juárez. Hoy mismo activistas y defensoras y defensores de derechos humanos se reúnen, trabajan, se manifiestan, se rebelan, para que en este país siga habiendo lugar para héroes y heroínas. |
Y ahora nuestra realidad nacional es invadida por la guerra. Una guerra que no sólo ya no es lejana para quienes acostumbraban verla en geografías o calendarios distantes, sino que empieza a gobernar las decisiones e indecisiones de quienes pensaron que los conflictos bélicos estaban sólo en noticieros y películas de lugares tan lejanos como… Irak, Afganistán,… Chiapas.
Y en todo México, gracias al patrocinio de Felipe Calderón Hinojosa, no tenemos que recurrir a la geografía del Medio Oriente para reflexionar críticamente sobre la guerra. Ya no es necesario remontar el calendario hasta Vietnam, Playa Girón, siempre Palestina.
Y no menciono a Chiapas y la guerra contra las comunidades indígenas zapatistas, porque ya se sabe que no están de moda, (para eso el gobierno del estado de Chiapas se ha gastado bastante dinero en conseguir que los medios no lo pongan en el horizonte de la guerra, sino de los avances
en la producción de biodiesel, el buen
trato a los migrantes, los éxitos
agrícolas y otros cuentos engañabobos vendidos a consejos de redacción que firman como propios los boletines gubernamentales pobres en redacción y argumentos).
La irrupción de la guerra en la vida cotidiana del México actual no viene de una insurrección, ni de movimientos independentistas o revolucionarios que se disputen su reedición en el calendario 100 o 200 años después. Viene, como todas las guerras de conquista, desde arriba, desde el Poder.
Y esta guerra tiene en Felipe Calderón Hinojosa su iniciador y promotor institucional (y ahora vergonzante).
Quien se posesionó de la titularidad del ejecutivo federal por la vía del facto, no se contentó con el respaldo mediático y tuvo que recurrir a algo más para distraer la atención y evadir el masivo cuestionamiento a su legitimidad: la guerra.
Cuando Felipe Calderón Hinojosa hizo suya la proclama de Theodore Roosevelt (algunos adjudican la sentencia a Henry Cabot Lodge) de este país necesita una guerra
, recibió la desconfianza medrosa de los empresarios mexicanos, la entusiasta aprobación de los altos mandos militares y el aplauso nutrido de quien realmente manda: el capital extranjero.
La crítica de esta catástrofe nacional llamada guerra contra el crimen organizado
debiera completarse con un análisis profundo de sus alentadores económicos. No sólo me refiero al antiguo axioma de que en épocas de crisis y de guerra aumenta el consumo suntuario. Tampoco sólo a los sobresueldos que reciben los militares (en Chiapas, los altos mandos militares recibían, o reciben, un salario extra del 130% por estar en zona de guerra
). También habría que buscar en las patentes, proveedores y créditos internacionales que no están en la llamada Iniciativa Mérida
.
Si la guerra de Felipe Calderón Hinojosa (aunque se ha tratado, en vano, de endosársela a todos los mexicanos) es un negocio (que lo es), falta responder a las preguntas de para quién o quiénes es negocio, y qué cifra monetaria alcanza.
Algunas estimaciones económicas.
No es poco lo que está en juego:
(nota: las cantidades detalladas no son exactas debido a que no hay claridad en los datos gubernamentales oficiales. por lo que en algunos casos se recurrió a lo publicado en el Diario Oficial de la Federación y se completó con datos de las dependencias e información periodística seria).
En los primeros 4 años de la guerra contra el crimen organizado
(2007-2010), las principales entidades gubernamentales encargadas (Secretaría de la Defensa Nacional –es decir: ejército y fuerza aérea-, Secretaría de Marina, Procuraduría General de la República y Secretaría de Seguridad Pública) recibieron del Presupuesto de Egresos de la Federación una cantidad superior a los 366 mil millones de pesos (unos 30 mil millones de dólares al tipo de cambio actual). Las 4 dependencias gubernamentales federales recibieron: en 2007 más de 71 mil millones de pesos; en 2008 más de 80 mil millones; en 2009 más de 113 mil millones y en 2010 fueron más de 102 mil millones de pesos. A esto habrá que sumar los más de 121 mil millones de pesos (unos 10 mil millones de dólares) que recibirán en este año del 2011.
Tan sólo la Secretaría de Seguridad Pública pasó de recibir unos 13 mil millones de pesos de presupuesto en el 2007, a manejar uno de más de 35 mil millones de pesos en el 2011 (tal vez es porque las producciones cinematográficas son más costosas).
De acuerdo al Tercer Informe de Gobierno de septiembre del 2009, al mes de junio de ese año, las fuerzas armadas federales contaban con 254, 705 elementos (202, 355 del Ejército y Fuerza Aérea y 52, 350 de la Armada.
En 2009 el presupuesto para la Defensa Nacional fue de 43 mil 623 millones 321 mil 860 pesos, a los que sumaron 8 mil 762 millones 315 mil 960 pesos (el 25.14% más), en total: más de 52 mil millones de pesos para el Ejército y Fuerza Aérea. La Secretaría de Marina: más de 16 mil millones de pesos: Seguridad Pública: casi 33 mil millones de pesos; y Procuraduría General de la República: más de 12 mil millones de pesos.
Total de presupuesto para la guerra contra el crimen organizado
en 2009: más de 113 mil millones de pesos
En el año del 2010, un soldado federal raso ganaba unos 46, 380 pesos anuales; un general divisionario recibía 1 millón 603 mil 80 pesos al año, y el Secretario de la Defensa Nacional percibía ingresos anuales por 1 millón 859 mil 712 pesos.
Si las matemáticas no me fallan, con el presupuesto bélico total del 2009 (113 mil millones de pesos para las 4 dependencias) se hubieran podido pagar los salarios anuales de 2 millones y medio de soldados rasos; o de 70 mil 500 generales de división; o de 60 mil 700 titulares de la Secretaría de la Defensa Nacional.
Pero, por supuesto, no todo lo que se presupuesta va a sueldos y prestaciones. Se necesitan armas, equipos, balas… porque las que se tienen ya no sirven o son obsoletas.
“Si el Ejército mexicano entrara en combate con sus poco más de 150 mil armas y sus 331.3 millones de cartuchos contra algún enemigo interno o externo, su poder de fuego sólo alcanzaría en promedio para 12 días de combate continuo, señalan estimaciones del Estado Mayor de la Defensa Nacional (Emaden) elaboradas por cada una de las armas al Ejército y Fuerza Aérea. Según las previsiones, el fuego de artillería de obuseros (cañones) de 105 milímetros alcanzaría, por ejemplo, para combatir sólo por 5.5 días disparando de manera continua las 15 granadas para dicha arma. Las unidades blindadas, según el análisis, tienen 2 mil 662 granadas 75 milímetros.
De entrar en combate, las tropas blindadas gastarían todos sus cartuchos en nueve días. En cuanto a la Fuerza Aérea, se señala que existen poco más de 1.7 millones de cartuchos calibre 7.62 mm que son empleados por los aviones PC-7 y PC-9, y por los helicópteros Bell 212 y MD-530. En una conflagración, esos 1.7 millones de cartuchos se agotarían en cinco días de fuego aéreo, según los cálculos de la Sedena. La dependencia advierte que los 594 equipos de visión nocturna y los 3 mil 95 GPS usados por las Fuerza Especiales para combatir a los cárteles de la droga, ya cumplieron su tiempo de servicio
.
Las carencias y el desgaste en las filas del Ejército y Fuerza Aérea son patentes y alcanzan niveles inimaginados en prácticamente todas las áreas operativas de la institución. El análisis de la Defensa Nacional señala que los goggles de visión nocturna y los GPS tienen entre cinco y 13 años de antigüedad, y ya cumplieron su tiempo de servicio
. Lo mismo ocurre con los 150 mil 392 cascos antifragmento
que usan las tropas. El 70% cumplió su vida útil en 2008, y los 41 mil 160 chalecos antibala lo harán en 2009. (…).
En este panorama, la Fuerza Aérea resulta el sector más golpeado por el atraso y dependencia tecnológicos hacia el extranjero, en especial de Estados Unidos e Israel. Según la Sedena, los depósitos de armas de la Fuerza Aérea tienen 753 bombas de 250 a mil libras cada una. Los aviones F-5 y PC-7 Pilatus usan esas armas. Las 753 existentes alcanzan para combatir aire-tierra por un día. Las 87 mil 740 granadas calibre 20 milímetros para jets F-5 alcanzan para combatir a enemigos externos o internos por seis días. Finalmente, la Sedena revela que los misiles aire-aire para los aviones F-5, es de sólo 45 piezas, lo cual representan únicamente un día de fuego aéreo.” Jorge Alejandro Medellín en El Universal
, México, 02 de enero de 2009.
Esto se conoce en 2009, 2 años después del inicio de la llamada guerra
del gobierno federal. Dejemos de lado la pregunta obvia de cómo fue posible que el jefe supremo de las fuerzas armadas, Felipe Calderón Hinojosa, se lanzara a una guerra (de largo aliento
dice él) sin tener las condiciones materiales mínimas para mantenerla, ya no digamos para ganarla
. Entonces preguntémonos: ¿Qué industrias bélicas se van a beneficiar con las compras de armamento, equipos y parque?
Si el principal promotor de esta guerra es el imperio de las barras y las turbias estrellas (haciendo cuentas, en realidad las únicas felicitaciones que ha recibido Felipe Calderón Hinojosa han venido del gobierno norteamericano), no hay que perder de vista que al norte del Río Bravo no se otorgan ayudas, sino que se hacen inversiones, es decir, negocios.
Victorias y derrotas.*
¿Ganan los Estados Unidos con esta guerra local
? La respuesta es: sí. Dejando de lado las ganancias económicas y la inversión monetaria en armas, parque y equipos (no olvidemos que USA es el principal proveedor de todo esto a los dos bandos contendientes: autoridades y delincuentes
-la guerra contra la delincuencia organizada
es un negocio redondo para la industria militar norteamericana-), está, como resultado de esta guerra, una destrucción / despoblamiento y reconstrucción / reordenamiento geopolítico que los favorece.
Esta guerra (que está perdida para el gobierno desde que se concibió, no como una solución a un problema de inseguridad, sino a un problema de legitimidad cuestionada), está destruyendo el último reducto que le queda a una Nación: el tejido social.
¿Qué mejor guerra para los Estados Unidos que una que le otorgue ganancias, territorio y control político y militar sin las incómodas body bags
y los lisiados de guerra que le llegaron, antes, de Vietnam y ahora de Irak y Afganistán?
Las revelaciones de Wikileaks sobre las opiniones en el alto mando norteamericano acerca de las deficiencias
del aparato represivo mexicano (su ineficacia y su contubernio con la delincuencia), no son nuevas. No sólo en el común de la gente, sino en altas esferas del gobierno y del Poder en México esto es una certeza. La broma de que es una guerra dispareja porque el crimen organizado sí está organizado y el gobierno mexicano está desorganizado, es una lúgubre verdad.
El 11 de diciembre del 2006, se inició formalmente esta guerra con el entonces llamado Operativo Conjunto Michoacán
. 7 mil elementos del ejército, la marina y las policías federales lanzaron una ofensiva (conocida popularmente como el michoacanazo
) que, pasada la euforia mediática de esos días, resultó ser un fracaso. El mando militar fue el general Manuel García Ruiz y el responsable del operativo fue Gerardo Garay Cadena de la Secretaría de Seguridad Pública. Hoy, y desde diciembre del 2008, Gerardo Garay Cadena está preso en el penal de máxima seguridad de Tepic, Nayarit, acusado de coludirse con el Chapo
Guzmán Loera.
Y, a cada paso que se da en esta guerra, para el gobierno federal es más difícil explicar dónde está el enemigo a vencer.
Jorge Alejandro Medellín es un periodista que colabora con varios medios informativos -la revista Contralínea
, el semanario Acentoveintiuno
, y el portal de noticias Eje Central
, entre otros -y se ha especializado en los temas de militarismo, fuerzas armadas, seguridad nacional y narcotráfico. En octubre del 2010 recibió amenazas de muerte por un artículo donde señaló posibles ligas del narcotráfico con el general Felipe de Jesús Espitia, ex comandante de la V Zona Militar y ex jefe de la Sección Séptima -Operaciones Contra el Narcotráfico- en el gobierno de Vicente Fox, y responsable del Museo del Enervante ubicado en las oficinas de la S-7. El general Espitia fue removido como comandante de la V Zona Militar ante el estrepitoso fracaso de los operativos ordenados por él en Ciudad Juárez y por la pobre respuesta que dio a las masacres cometidas en la ciudad fronteriza.
Pero el fracaso de la guerra federal contra la delincuencia organizada
, la joya de la corona del gobierno de Felipe Calderón Hinojosa, no es un destino a lamentar para el Poder en USA: es la meta a conseguir.
Por más que se esfuercen los medios masivos de comunicación en presentar como rotundas victorias de la legalidad, las escaramuzas que todos los días se dan en el territorio nacional, no logran convencer.
Y no sólo porque los medios masivos de comunicación han sido rebasados por las formas de intercambio de información de gran parte de la población (no sólo, pero también las redes sociales y la telefonía celular), también, y sobre todo, porque el tono de la propaganda gubernamental ha pasado del intento de engaño al intento de burla (desde el aunque no lo parezca vamos ganando
hasta lo de una minoría ridícula
, pasando por las bravatas de cantina del funcionario en turno).
Sobre esta otra derrota de la prensa, escrita y de radio y televisión, volveré en otra misiva. Por ahora, y respecto al tema que ahora nos ocupa, basta recordar que el no pasa nada en Tamaulipas
que era pregonado por las noticias (marcadamente de radio y televisión), fue derrotado por los videos tomados por ciudadanos con celulares y cámaras portátiles y compartidos por internet.
Pero volvamos a la guerra que, según Felipe Calderón Hinojosa, nunca dijo que es una guerra. ¿No lo dijo, no lo es?
“Veamos si es guerra o no es guerra: el 5 de diciembre de 2006, Felipe Calderón dijo: “Trabajamos para ganar la guerra a la delincuencia…”. El 20 de diciembre de 2007, durante un desayuno con personal naval, el señor Calderón utilizó hasta en cuatro ocasiones en un sólo discurso, el término guerra. Dijo: “La sociedad reconoce de manera especial el importante papel de nuestros marinos en la guerra que mi Gobierno encabeza contra la inseguridad…”, “La lealtad y la eficacia de las Fuerzas Armadas, son una de las más poderosas armas en la guerra que libramos contra ella…”, Al iniciar esta guerra frontal contra la delincuencia señalé que esta sería una lucha de largo aliento
, “…así son, precisamente, las guerras…”.
Pero aún hay más: el 12 de septiembre de 2008, durante la Ceremonia de Clausura y Apertura de Cursos del Sistema Educativo Militar, el autollamado Presidente del empleo
, se dio vuelo pronunciando hasta en media docena de ocasiones, el término guerra contra el crimen: “Hoy nuestro país libra una guerra muy distinta a la que afrontaron los insurgentes en el 1810, una guerra distinta a la que afrontaron los cadetes del Colegio Militar hace 161 años…” “…todos los mexicanos de nuestra generación tenemos el deber de declarar la guerra a los enemigos de México… Por eso, en esta guerra contra la delincuencia…” “Es imprescindible que todos los que nos sumamos a ese frente común pasemos de la palabra a los hechos y que declaremos, verdaderamente, la guerra a los enemigos de México…” “Estoy convencido que esta guerra la vamos a ganar…” (Alberto Vieyra Gómez. Agencia Mexicana de Noticias, 27 de enero del 2011).
Al contradecirse, aprovechando el calendario, Felipe Calderón Hinojosa no se enmienda la plana ni se corrige conceptualmente. No, lo que ocurre es que las guerras se ganan o se pierden (en este caso, se pierden) y el gobierno federal no quiere reconocer que el punto principal de su gestión ha fracasado militar y políticamente.
¿Guerra sin fin? La diferencia entre la realidad… y los videojuegos.
Frente al fracaso innegable de su política guerrerista, ¿Felipe Calderón Hinojosa va a cambiar de estrategia?
La respuesta es NO. Y no sólo porque la guerra de arriba es un negocio y, como cualquier negocio, se mantiene mientras siga produciendo ganancias.
Felipe Calderón Hinojosa, el comandante en jefe de las fuerzas armadas; el ferviente admirador de José María Aznar; el autodenominado hijo desobediente
; el amigo de Antonio Solá; el ganador
de la presidencia por medio punto porcentual de la votación emitida gracias a la alquimia de Elba Esther Gordillo; el de los desplantes autoritarios más bien cercanos al berrinche (o bajan o mando por ustedes
); el que quiere tapar con más sangre la de los niños asesinados en la Guardería ABC, en Hermosillo, Sonora; el que ha acompañado su guerra militar con una guerra contra el trabajo digno y el salario justo; el del calculado autismo frente a los asesinatos de Marisela Escobedo y Susana Chávez Castillo; el que reparte etiquetas mortuorias de miembros del crimen organizado
a los niños y niñas, hombres y mujeres que fueron y son asesinados porque sí, porque les tocó estar en el calendario y la geografía equivocados, y no alcanzan siquiera el ser nombrados porque nadie les lleva la cuenta ni en la prensa, ni en las redes sociales.
Él, Felipe Calderón Hinojosa, es también un fan de los videojuegos de estrategia militar.
Felipe Calderón Hinojosa es el gamer
“que en cuatro años convirtió un país en una versión mundana de The Age of Empire -su videojuego preferido-, (…) un amante -y mal estratega- de la guerra” (Diego Osorno en Milenio Diario
, 3 de octubre del 2010).
Es él que nos lleva a preguntar: ¿está México siendo gobernado al estilo de un videojuego? (creo que yo sí puedo hacer este tipo de preguntas comprometedoras sin riesgo a que me despidan por faltar a un código de ética
que se rige por la publicidad pagada).
Felipe Calderón Hinojosa no se detendrá. Y no sólo porque las fuerzas armadas no se lo permitirían (los negocios son negocios), también por la obstinación que ha caracterizado la vida política del comandante en jefe
de las fuerzas armadas mexicanas.
Hagamos un poco de memoria: En marzo del 2001, cuando Felipe Calderón Hinojosa era el coordinador parlamentario de los diputados federales de Acción Nacional, se dio aquel lamentable espectáculo del Partido Acción Nacional cuando se negó a que una delegación indígena conjunta del Congreso Nacional Indígena y del EZLN hicieran uso de la tribuna del Congreso de la Unión en ocasión de la llamada marcha del color de la tierra
.
A pesar de que se estaba mostrando al PAN como una organización política racista e intolerante (y lo es) por negar a los indígenas el derecho a ser escuchados, Felipe Calderón Hinojosa se mantuvo en su negativa. Todo le decía que era un error asumir esa posición, pero el entonces coordinador de los diputados panistas no cedió (y terminó escondido, junto con Diego Fernández de Cevallos y otros ilustres panistas, en uno de los salones privados de la cámara, viendo por televisión a los indígenas hacer uso de la palabra en un espacio que la clase política reserva para sus sainetes).
Sin importar los costos políticos
, habría dicho entonces Felipe Calderón Hinojosa.
Ahora dice lo mismo, aunque hoy no se trata de los costos políticos que asuma un partido político, sino de los costos humanos que paga el país entero por esa tozudez.
Estando ya por terminar esta misiva, encontré las declaraciones de la secretaria de seguridad interior de Estados Unidos, Janet Napolitano, especulando sobre las posibles alianzas entre Al Qaeda y los cárteles mexicanos de la droga. Un día antes, el subsecretario del Ejército de Estados Unidos, Joseph Westphal, declaró que en México hay una forma de insurgencia encabezada por los cárteles de la droga que potencialmente podrían tomar el gobierno, lo cual implicaría una respuesta militar estadunidense. Agregó que no deseaba ver una situación en donde soldados estadunidenses fueran enviados a combatir una insurgencia “sobre nuestra frontera… o tener que enviarlos a cruzar esa frontera” hacia México.
Mientras tanto, Felipe Calderón Hinojosa, asistía a un simulacro de rescate en un pueblo de utilería, en Chihuahua, y se subió a un avión de combate F-5, se sentó en el asiento del piloto y bromeó con un disparen misiles
.
¿De los videojuegos de estrategia a los simuladores de combate aéreo
y disparos en primera persona
? ¿Del Age of Empires al HAWX?
El HAWX es un videojuego de combate aéreo donde, en un futuro cercano, las empresas militares privadas (Private military company
) han reemplazado a los ejércitos gubernamentales en varios países. La primera misión del videojuego consiste en bombardear Ciudad Juárez, Chihuahua, México, porque las fuerzas rebeldes
se han apoderado de la plaza y amenazan con avanzar a territorio norteamericano-.
No en el videojuego, sino en Irak, una de las empresas militares privadas contratadas por el Departamento de Estado norteamericano y la Agencia Central de Inteligencia fue Blackwater USA
, que después cambió su nombre a Blackwater Worldwide
. Su personal cometió serios abusos en Irak, incluyendo el asesinato de civiles. Ahora cambió su nombre a Xe Services LL
y es el más grande contratista de seguridad privada del Departamento de Estado norteamericano. Al menos el 90% de sus ganancias provienen de contratos con el gobierno de Estados Unidos.
El mismo día en el que Felipe Calderón Hinojosa bromeaba en el avión de combate (10 de febrero de 2011), y en el estado de Chihuahua, una niña de 8 años murió al ser alcanzada por una bala en un tiroteo entre personas armadas y miembros del ejército.
¿Cuándo va a terminar esa guerra?
¿Cuándo aparecerá en la pantalla del gobierno federal el game over
del fin del juego, seguido de los créditos de los productores y patrocinadores de la guerra?
¿Cuándo va poder decir Felipe Calderón ganamos la guerra, hemos impuesto nuestra voluntad al enemigo, le hemos destruido su capacidad material y moral de combate, hemos (re) conquistado los territorios que estaban en su poder
?
Desde que fue concebida, esa guerra no tiene final y también está perdida.
No habrá un vencedor mexicano en estas tierras (a diferencia del gobierno, el Poder extranjero sí tiene un plan para reconstruir – reordenar el territorio), y el derrotado será el último rincón del agónico Estado Nacional en México: las relaciones sociales que, dando identidad común, son la base de una Nación.
Aún antes del supuesto final, el tejido social estará roto por completo.
Resultados: la Guerra arriba y la muerte abajo.
Veamos que informa el Secretario de Gobernación federal sobre la no guerra
de Felipe Calderón Hinojosa:
“El 2010 fue el año más violento del sexenio al acumularse 15 mil 273 homicidios vinculados al crimen organizado, 58% más que los 9 mil 614 registrados durante el 2009, de acuerdo con la estadística difundida este miércoles por el Gobierno Federal. De diciembre de 2006 al final de 2010 se contabilizaron 34 mil 612 crímenes, de las cuales 30 mil 913 son casos señalados como ejecuciones
; tres mil 153 son denominados como enfrentamientos
y 544 están en el apartado homicidios-agresiones
. Alejandro Poiré, secretario técnico del Consejo de Seguridad Nacional, presentó una base de datos oficial elaborada por expertos que mostrará a partir de ahora información desagregada mensual, a nivel estatal y municipal
sobre la violencia en todo el país.” (Periódico Vanguardia
, Coahuila, México, 13 de enero del 2011)
Preguntemos: De esos 34 mil 612 asesinados, ¿cuántos eran delincuentes? Y los más de mil niños y niñas asesinados (que el Secretario de Gobernación olvidó
desglosar en su cuenta), ¿también eran sicarios
del crimen organizado? Cuando en el gobierno federal se proclama que vamos ganando
, ¿a qué cartel de la droga se refieren? ¿Cuántas decenas de miles más forman parte de esa ridícula minoría
que es el enemigo a vencer?
Mientras allá arriba tratan inútilmente de desdramatizar en estadísticas los crímenes que su guerra ha provocado, es preciso señalar que también se está destruyendo el tejido social en casi todo el territorio nacional.
La identidad colectiva de la Nación está siendo destruida y está siendo suplantada por otra.
Porque “una identidad colectiva no es más que una imagen que un pueblo se forja de sí mismo para reconocerse como perteneciente a ese pueblo. Identidad colectiva es aquellos rasgos en que un individuo se reconoce como perteneciente a una comunidad. Y la comunidad acepta este individuo como parte de ella. Esta imagen que el pueblo se forja no es necesariamente la perduración de una imagen tradicional heredada, sino que generalmente se la forja el individuo en tanto pertenece a una cultura, para hacer consistente su pasado y su vida actual con los proyectos que tiene para esa comunidad.
Entonces, la identidad no es un simple legado que se hereda, sino que es una imagen que se construye, que cada pueblo se crea, y por lo tanto es variable y cambiante según las circunstancias históricas”. (Luis Villoro, noviembre de 1999, entrevista con Bertold Bernreuter, Aachen, Alemania).
En la identidad colectiva de buena parte del territorio nacional no está, como se nos quiere hacer creer, la disputa entre el lábaro patrio y el narco-corrido (si no se apoya al gobierno entonces se apoya a la delincuencia, y viceversa).
No.
Lo que hay es una imposición, por la fuerza de las armas, del miedo como imagen colectiva, de la incertidumbre y la vulnerabilidad como espejos en los que esos colectivos se reflejan.
¿Qué relaciones sociales se pueden mantener o tejer si el miedo es la imagen dominante con la cual se puede identificar un grupo social, si el sentido de comunidad se rompe al grito de sálvese quien pueda
?
De esta guerra no sólo van a resultar miles de muertos… y jugosas ganancias económicas.
También, y sobre todo, va a resultar una nación destruida, despoblada, rota irremediablemente.
(…)
Vale, Don Luis. Salud y que la reflexión crítica anime nuevos pasos.
Desde las montañas del Sureste Mexicano.
Subcomandante Insurgente Marcos.
México, Enero-Febrero del 2011
SOBRE LAS GUERRAS. Segunda parte de la carta primera del SupMarcos a Don Luis Villoro, en el inicio de un intercambio epistolar sobre Ética y Política.
Enero-Febrero del 2011. Parte 2 de las 4 que conforman la carta primera, misma que aparecerá completa en el próximo número de la Revista Rebeldía.
Photo: Femmes zapatistes lors de la marche inaugurale de l'Autre Campagne de l'EZLN le 1er janvier 2006 à San Cristobal de las Casas (SR)