"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

17/03/2011

Toucher au cœur


Le dossier noir de l'EPR



La catastrophe qui touche la Japon a remis la question du nucléaire au cœur des préoccupations des citoyens des pays qui produisent leur électricité (en partie) grâce à l'énergie atomique.

Pour commencer je vous propose cette courte interview, trouvé sur le site de sciences et avenir, de Lionel de Ruta, qui travaille au SAMU de Marseille sur la gestion des risques liés, entre autres, à la radioactivité.

Le site de France-info consacre une page utile au vocabulaire du nucléaire, pour comprendre tous ces mots qui ont envahit notre quotidien depuis quelques jours: millisieverts, fissions, fusion et autres confinement.

Rue89 également se lance dans les explications sur le nucléaire, avec un article qui répond aux questions que vous n'osez pas trop vous poser. Les débats qui commentent sont parfois aussi intéressants que l'article lui-même, ce qui valide la formule du journalisme à trois voix - journaliste, spécialiste, lecteur - de la Rue.

Si vous souhaitez aussi mieux appréhender l'énergie atomique afin de ne pas vous laisser dicter votre opinion par les discours lénifiants deSarkozy ou d'Areva (voir la vidéo) et l'excellence de la filière française ou par les "Cassandre" écologistes qui ne présentent souvent que les risques sans expliquer la nature physique du phénomène atomique, je vous conseille le dossier consacré au sujet par le site futura-sciences.


Enfin, à titre d'exemple, je poste ici la vidéo de présentation du réacteur EPR, fleuron de l'industrie nucléaire française dirait-on dans les ministères, ainsi que le lien vers la page consacrée aux risques du réseau Sortir du nucléaire. Enfin, vous trouverez en cliquant sur le drapeau "nucléarisé" de Japon qui ouvre ce post, le dossier noir de l'EPR de Sortir du nucléaire, dans lequel ils démontent l'argument sécurité de l'industrie nucléaire française sur le réacteur de 3e génération.

Il y aurait sans doutes encore bien des choses à dire sur la filière nucléaire, entre l'exploitation d'Uranium (d'ailleurs pourquoi dit-on que le nucléaire permet à la France une autonomie énergétique alors que l'Uranium provient d'autres pays?), les déchets, etc... En cherchant sur les pages citées ici vous trouverez certainement des pistes pour comprendre les enjeux. Alors, soyons vigilants et ne prenons pas pour argent comptant les discours des autres, même lorsqu'ils défendent un point de vue que nous partageons.



Courage au peuple du Japon.






Les Français devraient être mieux sensibilisés

Quelles sont les priorités des secours en cas d’accident nucléaire ? Les français sont-ils préparés à faire face à une catastrophe de l’ampleur de celle du Japon ? Les réponses de Lionel de Ruta, formateur relais risques NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique, chimique) au Samu de Marseille.

Sciences et Avenir.fr : Comment se prépare-t-on en France à un évènement nucléaire catastrophique tel qu’au Japon ?Lionel de Ruta : Dans tout le pays et particulièrement à proximité des sites dangereux (centrales, barrages…) il y a des sirènes qui sont prêtent à envoyer des signaux d’alerte en cas d’incident. Le problème est qu’il faudrait mieux préparer la population à réagir quand l’alerte retentit. C’est-à-dire dans un premier temps rester chez soi, se confiner et écouter Radio France en attente de consignes. A la différence des Japonais, cette culture nous manque. Au niveau des secours, les moyens sont là, prêts à être activés mais leur efficacité dépend de la bonne participation de tous les impliqués.

Quelle est la priorité des secours en cas de contamination radioactive ?

La priorité va à la chaine de décontamination, c’est le préalable à tout traitement. Nous disposons de dispositifs portables conçus pour traiter les personnes valides mais aussi les blessés allongés. La procédure est simple mais elle doit être rigoureuse : chaque victime doit être lavée minutieusement durant 20 minutes. Les secouristes qui effectuent ce geste sont équipés de tenues de protection dites NRBC. Elles ne sont pas un rempart contre les radiations mais elles sont équipées de filtres qui bloquent les particules et poussières radioactives.

Une fois cette décontamination effectuée y-a-t-il d’autres procédures particulières ?

Non, les victimes intègrent ensuite une chaîne de secours classique. Après décontamination, il n’y a pas de risques particuliers. Un irradié n’est pas plus irradiant qu’un brûlé ne brûle. Les victimes sont donc traitées en fonction de leur état de santé. Généralement, elles ne présentent d’ailleurs pas de symptômes particuliers. En cas de forte irradiation, les premiers signes sont souvent des nausées et des vomissements ou carrément des brulures. Ce que l’on craint le plus ce sont les éléments radioactifs qui sont ingérés ou inhalés puisqu’ils vont continuer à irradier, le temps de leur transit, l’organisme.

Les secours au Japon ont-ils adoptés la même stratégie de réaction ?

Oui, ce que l’on voit à travers les images indique qu’il y a une zone de contamination qui a été délimitée et que les gens qui viennent de cette zone sont contrôlés. Il est important de conserver ce contrôle de la population éventuellement contaminée. Ces personnes pourraient en effet à leur tour contaminer d’autres lieux ou d’autres individus si elles ne sont pas prises en charge.

Une autre grande crainte est l’arrivée directe de victimes irradiées à l’hôpital qui viendraient donc déposer des éléments radioactifs dans les locaux. En prévision d’un tel évènement, toutes les urgences des hôpitaux de Marseille sont par exemple équipées de SAS de décontamination prêts à être dressés.

Propos recueillis par Joël Ignasse
Sciences et Avenir.fr
16/03/11




La vidéo d'Areva:

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