"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

14/11/2015

des morts et des mots



les larmes et le sang coulent sans distinctions
de couleur de peau, de culture ou de religion,
ils vident nos corps et nos cœurs, indifférents
et ne laissent derrière eux que des os blancs.
‪#‎VosGuerresNosMorts‬

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Attentat, état d'urgence, fusillade, fermeture des frontières...
pris en étaux entre l'enclume du pouvoir
et le marteau de la haine, ses coups de butoir
j'irai cracher sur vos bombes,

j'irai baiser sur nos tombes...

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face à l'aveugle bêtise aux abois
face aux borgnes au regard bicolore
qui rêvent de peuples pour les faire rois,
non, je ne me voilerai pas de tricolore!
j'ouvre les yeux sur la toile de haine tissée patiemment
par les uns et les autres qui nous enferment sciemment
dans le carcan de leur ignorance,
cherche l'arc-en-ciel de l'intelligence
qui, si elle ne protège pas des flèches de la bêtise
nous empêche de couvrir nos carcasses chétives
de l'atroce peau de cette bête toujours immonde
quelque soit le drapeau qu'elle arbore face au monde.




ils ont en commun leur haine de toute émancipation humaine,
ils ont en commun leur peur de voir tomber leurs dictateurs,
ils ont en commun leur soif de pouvoir, leur dégoût de tout savoir...

31/10/2015

dans l'oeil du cyclope


Tes cheveux blonds comme l'épée ont brûlé vif le sujet, coupé la corde au cou attachée à un bouquet de ballons s'élevant vers les cieux comme une averse tombe à terre, tranché le fil de ma pensée, le lien de raison. Nerfs cataleptiques, sectionnés au culte du mouvement. Moi, je marchais, funambule sur la corde raide de l'amour, suspendu au-dessus de l'abîme des plaisirs. Mise en scène ou en abyme, on s'abîme et on s'aime.

Tes yeux bleus, deux cyclones ! m'ont lancé en l'air en un éclair, comme une pièce en écho au hasard. C'est pile j'm'efface ; c'est face j'm'épile. Je m'élevais dans la cornée d'abondance, des cônes et des bâtonnets en fétus de paille dans l’œil du cyclope. Tranchés, le globe oculaire ! Tranché... La dépression m'a craché sous ma tombe du 7e ciel, maintenant je repose 6 pieds sous terre et m'exprime en vers et contre tout, à tort et à travers.

Ta peau de sable fin abrite mile criques qui s'ouvrent sur les pores où font naufrage les bateaux ivres, où j'ai jeté l'encre, où j'ai échoué. J'ai retourné la plage avant de tourner la page et traversé les déserts de pierres brûlantes recuits au soleil des nuits humaines. J'ai gravi tes seins comme une chevauchée de champs de blés, j'ai cavalé dans ta forêt au feuillage doré, mes pieds vouvoyaient la terre pour mieux tutoyer les nuages.

Dans la grotte humide de ton sexe j'ai goûté à l'un des sens, le 6e caché cul pardessus tête, j'suis à l'ouest, propre comme un sou neuf. J'ai mis l'doigt sur le point j'ai mis le poing sur les i... dont les dés sont jetés! L’ascension des sens se fait sans raison mais pas sans sentiment. Je suis nu comme un ver sur le tapis rouge. Les jeux sont faits et divins. Rien ne va plus. Un sort est fait au 69, de fait c'est le 96 qui sort. La bête à deux dos n'est plus au bout de la nuit qu'une créature à deux ventres repus de plaisir, deux amants qui se tournent le dos sans s'faire la tête, qui se disent au revoir sans plus se voir.

21/10/2015

Petites pièces poétiques


Ma muse y a perdu des plumes, mais elle vole en corps et encore...




 L'amour a éclos
Jolie bulle d'été indien,
L'automne l'explose.
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Deux bourgeons au dos
Ailes de l'amour naissant,
L'oiseau vient libre.
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Mon doigt est en toi
Chaleur moite de l'été,
L'tactil fait écran.


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Je voudrais courir là
Où toussent les chrysanthèmes.
Je voudrais mourir là
Où poussent les cris sans thème.
Je voudrais pourrir là
Où moussent les crises antiennes.
Je voudrais nourrir là
Où sourcent les tristes antennes.
Je voudrais sourire là
Où jouissent les mises en scène.

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j'peux plus jeter ton nom en pâture à mon âme,
seul au combat dans l'arène de cœur d'ma dame,
corps à corps, encore! mais l'cœur à cœur désarme.

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Cet été qui était

Ludi tu as été, une comète dans mon ciel d'été,
Ce bel été n'est plus, en ce début d'automne, qu'un était.
Moi je rêvais un peu trop fort, de nous conjuguer au futur,
Le présent nous étant interdit et le passé trop présent, un mur.
Présent imparfait quand déjà je rêvais de futur, neuf années à l'antérieur.
Un passé si vite décomposé en devenirs à titre indicatif, l'ailleurs.

Puis le passé a traversé le temps, tu étais là, une présence,
Un présent dissolvant le passé dans le tumulte de l'indécence.
J'ai ouvert les fenêtres de mon âme sur l'à venir, œil sur la cible,
Mais les nuages amoncelaient leur grisaille sur le chant des possibles,
Quand d'un geste délicat, tu as tiré le rideau sur la psyché du futur
Déjà loin d'être simple, le présent étant bien plus que parfait, un matin pur.

Tout n'est plus aujourd'hui que subjonctif, paumé entre passé et présent,
Un amour condamné en liberté conditionnel, un présent très plaisant,
Pour moi insuffisant. Aimer, comme être, ne se conjuguent vraiment qu'au pluriel.
Toi et moi peut être Nous, un Vous tout désigné, un Ils, entité tierce et impersonnelle,
Un On, pluriel à la conjugaison singulière, première personne d'un pluriel deux fois singulier.
Nos singularités, si bien désaccordées, c'est au rythme heurté de nos vies qu'elles ont du mal à s'accorder.

Je hais c'problème de concordance des temps,
Qui en nos corps danse, détend, nous l'espace et l'étend,
Laisse passer le temps dans le trou d'ver, sous le pont d'envie,
Ce manquement à l'accord à corps sur les sens dilués à l'eau d'vie.

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Nous pensons voir,
mais nous ne faisons que regarder la surface;
Nous croyons écouter,
mais nous ne faisons qu'entendre la rumeur;
Nous souhaitons sentir,
mais nous ne faisons que renifler la morgue;
Nous imaginons toucher,
mais nous ne faisons qu'effleurer l'autre;
Nous présumons savourer,
mais nous ne faisons que goûter au plaisir;

Nous désirons aimer,
mais nous ne faisons que nous accoupler;
Nous espérons réfléchir,
mais nous ne faisons jamais qu'y penser;
Nous nous sentons vivre,
mais nous ne faisons que sous-vivre.

27/09/2015

poésie etc...

le problème des plumes, c'est que pour écrire on les arrache aux ailes des muses...




Tomber en amour
Pour se laisser rattraper,
Nous cet autre jeu.
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Ta peau au matin
Sous le pinceau du soleil,
L'amour nous éveille.
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Corolles ouvertes
Fleur de plaisir en bouton,
Jouis sans entraves.
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Lèvres ajourées
Goût d'ton sexe sur ma langue,
Le temps vagabonde.
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Sur ton mont plaisir
Tétons en éruption,
L'être s'évapore.
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Deux lacs bleus plaisirs
Reflètent ton blues à l'âme,
Les fleurs d'yeux éclosent.
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Courbes pleines et
Fines lignes de tes forces,
L'amour ça écorche.
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Ne nous aimons pas
Vie détourne nos regards,
Entrevivons-nous !


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Nos corps se connaissent par coeur
Nos coeurs ont à s'connaître encore,
Le temps a tant de sens.

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Viens, fais couler les larmes,
ou fais monter la sève,
Allez, déchire ce voile d'incertitude.

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Ballotté par les vagues
Battu par tous les vents,
Tanné par le soleil,
Tourmenté par la terre

Écartelé en long en large et en travers
Pendu haut et pendu court
Brûlé au dernier degré
Enterré six pieds sous terre

Jeté aux quatre vents
Ou noyé dans la nasse
Enselevi dans l'trou
Recuit aux feux d'l'enfer

Fusillé d'sang froid
Éventré à chaud
Je ne souffrirais jamais tant de maux
Qu'en ces jours loin d'toi...

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Le sourire que tu as figé
Sur mes lèvres turgescentes
sèche, commissures en descente,
fane puis s'étiole tel une fleur arrachée.

Les mots irriguent encore
Ma langue rendue muette
Ne parcourant plus ton corps
Elle esquisse ton ombre fluette.

Pas assez de tes baisers
Trop de ces lourdes sentences
Abreuvons nos consciences
Aux sources d'l'amour brasier.

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quand je t'appelles je n'aime pas
la solitude sonnant à la consicence,
Je hais quand tu ne m'appelles pas
cette distance décroche ma patience.

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cassez vos télés, vomissez sur les guignols qui s'agitent au petit théâtre des cruautés cathodiques, ne changez pas de chaîne, brisez-les, libérez-vous de l'emprise de ces marionnettistes, ne soyez plus marionnettes tristes, ne vendez pas votre temps de cerveau disponible aux bonimenteurs qui gouvernent mentent, n'achetez plus les programmes de vos vies, de vos soirées, de vos journées, de vos nuits, déprogrammez-vous, consumez-vous, ne consommez plus, le capitalisme n'est pas le royaume de l'individu, il prend les enfants à la crèche, les classe, leur dicte l'univers cité, les élève en série, tous semblables tous inégaux devant le "métro-boulot-dodo", il n'y a pas d'individu, que des clones sériels, des serial cloneurs patronaux, le travailleur ne fait pas l'usine, mais l'usine fait le travailleur, l'homme ne fait plus la pensée binaire, la pensée binaire fait l'homme d'aujourd'hui d'une société cohérente où Président Directeur ou Généraux visent à ce que chaque citoyen pense de même, alors la plus-value spirituelle est attendue, c'est entendu, une société vivante n'attend rien de sa communion, elle découvre, en communard, la force des individus et laisse éclore la fleur commune de la révolution sociale.

12/09/2015

précipités poétiques

faut que ça sorte si je veux pas que ma tête explose... alors je continue :)


Du soir au matin
Et du matin au soir
Nous avons fait et défait
l'amour et la mort,
Nous avons noué et dénoué
Nos intestins entre eux,
Nous avons lacé et délassé
Nos corps et nos cœurs,
Enlaçant et entrelaçant
Nos âmes et nos peaux,
Mêlant et emmêlant
Nos chairs et nos sangs.
Nous avons accordé et désaccordé
Le rythme et le souffle de nos désirs,
Avons effleuré, fait affleuré nos sexes silexs,
Embrassé et embrasé nos corps écorchés,
Baisé les braises encore envies,
Désacralisé les fluides de nos corps,
Sacralisé les nerfs coulant sur nos os.
Nous jouissons et nous réjouissons de tous
Les membres de nos anatomies démembrées.
L'un contre l'autre nous nous sommes pelotés,
Et pelotonnés l'un dans l'autre,
Nous nous sommes serrés et desserrés,
Nous avons désaltéré nos substances altérées.
Déstabilisants, nos émois nous stabilisent,
La tendresse nous aliène en nous désaliénant,
Nos désillusions nous illusionnent,
Nos illusions nous désillusionnent.
En susurrant nos desseins en ton sein,
Nous encensons les sens indécents et incertains.




Cons sommés de consommer
De se consumer aux feux de la productivité.
Entrez! Entrez!
Prenez la file. Patientez!
Consommez! Consommez
Les rayons de supermarchés,
Produits d'appel du pied
Pour disposer de cerveaux laids.
Faites la queue,
Encaissez! Encaissez!
Crachez le cash, cachez le trash
Du prêt-à-porter prédigéré.
Habillé pour l'été, rhabillé pour l'hiver.
Mangez! Mangez!
Pizza 4 raisons à en perdre les saisons.
Prêt-à-penser pour papiers prémachés.
Pas d'amour, faites le buzz,
Lady coca-cola, love buzz.
En route pour la joie d'heures
Et d'heures de choix de vie,
Devant les linéaires d'eaux embouteillées,
D'aliments calibrés, surgelés.
Consommez! Consommez cons gelés
Par les colonnes d'entrée et de sortie,
Faites du chiffre, défaite du sens.
Bouffez! Bouffez!
Il en sortira toujours quelque chose.
Nos boîtes n'usinent pas de causes,
Rien que des conséquences.
Merde!





Nous croyons regarder nos écrans,
mais ce sont eux qui nous épient,
nous nous fixons, miroirs de nos
âmes abîmées et désincarnées.

Nous croyons plonger dans nos écrans,
dans des paysages i-réels, feux d'artifices
et de pixels, mais une fois la fenêtre ouverte
l'i-monde colonise jusqu'à nos pensées cachées.

Nous croyons nos rêves enfermés,
amis et followers mis en boîtes,
à la religion du 0 et du 1, les convertis
jamais n'éteignent ni la foi ni les écrans.

Mais pour ce dessein aussi peu intelligent
bien que complexe, nous mettons nos
vagabondages au pas cadencés, décrépis
et corps et âmes nous voilà dissociés.

À force de mirer nos écrans,
nous sommes tombés dedans,
loin du terrain, proche du plan,
on ne vit plus les évènements
on événementialise le vivant.





Vous vouvoyer?
Tu me tues toi!





Je me suis perdu dans l'eau claire de tes yeux
pour t'y retrouver. À la surface calme de ton âme
c'est alors mon reflet qui a jailli en place et lieux
tel un géant dressé, abreuvé de tes larmes bleues,
tombé à genoux, laissant choir toutes ses armes,
il a replongé. Moi, je suis né de l'orage de tes cieux.


Le géant de perles d'émotions, disjoint de sa mer
de naissance, cherche hagard à combler ce vide,
implorant Spock de le téléporter, d'amour avide
il ne bouge point, pieds aux nues et tête amère.

Le géant de chagrin se dresse puis tutoie les étoiles,
il creuse les cieux, troue la matière noire de ses griffes
blanchies par toutes les nuits à prospecter le multivers,
pendu haut et court aux cordes tendues de toiles branaires,
dansant et sautant des dimensions de sciences apocryphes
en univers parallèles, pages de Sable Fin, dort à la belle étoile.

Le géant de sanglots s'étire, lance ses bras en tous sens,
il saisit entre ses mains puissantes l'espace et le temps
les tords pour tendre un pont vers sa belle, un trou de verre,
mais la passerelle, tel un ressort, la lui fait à l'envers
s'écrase sur sa face, efface le sourire sur ses lèvres, palpitant
son cœur s'emballe, explorant des lois la désobéissance.

Le géant de spasmes, réduit à la taille d'un chat
de Schrödinger, se débat dans l'absurde du monde
de l’infiniment petit et de ses vérités quantiques,
tente de vider sa matière de toute structure, de ses tics,
de transférer son fond aux formes de la vagabonde,
semer la lumière par la grâce de quelqu'entrechats.

Le géant, entièrement éploré, n'est plus que fine pluie,
il ne lui reste plus pour se rapprocher de sa dulcinée
qu'à coucher sur les plages blanches de ses courriers
les émotions miroitantes à la surface de l'océan infini

De tes yeux

09/09/2015

en vers et en corps

Bon le temps est à la poésie, alors je poursuit avec quelques nouveaux vers ou prose ou j'en sais rien... enfin peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse comme disait Bacchus... ah non Alfred de Musset:



Une bulle de bonheur bondit
Sur le fil ténu de l'horizon
En un subtil équilibre
Entre abîme et sublime.
La bulle hésite, rebondir
Ou voler aux éclats ?
Elle glisse sur le fil du rasoir,
Prête, titubant de plaisir,
À exploser à chaque instant,
À verser des affres de solitude,
À jaillir aux nues des sollicitudes.
La bulle veut être lune dans l'éther,
Au risque de finir pluie sur les terres.




Il est des amours qui s'éteignent
Tel un feu écrasé de sommeil,
Écorchée vive c'est dommage
Ta peau a l'évanescence des nuages.
Cesse un instant de mirer ton passé,
Vit, voit le levant devant toi s'embraser
Admire l'horizon, noie ton regard d'avenir,
Embrasse le plaisir, le bonheur est à choisir.



Tu manques à ma langue
Tu manques à mes doigts
À la jouissance je sursois,
Et enfin exhale, exsangue.



Ton plaisir frétille
Sur la pulpe de mes doigts,
Ta peau scintille
Sous l'iris de ma joie.



Couvrons de mille couleurs
Les murs de nos cellules grises!



Allez, on s'arrache!
Affranchissons-nous de la gravité
De ce monde si lâche.



Je n'ai pas peur de m'enflammer,
Dévoré par l'incendie par toi allumé,
Je crains de m'éteindre à petit feu
Sans toi ni lieux, sans nous ni eux.


Mangez! Mangez!
Il en sortira toujours quelque chose.
Consommez!
Nos boîtes n'usinent pas de causes,
Rien que des conséquences. Merde!



Loin des yeux
Unis en cœurs
Dis-moi le bonheur,
Illusion d'un dieu.
Vit l'amour! Vit!
Irradie toutes tes peurs
Nous est un autre je
Écorchant nos p'tites vies.


02/09/2015

pouet poète

Je continuerai de-ci de-là, de temps à autres, au fil de l'envie de jeter ici quelques morceaux de poésie:



Les rues d'la ville sont les couloirs de ma mort,
condamné à vie au trépas, je n'suis qu'un fantôme,
un chat errant parmi les cauchemars d'vos mômes,
éperdu d'ennui, suspendu aux coups du sort.

La lune a fini de briller à mes yeux, astre à l'éclat pâle
avalé par le profond velours d'une nuit piquée d'étoiles,
gros caillou tournant sans fin dans l'espace intersidéral,
éclipsée par les flammèches du lustre suspendu à la toile.

Hommes, femmes, enfants, bien rangés dans vos p'tites boîtes
préfabriquées, de vos préjugés je serai le diable inadéquat,
sans cornes ni barbichette, les dédales de vos toits je squat,
et m'lance sur l'dos des rêves, dessus vos pensées étroites.

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Jeux divins
Entre elle et moi,
Elle en fuite ; Moi furtif
Elle, le collectif ; Moi, vindicatif
Elle en lutte ; Moi en dix de chut !
Elle, agir local ; Moi, penser global
Elle, douce et radicale ; moi l'âme bancale
Moi, libre d'être bien ; Elle, bien d'être libre
Moi, enchaîné à la ville, Elle, déchaînée à l'envie
Elle, écorchée par la vie ; Moi, blindage en coquilles
Elle, pleine de milles récits ; Moi, de mille plaines évanouies
Moi, pas de liberté sans amour ; Elle, pas d'amour sans liberté
Moi, pages blanches et nuit d'encre ; Elle levée d'ancre et nuits blanches
Elle, les mots d'un puzzle de neuf ans ; Moi, matant l'échiquier de nos sentiments
Elle, féminine et féministe ; Moi père, mais aussi triste
Elle, rentrée par effraction ; Moi, entré par affection
Elle, bien plus être qu'avoir ; Moi, être pour la voir
Elle, chocolat-framboises ; Moi, noir, très noir
Elle, en demande ; Moi, en offrande
Elle, la musique ; Moi, les paroles
Moi, la langue ; Elle, les mots
Moi, les doigts ; Elle, la peau
Elle, la danse ; Moi, le sens
  Moi, la poussière; Elle, les os
Moi, l'océan ; Elle, l'îlot
Ensemble, la transe
Sensuelle
...


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Mon ventre ne ronronne plus de plaisirs félins,
c'est ma mère qui fait des nœuds de mes intestins.

Ce n'est plus ta voix qui me prends au réveil,
c'est l'envie d'faire valdinguer la carte vermeille.

Ce ne sont plus les courbes de ton corps que je parcours toujours et encore,
En quelques lignes binaires s'esquisse ton portrait, à fleur de nerfs je m'endors.

Ce n'est plus dans les eaux purs des bleus reflets de ton âme que je me noie,
c'est dans l'abîme des solitudes, le froid morne du quotidien que s'abîme ma joie.

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elle a hissé sur mon vaisseau de solitude l'étendard pirate ;
petite culotte flottant aux vents dans la salle d'eau,
brosse à dents nichée sur le nid-de-pie au-d'ssus du lavabo !


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Aux étales de nos sentiments,
l'amour est au rabais,
j'm'en moque; au cerisier,
des fruits j'cueille le piment.