"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

27/01/2011

L'herbe qui fait rire


No les hace falta la imaginación a los narcos mexicanos... para mandar su mariguana en Gringolandia, del otro lado, usaron una vieja idea: una catapulta!
La policía mexicana alcanzo agarrar la catapulta, un 4x4 y 20 kg de droga.
Las imágenes de vigilancia fueron mostradas por el canal KVOA...
Estupendo; no?




Les narcos mexicains ne manquent pas d'imagination... afin de faire passer l'herbe aux USA, de l'autre côté du mur, ils ont utilisé une méthode à l'ancienne, une catapulte de type trébuchet. Une patrouille de police est intervenue et a pu saisir la catapulte, un 4x4 et 20 kg de marijuana.
Les images de la caméra de surveillance ont été diffusées par la chaîne locale KVOA...
Incroyable mais vrai!

Info dégotée sur le blog hébergé par Le Monde Bigbrowser.

24/01/2011

La dictature des mots


Un article lu dans Le Monde, une pensée profonde qui définit si bien cette dictature qui vient de s'éteindre. Un régime sécuritaire qui pourrait définir d'autres gouvernements ou le dictateur gominé porterait des talonettes, emménerait sa belle dans des châteaux Disney et où la Première Dame enchaînerait les tubes de pop ringarde qu'aurait pu diffuser la radio d'Etat tunisienne...



Parler la dictature de Ben Ali

Le Monde du 22.01.11

Depuis trois semaines, une effervescence médiatique sans précédent rattrape deux décennies de mutisme, de mensonges et d'ignorance sur la nature du régime tunisien. La révolution de janvier oppose un démenti cinglant à tous les discours de complaisance ou de complicité qu'il est inutile de recenser ici : un wall of shame se construit actuellement sur Facebook pour archiver la succession des déclarations honteuses des responsables français depuis la prise du pouvoir par Ben Ali en 1987.

Comment expliquer que de si nombreuses voix tunisiennes, depuis près de vingt ans, aient alerté l'opinion publique sans être entendues ? Comment comprendre qu'après tant de rapports de la Ligue tunisienne des droits de l'homme relayés par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Amnesty International, Reporters sans frontières, la Tunisie ait continué à passer pour le pays ami vanté par les slogans publicitaires ?


Ben Ali a d'abord réussi, à l'intérieur du pays, à réduire la parole publique autorisée à un niveau de médiocrité rarement atteint. J'ai vécu, enfant, en Tunisie le "coup d'Etat médical" du 7 novembre 1987 et grandi dans le régime de Ben Ali. Comme tous les proches, conjoints et enfants des militants des droits de l'homme, journalistes et opposants - Sihem Ben Sedrine, Hamma Hammami, Radhia Nasraoui, Taoufik Ben Brik parmi tant d'autres -, j'ai été, plus que le reste de la population tunisienne, et plus tôt qu'elle, peut-être, exaspérée par la prose perverse du régime parce que nous avons été confrontés à l'écart entre le discours public et le prix que ces adversaires du régime ont payé individuellement - grèves de la faim, emprisonnement, harcèlement de tout ordre, procès arbitraires.

En 1992, après avoir quitté la Tunisie, où j'ai grandi, pour étudier en France, chaque retour a d'abord été le choc du contact avec la langue de la dictature. N'en déplaise à Frédéric Mitterrand, la Tunisie de Ben Ali a bien été la moins équivoque des dictatures, pour qui se donnait la peine d'ouvrir les yeux et de ne pas se boucher les oreilles. De l'arrivée à l'aéroport jusque dans la plus misérable des échoppes, dans les halls d'hôtel clinquants, sur les routes, des affiches de Ben Ali ornées de slogans à la gloire de "l'Artisan du changement" : "Ensemble derrière Ben Ali" ou encore "Ben Ali, on t'aime". Dans les taxis, impossible d'éviter l'omniprésente RTCI, Radio Tunis Chaîne Internationale : entre la millième rediffusion d'un tube ringard de pop occidentale - Whitney Houston ou Elton John - et un échange navrant avec un auditeur, le flash info : inlassablement, avant les brèves indigentes de l'actualité internationale, une série de communiqués lus par le "journaliste" porte-voix du régime, du type : "Le président Zine El-Abidine Ben Ali incite en permanence les associations et les organisations nationales à adhérer avec une responsabilité totale et avec efficience à la vie publique et au processus de développement global." On n'a pas seulement étouffé un peuple en le privant de tout espace de parole et de contestation mais aussi en produisant une novlangue inédite, hybridation monstrueuse de verbiage technocratique, de lexique pompeux, d'un usage délirant de la majuscule : "l'Ere du Renouveau", la "Voie du Développement ", la "Promotion du Changement" ont noirci des milliers de pages des journaux officiels que plus aucun Tunisien ne se donnait la peine de lire depuis de nombreuses années.

Il faudrait de toute urgence archiver tous les numéros de La Presse, l'organe de propagande bénaliste où l'on pouvait lire à longueur de pages des prouesses stylistiques telles que : "Les journalistes tunisiens ont salué hautement le souci permanent du président Zine El-Abidine Ben Ali de promouvoir davantage le paysage médiatique tunisien, en cohérence avec la mutation qualitative du secteur de la communication, dans le monde, de manière à servir les ambitions de la société tunisienne, préserver son identité civilisationnelle et accroître davantage le rayonnement de la Tunisie, à l'échelle régionale et internationale, dans le cadre de l'engagement pour la crédibilité, l'objectivité et l'allégeance à la Tunisie."


Comment a-t-on pu penser si longtemps que les symptômes de la dictature sont uniquement l'assassinat politique en pleine rue ? Le cas tunisien a témoigné avec une forme de génie de la bassesse que la dictature manifeste aussi dans l'instrumentalisation des discours que les opinions et les dirigeants occidentaux veulent entendre. C'est ainsi qu'au moment où de plus en plus de voix, tunisiennes et occidentales, commençaient, dans les années 1990, à alerter sur la situation des droits de l'homme, le régime tunisien a inventé une ahurissante propagande en faveur des droits de l'homme, promouvant à tout-va la liberté d'expression dans un pays où presque aucun journal occidental d'information n'était disponible dans le hall d'un aéroport international, où Libération et Le Monde entraient au compte-gouttes, régulièrement interdits pendant plusieurs mois. En revanche, quotidiennement, les Tunisiens se sont vu infliger une prose pathétique, voire comique. Alors même que tous les journaux d'opposition étaient peu à peu laminés, alors que le droit d'association était supprimé, qu'aucune manifestation n'a jamais été autorisée, pendant que les opposants politiques étaient harcelés, on pouvait lire dans La Presse en 2010 : "Les journalistes tunisiens célèbrent cette fête dans l'engagement à accomplir le rôle qui leur revient dans la consécration des attributs d'une société moderniste et ouverte fondée sur les principes de liberté, de démocratie, de dialogue, de pluralisme et d'acceptation de l'opinion contraire. Cette détermination puise sa force dans la volonté politique du président qui ne cesse d'accorder au secteur de l'information et de la communication une attention particulière et un appui constant et qui oeuvre inlassablement à renforcer davantage le rôle de ce secteur dans l'impulsion du processus démocratique pluraliste, à travers la consécration d'une information libre, pluraliste et objective qui répond aux aspirations et aux intérêts du citoyen et qui interagit avec ses préoccupations et ambitions, sur la base du principe que la responsabilité est le corollaire de la liberté."

J'ai aussi le souvenir surréaliste d'un Festival du logiciel libre organisé dans le port de plaisance d'une ville touristique : des chaises en plastique, vides, surmontées de bannières blanches avec des slogans, quelques types en bermuda et tongs, avachis derrière un ordinateur, écran éteint, et des touristes en short flânant devant, indifférents. La cause des femmes, extraordinaire caution auprès des opinions publiques occidentales, a elle aussi été totalement manipulée par le régime de Ben Ali. Voici ce qu'on pouvait lire par exemple dans La Presse en 2003 : "Ouvrant les travaux du congrès, présidé par Chadlia Boukhchina, présidente de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), M. Kamel Haj Sassi, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la culture, de la jeunesse et des loisirs, a souligné l'intérêt dont bénéficie la jeune fille tunisienne depuis le changement et la place stratégique qu'elle occupe dans l'échelle des priorités du projet social du chef de l'Etat, relevant que la jeunesse féminine est une pionnière dans l'action menée par les associations féminines en matière d'encadrement, d'enracinement des valeurs du Changement et de sensibilisation aux défis de la modernité." Il n'y a pas jusqu'à la cause environnementale qui n'ait été elle aussi récupérée : alors même que le développement d'un tourisme de masse aux mains de la clique au pouvoir a accéléré une destruction sans précédent du littoral, tous les Tunisiens ont eu l'occasion de se voir gratifier, jusque dans la ville la plus modeste, d'un boulevard de l'Environnement, avenue sinistre, vaguement agrémentée de trois misérables palmiers et de quelques lauriers flétris.

Cette langue absurde et vide imposée dans les frontières d'un pays cadenassé a été soutenue en écho, à l'extérieur, et tout particulièrement en France, par le discours de nombreux responsables politiques, agences de communication et éditorialistes influents. Les arguties lexicales sur la nature du régime tunisien sont le symptôme criant de l'incapacité et du refus franco-français à distinguer le signifiant du signifié. La Tunisie de Ben Ali a servi sur un plateau doré tous les signes démocratiques que l'Occident voulait voir : des femmes cheveux lâchés, des plages accueillant des touristes autorisées à s'exhiber en monokini, des supermarchés remplis, des entreprises accueillies à bras ouverts, une libéralisation des services, une coopération active en faveur de la lutte contre le terrorisme. L'histoire de la relation franco-française pendant deux décennies est celle d'un aveuglement volontaire, d'une acceptation de tous les signes clinquants d'un toc démocratique. Elle est l'exemple de la complaisance à l'égard du discours de communication, de la capacité des démocraties à rester les yeux figés sur un décor. La fin de la dictature tunisienne est à l'image grotesque de ce qu'on aurait pu qualifier de "dictature d'opérette" si tant d'hommes et de femmes n'avaient pas payé pendant près d'un quart de siècle le prix d'une véritable oppression.

Un despote gominé fuyant en avion, une régente de Carthage se réfugiant quelques jours dans un hôtel de carton-pâte à Disneyland avec une tonne et demie d'or sous le bras : quand les signes de la fin de l'ancien régime sont devenus à ce point criants, il est devenu impossible à la France, aux médias et aux responsables politiques de conserver ses "éléments de langage" sur la Tunisie.


Née en France en 1975, Myriam Marzouki a passé son enfance en Tunisie. Metteure en scène, elle adapte des textes contemporains qui abordent la question politique à travers l'écriture poétique, tels United Problems of coût de la main-d'oeuvre, de Jean-Charles Massera, en 2008, et Europeana, de Patrik Ouredník, en 2009. Elle est la fille du militant des droits de l'homme Moncef Marzouki. Myriam Marzouki, metteure en scène et professeure de philosophie

18/01/2011

Un regard s'est éteint

Le photojournaliste Lucas Mebrouk Dolega est décédé à Tunis des suites de ses blessures lundi matin. Il avait été grièvement blessé le 14 janvier par un tir tendu de grenade lacrymogène devant le ministère de l'Intérieur tunisien. Il avait 32 ans et il est le premier journaliste français mort dans l'exercice de sa profession depuis 1985 selon RSF. Il travaillait depuis 2006 pour l'EPA (European Press Agency). Sa passion l'a amené à rendre compte de la révolution tunisienne, une révolution réprimée dans le sang par un régime dont la censure de la presse était l'une des clefs de voûte.

Je l'avais connu durant ma formation au CFPJ. Pendant deux ans, tout en nous formant, nous avions appris à nous connaître. Nous avions partagé notre passion de l'information et même un peu plus... Il n'était pas qu'un confrère, il était aussi un pote. La vie nous a ensuite menés sur des voies différentes, des chemins qui au fil du hasard se sont parfois croisés sur Paris.

A l'époque j'avais pris la petite graine qui poussait en lui pour de l'inconscience, celle de la jeunesse. Mais lorsque cette graine est nourrie de passion et de talent, elle mûrit et laisse alors éclore la fleur du courage. Lucas avait l'œil du photographe, le regard du journaliste ; aujourd'hui ces yeux où brûlait tant de passions se sont éteints.

Repose en paix!


Lisez l'article de Paris Match, celui du Point et regardez ci-dessous la vidéo de BFM Tv:




14/01/2011

Révolution tunisienne


Tunis, 13 janvier 2011
Fathi Chamkhi
RAID-ATTAC/ CADTM TUNISIE
 
Enjeux du mouvement social en Tunisie ?
Au 28ème jour de l’insurrection sociale en Tunisie, le mouvement ne faiblit pas, et ce malgré les dizaines de tués par balles (66 selon l’FIDH) et les milliers de blessés. Hier soir, en dépit du couvre-feu, des heurts très violents ont eu lieu entre les manifestants et des troupes spéciales de la police dans plusieurs quartiers de la capitale Tunis. Ailleurs, la révolte s’est étendue à de nouvelles villes avec de nouveaux accrochages et de nouvelles victimes.
Par ailleurs, a commencé hier à Sfax, deuxième ville de Tunisie, l’application de la grève générale régionale tournante, décidée par le syndicat ouvrier (UGTT). Une grève très suivie et qui a été l’occasion d’une manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de personnes, du jamais vu à Sfax. Aujourd’hui, c’est le tour de Kairouan et de Jendouba, où se déroulent actuellement des manifestations semblables. Demain, ça sera le tour de Tunis, pour une grève générale de 9h à 11h sans appel à manifester.
De plus, tout à l’heure, Ben Ali va, pour la troisième fois en deux semaines, faire une allocution télévisée. Avant cela, il a convoqué le Secrétaire général de l’UGTT qui a réitéré son soutien à Ben Ali.
Enfin, on apprend de sources syndicales, que les forces de police sont en train de se retirer de plusieurs villes qui sont, dans le même temps, livrées à des milices armées, sans rapport avec les manifestants, qui pillent et qui brulent sans distinction bien publics et privés !

Quels sont les enjeux de l’important affrontement social en cours en Tunisie, et qui est sans précédent dans son histoire récente ?
Pour la première fois, peut-être depuis la révolte de 1864 contre le Bey de Tunis, les masses populaires tunisiennes font irruption, massivement, sur la scène politique, sous la forme de ce que l’on peut appeler, maintenant, une révolution.
Cette révolution qui s’est déclenchée loin des concentrations démographiques et économiques du pays, autour de revendications sociales, notamment l’emploi, a embrasé, par la suite, l’ensemble du pays, en réclamant le départ de Ben Ali.
Contrairement à la crise de 1987, où les opprimés étaient complétement absents de la scène politique laissant ainsi le champ libre à la bourgeoisie d’organiser pour réajuster son régime, au cours de la crise actuelle, ce sont les classes populaires qui sont en train, à mains nues, de mettre à bas le régime qui les exploite et les opprime depuis un demi-siècle.
C’est un enjeu historique sans précédent pour le développement futur de la Tunisie qui est actuellement en train de se jouer : ou bien le maintien du système d’oppression et d’exploitation actuel, ou bien le renversement de ce système et la poursuite du processus démocratique et social qui l’a mis à bas. Si cette dernière option l’emporte, ça sera aux masses elles-mêmes de décider, par des élections libres pour une assemblée constituante, de la forme et du contenu du nouveau régime.
La victoire de la révolution en Tunisie, si elle se réalise, ouvrira des perspectives réelles pour un développement économique et social, ce qui est en soi un enjeu social d’importance. Un tel processus, aura, sans doute, une influence bénéfique au niveau de toute la région du Maghreb, en plus de ses effets bénéfiques pour la majorité des tunisiens.
De plus, celle-ci aura des répercussions importantes sur l’avenir social et politique de la région. D’abord, en discréditant le prétendu ‘exemple tunisien’ qui est souvent avancée par les chantres du capitalisme libéral comme étant le modèle à suivre ! De même que, la chute éventuelle du régime tunisien, affaiblira la domination impérialiste dans la région, dans la mesure où il constitue, dans le maintien de l’ordre capitaliste mondial, un point d’ancrage solide dans la région
maghrébine, voire arabe. Enfin, une certaine spécificité tunisienne, notamment au niveau de la condition de la femme, mais aussi une longue tradition syndicale indépendante du pouvoir, peuvent être autant de points d’appui pour une dynamique de progrès social dans la région.
Enfin, un autre aspect de la révolution en cours qui ne manque pas d’intérêts non plus. Il s’agit de l’idéologie religieuse, qui ne constitue pas, actuellement, la référence du mouvement. Ceci s’explique du fait que la religion ne constitue en rien un enjeu dans ce conflit, de plus, il n’existe pas sur le terrain des luttes, de force politique organisée et agissante dont l’islam constitue la référence programmatique. Ce fait aide à clarifier les enjeux des luttes en cours, de même qu’une victoire qui émerge d’une telle réalité ne peut qu’aider à désamorcer la question religieuse, non seulement en Tunisie, mais dans une région où l’islam est omniprésent.

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Optunisia

Les "Anonymous"(1) se sont fait connaître par leur lutte contre l'église de Scientologie, puis ces dernières semaines en attaquant les sites - PayPal, MasterCard, etc - qui avaient pris position contre Wikileaks et Julian Assange. Les hacktivistes ont récemment mené une série d'attaque - Optunisia - contre des sites du gouvernement tunisien afin d'apporter leur soutien au peuple de Tunisie en lutte pour la démocratie et liberté d'expression... cheval de bataille de ces cybercitoyens.

1: j'essaierai de revenir sur ces hacktivistes du nouveau millénaire très prochainement.


12/01/2011

Aide de la France à la Tunisie

Alors que l'armée a été déployée dans la capitale tunisienne, que les morts se comptent déjà par dizaines et que depuis des jours on attendait une parole du gouvernement français, que la parole du pays des Droits de l'Homme se fasse entendre dans le fracas des balles, ça y est, enfin La France a réagit... et de quelle manière!
C'est donc une MAM de choc, celle qui cherche les terroristes de l'ultragauche jusque dans les épiceries "tapies dans l'ombre" qui a délivré la France du silence d'un plomb que la démocratie de l'ami Ben-Ali a prit dans l'aile et envoie dans les corps de sa jeunesse.
C'est à l'Assemblée Nationale, répondant à une question au gouvernement lors de la séance de mardi (11 janvier 2011) qu'elle a solennellement proposé l'aide de la France... dans le domaine du maintien de l'ordre!!!
Il fallait oser et une fois encore un membre de l'équipe Sarkozy n'hésite pas à jouer de l'indécence comme d'autre joue de la répression.
Les tunisiens auront longtemps encore le droit, voir le devoir, de siffler la MAMseillaise lors des matchs de foot entre nos deux pays.


ALLIOT-MARIE propose d'aider la Tunisie dans la répression
envoyé par SuperBeurkMan. - L'info internationale vidéo.

11/01/2011

Révolte tunisienne

En solidarité avec le peuple de Tunisie, voici une revue de web consacrée à cette révolte qui a éclaté à Sidi Bouzid avant de gagner tout le pays...



Offre d’emploi à tous les chômeurs Tunisiens

Offre d'emploi à tous les chômeurs Tunisiens


Principales responsabilités :

  • Destitution du dictateur Ben Ali
  • Instaurer l’État de droit
  • Rétablir la dignité Tunisienne

Principales exigences :

  • Chômeur sans ou avec emploi
  • Révolté de l’injustice sociale en Tunisie
  • Écœuré de la rachwa et des hausses des prix
  • Blasé par la famille des pilleurs
  • Dégoûté de la censure, de l’arbitraire, et de l’absolutisme du régime despotique de Ben Ali

Rémunérations :

  • Liberté
  • Justice
  • Les fortunes des Ben Ali, Trabelsi, Matri, Mabrouk… (estimé aux environs de 15 billions de dollars, l’équivalent de 21 000 milliards dinars. Tu divises le tout par 1 million de chômeurs, ça fera 21 milles dinars chacun)
  • Une vie digne

Comment postuler :

  • Tous dans la rue, direction Carthage.

Veuillez transmettre toutes vos questions concernant cette offre à :

https://facebook.com/nawaat


Malgré la répression féroce, les tunisiens gardent donc le sens de l'humour comme le prouve cette "offre d'emploi" publié sur le site collectif Nawaat.

Qu'est-ce que Nawaat.org?
Voilà comment ils se définissent sur leur blog:
"Nawaat.org est un blog collectif indépendant animé par des Tunisiens. Il donne la parole à tous ceux qui, par leur engagement citoyen, la prennent, la portent et la diffusent. Nos choix éditoriaux sont entre autres guidés par les préoccupations qui affectent le quotidien de nos compatriotes et de nos semblables. Lancé en 2004, Nawaat.org mue à nouveau en faisant évoluer sa plateforme technique. Conscient que la conquête de la liberté est un combat à mener au quotidien en totale indépendance, le blog de Nawaat est indépendant de toute association, organisation ou gouvernement et ne reçoit aucune subvention publique et n’est financée par aucun parti politique."

Vous trouverez aussi sur Nawaat.org des infos, des témoignages, des réflexions sur le mouvement social sans précédent qui secoue le pays ou encore une section intitulé Tunileaks, etc.
A lire, malgré la longueur, un article à propos de la liberté sur internet, une liberté explique l'auteur qu'il ne faudrait pas confondre avec cette liberté portée comme étendard par les gouvernements US ou Européens et qui risque de se retourner contre les peuples de pays amis des grandes puissances.
Internet, les portables sonnent-ils la mort des dictatures? En tous cas, comme en Iran il y a quelques mois et en Tunisie aujourd'hui, les utilisateurs des nouveaux moyens de communication prennent de vitesse des régimes autoritaires bien trop lourds et trop lents... comme le signale également Libé.

Pendant ce temps, en France Bruno Lemaire prend la défense de Ben Ali, comme l'explique cet article du monde. Quant au gouvernement, il semble bien embarrassé comme le dit Libé.

Le Monde s'intéresse aussi aux rappeurs tunisiens qui brisent le silence, qui prennent la parole et tentent d'arracher une liberté d'expression confisquée, comme les richesses, par un pouvoir autoritaire et autocratique. Écoutez ce cri de révolte, ce rap rageur venu de Tunisie:


10/01/2011

Histoire d'eau


Même la pluie est un film au titre poétique qui embarque le spectateur pour un triple périple. Il nous emmène tout d'abord en Bolivie avec l'équipe de tournage d'un film historique mené par un jeune réalisateur idéaliste, sebastian (Gael Garcia Bernal) et son producteur, Costa (Luis Tosar), quelque peu cynique.
Même la pluie nous mène ainsi au pied de sa propre mise en abîme, puisque nous entrons dans le film historique sur les pas des premiers colons du nouveau monde. La reconstitution met en scène la divergence de points de vue entre d'un côté Christophe Colomb, et de l'autre Bartolomé de las Casas et Antoni de Montesinos, deux prêtres qui prirent la défense des indigènes face aux exactions de leurs compatriotes.
Enfin, Même la pluie nous embarque pour un autre voyage, au cœur de la guerre de l'eau qui secoua Cochabamba au début des années 2000. La jonction entre ces trois voyages se fait par l'intermédiaire de Carlos Aduviri qui incarne Daniel, acteur principal et amateur du film historique, et donc aussi Hatuey, indien en révolte contre les colons espagnols en 1511. Mais Daniel est aussi un leader indigène d'un quartier pauvre en lutte pour l'eau et contre sa privatisation.
Le scénario fonctionne très bien et permet un parallèle intéressant entre la conquista et la mondialisation actuelle. Même la pluie redouble de pas de deux au bord de l'abîme, sans jamais tomber dans la lourdeur. Malgré son caractère engagé, le film parvient à éviter l'écueil des (trop) bons sentiments: le réalisateur idéaliste s'emmêle ainsi un peu les arguments quand il demande au gouverneur comment il pense que des gens qui gagnent 2 dollars par jour peuvent supporter une augmentation de 300% et que le politicien lui réplique que 2 dollars c'est justement ce qu'il paie ses figurants.
Le film interroge l'engagement de l'art en confrontant les artistes à une réalité forte, mais évite la facilité en ne donnant ni réponse ni leçon. Au final, on sort le cœur lourd du film et de la salle tant on a l'impression de laisser les boliviens seuls face à leur réalité.
Pourtant, en filmant la fabrique d'un film et en faisant l’un des pans de l'histoire, Iciar Bollain et Paul Laverty (scénariste de Ken Loach) enlèvent un peu de la magie du cinéma. Un manque qui peut se comprendre tant le thème est plutôt grave ; mais une petite carence de poésie qui empêche finalement l'œuvre de se hisser au rang de chef d'œuvre.


08/01/2011

Jouons à wikileaks

Qu'est-ce que Wikileaks Stories?
Wikileaks Stories est une initiative de fabrique de jeux lancé par Gnome's Lair. Le but de Wikileaks Stories est d'apporter son soutien à Wikileaks et faire connaître les informations contenues dans les fuites par le biais de médias interactif ; d'utiliser la puissance du jeux afin de se battre pour la démocratie et la liberté.
Pourquoi faites-vous cela?
Parce que nous croyons que l'art doit être plus qu'une abstraction et un engagement personnel. Parce aue nous croyons que l'artiste n'a pas une existence hors de l'histoire, et qu'il a une obligation envers la vérité. Parce que nous croyons en ces valeurs plus très à la mode telles que la démocratie, la transparence et la liberté.

Voici comment se présente les initiateurs de Wikileaks Stories sur le site dédié. Pour l'instant le projet en est encore à ses balbutiements puisqu'un seul jeu vient garnir la pages "games". Mais il y a fort à parier que les hacktivistes de la transparence sauront se saisir de l'offre pour donner aux fuites de Wikileaks une nouvelle forme plus ludique... à suivre donc.
En attendant n'hésitez pas à jeter un œil sur le jeu leakyworld, conçu par Paolo Pedercini du collectif "molle industria"... attention tout de même de pas vous faire trop de nœuds dans la tête ;)
Lisez l'interview de Pedercini parue dans la section Ecran de Libé.fr le 8 janvier:


«Le jeu est un aperçu étrange, abstrait et analytique du cerveau d’Assange»

par Marie Lechner

Paolo Pedercini, créateur de Molle Industria, explique ce qui a motivé sa participation à Wikileaks stories et la conception de son jeu Leaky World.

Traiter Wikileaks sous la forme d’un jeu relève du challenge ?

J’ai décidé de réaliser ce jeu comme contribution au projet Wikileaks Stories. C’est le seul effort activiste concerté dans le domaine du jeu à ce jour. Toutefois, je ne pense pas que les jeux sont particulièrement adaptés pour « raconter des histoires » et les histoires issues des cables diplomatiques sont certes intéressantes mais pas aussi cataclysmiques qu’annoncées. Et c’est pour cette raison que finalement tout le monde a fini par parler du préservatif cassé d’Assange: la chasse à l’homme et l’intrigue de ce double rendez vous était paradoxalement une histoire plus forte et plus passionnante à raconter et à consommer.

Par conséquent, j’ai pensé que la meilleure chose à faire était de dézoomer cette narration réductrice « États-Unis versus hackeur fou » et de favoriser une approche plus systémique. J’ai utilisé un texte d’Assange comme point de départ et le résultat est un aperçu étrange, abstrait, analytique (et évidemment spéculatif) du cerveau d’Assange.

Vous qualifiez Leaky World d’une théorie jouable. Quelles problématiques de Wikileaks souhaitiez vous véhiculez en priorité ?

Je pense que La conspiration comme gouvernance est une bonne description du conflit entre le pouvoir transnational et la multitude connectée de l’ère internet. Lorsque nous parlons de Wikileaks, nous avons tendance à focaliser sur les questions de la liberté de l’information et les limites du « whistleblowing » (1) mais Assange a une vision plus ambitieuse. L’objectif de Wikileaks n’est pas juste d’exposer des scandales occasionnels et de restaurer la légalité et la transparence mais d’affaiblir systématiquement un réseau en perpétuel évolution d’institutions militaires, politiques, économiques qui « conspirent » en permanence. La « conspiration » ici n’est pas un complot de dessin animé sur la domination mondiale, mais une façon d’opérer plus triviale et plus ubiquiste. La classe dirigeante a besoin d’opérer en secret simplement parce que sa suprématie se fait aux dépens de la liberté et la réalisation de soi de la majorité des gens. C’est une théorie et comme toute théorie, elle prête à débat, mais quoiqu’il en soit, elle jette une perspective intéressante sur toute l’affaire Wikileaks.

(1) Le whistleblowing, déclenchement d’alerte, est le geste accompli par un individu qui est témoin, dans son activité professionnelle, d’actes illicites et qui, par civisme, décide d’alerter les autorités ayant le pouvoir d’y mettre fin.

Photo Régine Debatty, CC BY SA

06/01/2011

Réflexions autour de Wikileaks VII

Les vacances sont finies mais je tire encore un peu sur la corde de la facilité et vous propose pour clore ce tour de textes au sujet de Wikileaks deux articles. Le premier est à prendre pour ce qu'il est, une petite info rigolote, sans prétentions aucune, mais qui nous rappelle que l'art politique, si (peu) diplomatique soit-il n'est jamais vraiment éloigné de l'art poétique... Lisez donc l'article Des Haïkus cachés dans les mémos de Wikileaks sur le blog, hébergé par Le Monde, Big Browser.
Enfin je soumets à votre sagacité ce texte, lu en parcourant Le Monde, ainsi que ces liens tirés du site du même journal:




Haïkus tiré du site Haïkuleaks


WikiLeaks, au secret du commerce

par Jean Cattan, faculté de droit d'Aix-en-Provence, diplômé du Collège d'Europe



Les cables diplomatiques révélés par WikiLeaks ont emporté avec eux un morceau imposant de cette vaste barrière qui protégeait la terre du secret. Un morceau de plus tombé au son de la marche triomphante d'Internet. Un adultère, un mauvais mot, une conspiration ou un plagiat, Internet brasse tout. Comme dans Le Mot de Victor Hugo, chaque secret se voit pousser des ailes pour se répandre à la vitesse de la lumière. Jamais il n'a été aussi vrai que "Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ; Tout, la haine et le deuil !"


Nos vies privées, nos vies publiques, nos vies partagées et nos vies cachées ; toutes sont concernées et ne font désormais plus qu'une : la vie d'un village. Un village avec ses cafés, plus ou moins fermés. Aujourd'hui, nous nous émouvons face à ce constat simple, brutal et finalement bien triste : le café de la diplomatie ne vaut guère plus que celui du commerce. Le café de la diplomatie, comptoir des rêves et de notre imaginaire. Tout au plus vaut-il le comptoir d'un bar-tabac. Changeons de maison, allons pour un autre café ? Que pensez-vous de celui du Goncourt ? Détrompez-vous, il se dit qu'il ne vaudrait pas mieux qu'une cafétéria étudiante. D'ailleurs, un autre Wiki y aurait aussi fait sa petite révolution. N'ayons pas là le moindre regret. Les cloisons tombent à la vitesse des mythes et c'en est pour le mieux.


Que l'on pense à ces diplomates que l'on aime pour leur élégance, leur savoir, leur jardin privé ou encore leur inaccessibilité. Derrière leur masque, ils sont l'incarnation d'une verticalité indue qui n'est décidément plus de mise. Le piètre écrivain s'excuse dans les remerciements de La carte et le territoire de ne pas pouvoir, faute de moyens, faire de recherches aussi importantes que celles d'un écrivain américain. Soit. Qu'il rende son prix et que l'on n'en parle plus.

TRANSPARENCE
Mais le diplomate, lui, a des privilèges : une valise diplomatique, un passeport, une fiscalité généreuse, des salaires au-dessus de tout et des administrations aux petits soins. Pourquoi ? Pour des banalités et une absence de discernement totale quant à la nécessité de veiller à ses conversations. La diplomatie mondiale est décidément surcotée. Le changement qu'elle va subir sera colossal. Il sera aussi douloureux si elle ne le prend pas elle-même en main. L'homme des révélations pourra être condamné, ses agissements conspués par les législateurs du monde entier, l'accès aux informations toujours plus sécurisé… Magie du numérique, tout cela sera vain. Le changement n'en sera alors que plus douloureux si on lui résiste.


Pour autant, le changement ne doit pas nécessairement aller vers la transparence absolue. La transparence entraîne inévitablement la constitution de nouvelles parcelles de secrets. Le secret est en nous. Nous le cultivons et le chérissons parce que nous en avons besoin.
On se souviendra de cette photographie des grands chefs d'Etats réunis autour d'une table microscopique lors du sommet de Copenhague. L'exposition toujours plus pressante au public pousse les tenants de la verticalité à se retrouver en marge de la foule là où la foule était à la marge. Et ce, au prix d'une inefficacité certaine.

Si le secret doit être gardé, lui ne pourra plus garder nos hontes, nos archaïsmes et nos hiérarchies absurdes. Le respect du secret s'imposera là où le secret garde ce qui doit être respecté. Jusqu'à présent, le seul secret qui soit tombé est celui de cette identité entre les craintes et le savoir de tous et la prétendue expertise de quelques-uns. Plus jamais le secret ne pourra déguiser ces inégalités et incivilités ignorantes de notre démocratie.

03/01/2011

Réflexions autour de Wikileaks VI

Pour bien commencer l'année 2011 je vous propose un texte en espagnol, tiré de la revue en ligne Rebelion, ainsi que quelques liens, toujours en espagnol et toujours autour de Wikileaks. Vous y trouverez, malgré son peu d'intérêt, la réflexion du camarade Fidel (Castro, évidemment) qui relève tout de même que ce n'est pas une puissance équivalente qui met à genoux l'empire américain. Malheureusement sa rhétorique lui fait voir Assange comme un nouveau leader alors qu'il me semble n'être que la figure de proue d'une équipe - Wikileaks - et que les véritables héros sont celles et ceux qui prennent les risques en envoyant des documents confidentiels.



Para empezar este ano nuevo les propongo un texto en español, leído en la revista en linea Rebelion, y algunos otros vínculos, sobre Wikileaks, también en español. Podrán leer, al pesar del poco de interés que tiene, la crónica del compañero Fidel (Castro por supuesto) que nota que no es una potencia equivalente que puso al imperio gringo de rodilla. Desfortunadamente ve a Assange como nuevo líder... pero se me hace que no es nada mas que la cara de todo un equipo - Wikileaks - y que los verdaderos héroes son los que toman riesgos para enviar documentos clasificados.



Quien esta detras de Wikileaks - primera parte

Quien esta detras de Wikileaks - parte 2

Del companero Fidel

Wikileaks esta pensado para hacer el capitalismo mas libre y etico




El reto de Wikileaks
Juan Carlos Monedero


Algo olía a podrido al sur de Dinamarca cuando las últimas filtraciones de Wikileaks fueron a parar a los medios que precisamente llevaron, por el ocultamiento obstinado de informaciones comprometidas, al nacimiento de la propia Wikileaks. Las repentinas conversiones, incluidas las de la prensa libre, no siempre responden al llamado de la fe. La información que se está brindando de los 250.000 cables refuerza las líneas editoriales tradicionales, más allá de algunos regalos que permiten pelear con más fuerza frente a alguna tropelía (Guantánamo o Couso, pruebas de la sumisión de las autoridades españolas a Estados Unidos). Los borrones de la mucha tinta están pudiendo a las letras. Wikileaks, que se significó y adquirió credibilidad por sus informaciones sobre Kenia, Timor, Irak o Afganistán, se ponía ahora en manos de un neocártel informativo (Der Spiegel, The New York Times, The Guardian, Le Monde, El País) que compartía secretos, reglas y tamices. Si de las filtraciones del Watergate salieron los fontaneros políticos, en el neocártel, la fontanería es tarea de los propios medios.
El eco de los grillos aturde: que EEUU mantiene sus redes por el planeta; que los gobiernos latinoamericanos son, de una manera u otra, sospechosos; que los países árabes, aliados o no, sólo son tratables bajo el choque de civilizaciones; que los terroristas siguen conspirando; que Europa oscila entre el ridículo y la sumisión; y que Israel no aparece por ningún lado, aunque todo lo filtrado refuerza su peculiar manera de leer el mundo. En un curioso bucle, el poder imperial ha logrado poner en el planeta el más importante altavoz de sus interesados puntos de vista. No por culpa de Wikileaks, sino merced a la fontanería de ese neocártel que está elevando a verdad mundial las opiniones de embajadores, y también las del sastre de Panamá, de Tintín o del atribulado Cónsul Honorario de Graham Greene.
No conviene leer los cables filtrados como chismes o señal de la mala información de la diplomacia. Todo lo contrario. Los análisis serios no se hacen in situ. La inteligencia está en los servicios de estudios, universidades y fundaciones del país investigador, no del investigado. La tarea de las embajadas, por el contrario, consiste en captar informantes, espías y agentes, algo que se logra no con inteligencia, sino con dinero, chantaje, sexo, concesión de estatus o invitaciones a un rancho, una cacería, una intermediación o un desayuno con vistas. No es que los cables sean chuscos, es que la diplomacia es así. Y pese a su ridículo, al igual que los anuncios de detergentes, es útil. La sumisión de judicaturas, bancas, fiscalías y ejecutivos (los parlamentos, impotentes, ni aparecen) demuestra que esa diplomacia vulgar y anecdótica, como las monarquías campechanas, es profundamente eficaz.
Pero Wikileaks no debe confundirse con la espuma de los cables estadounidenses. La reclamación de una red libre y la exigencia de una información veraz y transparente ha roto uno de los principales requisitos del modelo neoliberal: presentar los privilegios como premisa del interés general. Las respuestas en la red ante esas empresas, a las que no les molesta el Ku Klux Klan pero sí el presupuesto kantiano de la publicidad de las normas, señala una nueva pelea. Se ha empezado a hablar de la primera ciberguerra mundial. Al tiempo, el terrorismo de Estado apunta con convertirse en ciberterrorismo de Estado (incluidas detenciones sobre la base de acusaciones fabricadas). Wiklileaks y los voluntarios que comparten una nueva forma de compromiso en el éter de las redes representan un internacionalismo de nuevo perfil, alejado de las internacionales socialistas, comunistas o trotskistas, y también de ese germen de V Internacional que pretendía constituirse con los descolgados de las anteriores y los movimientos sociales. Esta VI Internacional no tiene sujeto, programa ni centro, moviliza puntualmente a brigadas o pelotones, es líquida, cambiante, dispersa y está conectada como la propia sociedad en la que opera. Por vez primera en la etapa del capitalismo de los últimos 60 años, la sociedad puede ir tan deprisa como las estructuras económicas del sistema. Si la bolsa se mueve por Twitter, los activistas también. No es extraño predecir que la inmediata gran batalla, derrotada por el momento la clase obrera por su nostalgia del bienestar perdido, el miedo a descender en la escala social, la televisión anestesiante y la falta de alternativas, tenga lugar en internet. Su trinchera será su democratización o su control. Wikileaks ha señalado la puerta del ágora mundial. ¿Quién tiene la llave?
Dice Slavoj Zizek que la filosofía germana, el utilitarismo inglés y la diplomacia francesa se expresan en sus retretes. El alemán deja las deyecciones patentes para su oportuno análisis. Los anglosajones evacúan en el agua para, según convenga, inspeccionar o eliminar los detritos. Los franceses mandan directamente las deposiciones a un agujero, lejos de la vista, lo que permite, diplomáticamente, negar cualquier relación del interfecto con las heces. Wikileaks nos ha hecho a todos guardianes de la mierda. Puede mirarse a otro lado, pero ahí está. Se trata de ver si, con las manos y la conciencia manchadas, pasamos a corresponsabilizarnos y romper el circuito perverso que confunde soberanía con privilegios. Como a aquel polluelo caído del nido en el invierno, el estiércol diplomático puede hacernos revivir y también atraer al gato con nuestro restablecido piar. Pese a las dudas del pájaro, el gato dudará menos cuando, satisfecho, se lo esté comiendo.