"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

15/04/2011

Le panthéon clandestin du Mexique

Un article lu sur le site du quotidien La Jornada qui résume bien tout le drame vécu par les Mexicains aujourd'hui, coincés entre les morts de la guerre à la drogue, les victimes collatérales et les milliers de disparitions, d'enlèvements. Je vous en propose ici une traduction. Bonne lecture.


Fosses, mines et « pozoleros »,

le panthéon clandestin du Mexique

Le drame des disparus s'ajoute aux plus de 36000 assassinés depuis 2006 sous la présidence de Felipe Calderon, en pleine lutte contre les cartels de la drogue.


Il y a deux ans, un homme connu comme le Pozolero du Teo confessait aux autorités mexicaines avoir dissout 300 cadavres dans la soude caustique en huit années au service d'une faction du cartel de Tijuana.

Santiago Meza Lopez usait du surnom Le Pozolero à cause du pozole, un ragoût mexicain préparé avec du maïs et de la viande de poulet ou de porc.

Dans le cas qui nous occupe, le ragoût macabre servait à faire disparaître les corps de débiteurs ou d'ennemis du narcotrafiquant Teodor Garcia Simental.

Meza et son patron sont en prison, mais personne ne sut qui étaient ces 300 personnes disparus en tonneau.

Cette semaine les experts avaient du mal à s'en sortir, dans le nord-est du Mexique, pour identifier les 116 cadavres retrouvés dans plusieurs fosses à San Fernando, dans l'état du Tamaulipas.

Les autorités ont tout de suite attribué ces morts au gang des Zetas. Parmi les victimes, beaucoup furent sortis au hasard durant un voyage en car, à ce qu'il semble pour être recrutés ou extorqués, bien que les raisons n'en soient pas clairement établies.

« Ça date un peu, mais on ne peut rien dire. Il y a quelque chose comme un mois et demi ou deux ils nous ont arrêté sur la route, ils ont sorti les gens et les ont emmené. », témoigne à un journal de diffusion nationale un chauffeur de car du Tamaulipas.

« Ils circulent en camionnettes grises, sans sigles ni insignes, vitres teintées. Ils te coincent. Ils t'arrêtent. Un gars monte et choisit certains passagers : Toi, toi et toi, descendez. »

Des milliers de familles cherchent au Mexique des proches qui ont disparu sans laisser de traces. Dans le même temps, dans des fosses clandestines comme celles du Tamaulipas, du Sinaloa ou du Sonora, dans des bouches d'aération de mines, dans des sources souterraines et des décharges sont apparus des centaines de corps sans noms.

Le drame des disparus se rajoute aux plus de 36000 personnes assassinées depuis 2006 sous la présidence de Felipe Calderon, en pleine lutte contre les cartels de la drogue et le crime organisé.

La Commission National des Droits de l'Homme compte au Mexique depuis 5 ans 5397 "disparus", dont on ne connaît pas la cause de l'absence. D'un autre côté, il y a plus de 8800 cadavres non-identifiés.

Beaucoup de ces "disparus" peuvent n'être que des personnes ayant simplement perdus le contact avec leur famille. Il y a des migrants qui passent la frontière jusqu'aux États-Unis et dont on ne sait plus rien. Mais beaucoup d'entre eux ne parviennent pas à passer de l'autre côté.

Ce fut le cas en août dernier de 72 migrants centre et sud-américains, que l'on retrouva tués par balles, dans un ranch lui aussi situé à San Fernando, à 120 km de la frontière. Un survivant raconta que les Zetas les avaient tué parce qu'ils refusaient de travailler pour eux.

Parmi les victimes on comptait des guatémaltèques, des salvadoriens, des équatoriens, des brésiliens. Il en reste 14 au service médico-légal de la ville de Mexico qui n'ont pas été identifiés et quelque part des familles qui les recherchent probablement.

Le Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées ou Involontaires de l'Organisation des Nations Unies a effectué une visite de travail au Mexique à la fin du mois de mars et a recueilli les témoignages de la tragédie.

A Saltillo, dans l'état du Coahuila, des organisations de disparus leur ont raconté leur drame avec un témoignage intitulé « La douleur est si grande qu'il n'existe pas de mots pour la décrire et la comprendre ».

« Les familles présentes vivent la même douleur causée par la disparition forcée d'un être cher, et sur notre chemin, nous avons tous eu à subir des abus, des vexations, des intimidations, des humiliations et des abus de pouvoir de la part des autorités judiciaires, nous avons du supporter la criminalisation de nos proches, étiquetés délinquants au lieu de les reconnaître comme victimes. »

Après le massacre du Tamaulipas, le gouvernement de Calderon s'est déclaré solidaire des familles, qui attendent attristées, photos à la main, au service médico-légal de Matamoros le moment d'identifier leurs proches.

« Maintenant nous sommes fatigués, vraiment. J'ai amené la photo de mon mari, mon beau-frère est venu pour un test ADN et ils me disent qu'avant vendredi ils ne pourront pas me montrer de photos pour voir si je le reconnais : c'est nous faire beaucoup souffrir », disait Rosa laura Davila à La Jornada.

Les experts ont réussi jusqu'à hier à réunir les preuves nécessaires à l'identification pour 72 cadavres. La mairie de Matamoros a promis d'héberger dans un hôtel proche les personnes qui arrivent d'autres états du pays afin qu'ils puissent se reposer et se laver, selon le directeur de la Protection Civil, Oscar de la Garza.

« Ce processus va prendre beaucoup de temps. »


Photo: 72 corps de migrants avaient été retrouvés en août 2010 à San Fernando, au nord du Mexique. (Proceso)

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Fosas, minas y "pozoleros", el panteón clandestino de México

El drama de los desaparecidos se suma a los más de 36 mil asesinados desde 2006 en el gobierno de Felipe Calderón, en medio de la lucha contra los cárteles del narco.

Dpa
Publicado: 13/04/2011 11:59

México, DF. Hace dos años, un hombre conocido como El Pozolero de El Teo confesó a las autoridades mexicanas cómo había disuelto 300 cadáveres en sosa cáustica en ocho años por encargo de una facción del cártel de Tijuana.

Santiago Meza López usaba el apodo de El Pozolero por el pozole, un guiso que se prepara en México con maíz y carne de pollo o cerdo.

En este caso, el guiso macabro consistía en hacer desaparecer los cuerpos de deudores o enemigos del narcotraficante Teodoro García Simental.

Meza y su jefe están detenidos, pero nadie supo quiénes eran esas 300 personas que desaparecieron en toneles.

Esta semana los peritos no se dan abasto en el noreste de México para identificar a 116 cadáveres encontrados en fosas en el municipio de San Fernando, en el nororiental estado de Tamaulipas.

Las autoridades atribuyen las muertes en principio al grupo de Los Zetas. Muchas de las víctimas fueron bajadas al azar de autobuses de pasajeros, al parecer para reclutarlos o extorsionarlos, aunque se desconoce la causa exacta.

"Esto viene de tiempo atrás, pero uno no puede decir nada. Desde hace como mes y medio o dos meses ya nos paraban en la carretera, bajaban a la gente y se la llevaban", relató a un diario de circulación nacional un chofer de un autobús de Tamaulipas.

"Viajan en camionetas grises, sin letras ni insignias, con vidrios polarizados. Se te cierran. Te paran. Sube un persona y escoge entre pasajeros: Tú, tú y tú, para abajo".

Miles de familias buscan en México a seres queridos que se esfumaron sin dejar rastro. Al mismo tiempo en fosas clandestinas como las de Tamaulipas, Sinaloa o Sonora, en respiraderos de minas, cenotes y basureros han aparecido cientos de cuerpos sin nombre.

El drama de los desaparecidos se suma a las más de 36 mil personas asesinadas desde 2006 en el gobierno de Felipe Calderón, en medio de la lucha contra los cárteles de las drogas y el crimen organizado.

La Comisión Nacional de Derechos Humanos tiene registro de 5 mil 397 personas "extraviadas" en México en cinco años, de las cuales se desconoce la causa de la ausencia. Además, hay más de 8 mil 800 cadáveres sin identificar.

Muchos de esos "extraviados" pueden ser personas que simplemente perdieron el contacto con su familia. Hay migrantes que cruzan la frontera hacia Estados Unidos y nunca más se sabe de ellos. Pero muchos no llegan a cruzarla.

Ese fue el caso en agosto del año pasado de 72 inmigrantes centro y sudamericanos, que aparecieron muertos a tiros, en un rancho situado también en San Fernando, a 120 kilómetros de la frontera. Un sobreviviente relató que los mataron Los Zetas porque se negaron a trabajar para ellos.

Entre las víctimas había guatemaltecos, salvadoreños, ecuatorianos, brasileños. Hay 14 que permanecen en el servicio médico forense de la ciudad de México sin identificar y en algún lado sus familias probablemente los buscan.

El Grupo de Trabajo sobre Desapariciones Forzadas o Involuntarias de la Organización de las Naciones Unidas hizo una visita de trabajo a México a finales de marzo y recogió testimonios de la tragedia.

En Saltillo, en el estado de Coahuila, organizaciones de desaparecidos les contaron su drama con un testimonio titulado "El dolor es tan grande que no existen palabras para describirlo y entenderlo".

"Las familias aquí presentes vivimos el mismo dolor causado por la desaparición forzada de un ser querido, y en nuestro caminar, todas y todos hemos sufrido abusos, vejaciones, intimidaciones, humillaciones y abuso de poder por parte de las autoridades que procuran justicia, teniendo que soportar la criminalización de nuestros seres queridos a quienes etiquetan como delincuentes en vez de reconocerlos como víctimas".

Después de la matanza de Tamaulipas, el gobierno de Calderón se solidarizó con las familias, que aguardan entristecidas y con fotos en la mano en el servicio médico forense de Matamoros que les toque el momento de identificar a los suyos.

"Ya no aguantamos, la verdad. Yo traje fotos de mi marido, ya vino mi cuñado a dejar muestra de ADN y como quiera me dicen que hasta el viernes no me podrán enseñar unas fotos a vr si lo reconozco: es mucho hacernos sufrir", dijo Rosa Laura Dávila a La Jornada.

Los peritos habían logrado hasta ayer concluir las muestras de 72 cadáveres, necesarias para la identificación. El ayuntamiento de Matamoros prometió hospedar en un hotel cercano a las personas que lleguen desde otras partes del país para que puedan descansar y bañarse, según el director de Protección Civil, Oscar de la Garza.

"Este proceso va a tardar muchos días".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que mas importa ya la mobilisacion ciudadana frente a esa inpunidad. Viste que radio chinelo fue hacked hoy? Hasta luego
pluiemex